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Elevage bovin
Une économie de fourrage conservé sans conséquence pour les vaches gestantes

Prolonger le pâturage de vaches gestantes jusqu´en janvier permet d´économiser des fourrages conservés. Dans les Pays de la Loire, l´Institut de l´élevage conseille de réserver 1,2 hectare par animal, sur des parcelles de bonne portance, avec une rotation rapide.


Le pâturage d´automne-hiver de vaches gestantes a été expérimenté avec succès pendant trois ans à la ferme expérimentale des Etablières par l´Institut de l´élevage et la Chambre d´agriculture de Vendée. Rallonger le pâturage de vaches gestantes de deux mois, entre novembre et janvier, a permis d´économiser 500 kilos de matière sèche de fourrage conservé et 300 kilos de matière sèche de paille de litière par rapport à une rentrée en stabulation début novembre. Les performances des vaches, leur état d´infestation parasitaire, n´ont pas été influencées par cette pratique et la production d´herbe n´a pas été pénalisée.

Un chargement de 1,2 hectare par vache en rotation rapide
Les résultats concluants obtenus ont amené les responsables de la ferme à adopter systématiquement cette conduite du troupeau : les vaches qui vêlent en fin d´hiver rentrent donc maintenant en stabulation de façon échelonnée peu avant leur mise-bas, entre début janvier et début février. Elles ressortent ensuite à l´herbe fin mars - début avril. « C´est une pratique qui est particulièrement intéressante pour les troupeaux conduits en double saison de vêlage », explique Philippe Haurez de l´Institut de l´élevage à Angers. Dans ce cas, le lot des vaches en fin de gestation a de faibles besoins et ils sont couverts par le pâturage de l´herbe d´automne. Et ces vaches peuvent disposer des surfaces libérées par le lot des vaches en vêlage d´automne, qui sont elles rentrées en stabulation début novembre. « Cela fonctionne aussi, bien sûr, pour les systèmes en vêlage d´hiver, dans la mesure où l´on dispose de suffisamment de surface pâturée par animal. »
©B. Compagnon

Ce déchargement peut être obtenu en rentrant en partie des vaches en novembre si on ne dispose pas d´assez de place dans les prairies. Les résultats de ces essais conduisent l´Institut de l´élevage à énoncer des conseils pour réussir le pâturage d´automne-hiver de vaches gestantes.

Réserver une parcelle « refuge » en cas de fortes pluies
La pluviométrie a été très variable pendant la période de pâturage prolongé des essais (en novembre et décembre : 174 mm en 1998, 263 en 1999 et 408 en 2000). «Pour les essais aux Etablières, nous avons fait tourner les vaches sur 6 ou 7 parcelles avec un chargement instantané assez élevé, de 4 à 5 vaches par ha et un temps de séjour de quelques jours par parcelle, suffisamment court pour limiter le piétinement», explique Philippe Haurez. «Cela pourrait aussi fonctionner en appliquant un chargement instantané faible, sans faire tourner les animaux.»
Des premiers essais conduits avec des brebis, dans la station du Mourier, ont montré que cette pratique permettait aussi de bons résultats. Si les conditions météo sont trop mauvaises, il est conseillé de laisser en permanence accessible aux animaux une parcelle disposant si possible d´abris naturels et sur laquelle le ratelier garni va attirer les vaches. «Cette parcelle est un peu sacrifiée mais aux Etablières, sa production au printemps et en été reste correcte après plusieurs années de service», commente P. Haurez. Les essais ont été menés sur des prairies temporaires mais on peut extrapoler les résultats sur tout type de prairie.

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