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Migros, poids lourd de la distribution

Seconde chaîne de grande distribution turque, Migros est le plus gros distributeur de viande. Si l’étau sanitaire se desserre, l’enseigne, qui abat ses propres animaux, ambitionne de travailler exclusivement avec des animaux français.

Au cœur des centres villes de la Turquie, difficile d’échapper aux enseignes arborant des grands « M » qui se multiplient au gré de la taille des magasins. Avec un chiffre d’affaires de 4 milliards d’euros, Migros est la chaîne de supermarchés la plus importante du pays, derrière le hard-discounter Bim. Plus qu’un simple distributeur, Migros revendique son statut de producteur-commerçant. La viande écoulée dans ses magasins est abattue et transformée par ses propres outils et, d’ici quelques semaines, le groupe va débuter la production de ses propres animaux, avec l’objectif de maîtriser 70 % de ses volumes. Un bel exemple de volonté d’intégrer et de maîtriser l’ensemble du processus, depuis l’atelier d’engraissement jusqu’au steak ou à la boulette. « Actuellementi, nos animaux, engraissés chez nous par des ateliers indépendants, sont achetés pour 70 % en Amérique du Sud et pour 30 % en Europe, essentiellement des pays de l’Est de l’Union Européenne », explique Bulent Yaprak, le directeur commercial de Migros. À l’avenir, l’entreprise souhaiterait pouvoir travailler à 100 % avec des animaux français, même si, au départ, les broutards français rendus dans les ateliers turcs sont plus chers que les animaux venus d’Uruguay : 4,50 à 5 € le kilo vif pour du maigre français contre 4 $ le kilo pour du maigre uruguayen. 

Contenir les prix pour préserver la paix sociale

Actuellement, ce distributeur recherche des carcasses de 300-310 kilos, qu’il achète en moyenne 28 livres trucs le kilo, soit 5,70 € le kilo carcasse pour en valoriser ensuite la viande auprès de ses clients à hauteur en moyenne de 9 euros le kilo. Dans un pays où les volumes de viande vendus sont en constante progression, la marge du distributeur est donc relativement faible. Comme dans la plupart des pays où les habitudes de consommation s’occidentalisent, les produits transformés gagnent du terrain par rapport aux muscles piécés. La difficulté à recruter des bouchers accélère ce phénomène. 80 % de la viande bovine est ainsi transformée, en boulettes essentiellement (4 500 tonnes par an). Les 20 % restants sont vendus en filière haut de gamme (côte de bœuf, rosbeef…). Chez Migros, l’origine de la viande n’est pas un argument de vente. Le volet déterminant pour des consommateurs au pouvoir d’achat limité demeure d’abord son prix. En Turquie, le Smic ne dépasse pas 320 euros. « Les Turcs ont besoin d’importer soit de la viande, soit des animaux à engraisser pour freiner la montée des prix », analyse Kerim Subasi, conseiller agricole chez Business France. Un million de clients mangent chaque jour un produit sorti des deux unités de production de Migros, situées à Izmir et à Istanbul.

S. C.

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