Mécaniser ses outils pour réduire la pénibilité et le temps de travail à l’étable
À Saint-Bonnet-de-Salers dans le Cantal, Martial et Julien Guillaume fourmillent d’idées d’aménagements pour rendre leur astreinte moins pénible dans la stabulation avec aire paillée et couloir raclé qui abrite leurs 100 mères salers suitées l’hiver.
Quand le bâtiment a été mis en fonction en 2007, Martial et Julien paillaient à la main. Une contrainte dont les deux frères ont rapidement voulu s’affranchir. Depuis 2008, ils se servent d’un tracteur de 22 CV auquel ils ont attelé un vieil épandeur à fumier qu’ils ont transformé pour mécaniser le paillage. Cette tâche est dorénavant réalisée en 10 minutes et en autonomie pour les parcs des vaches.
L’avancement du tapis pour dérouler la paille se fait grâce à une barre qui traverse toute la largeur, jusqu’au-devant des éparpilleurs. Cette barre est équipée de dents de faneuse pour optimiser les réglages d’ouverture et de débit, qui sont gérés en commande manuelle.
Deux gros ressorts ont été fixés de part et d’autre pour exercer une pression. Les tenders viennent ajuster selon la longueur et l’épaisseur de la paille. Les dents de faneuse retiennent ou relâchent ensuite plus ou moins la paille selon les réglages d’ouverture. Des sections à dents ont également été rajoutées à l’arrière sur les deux éparpilleurs pour hacher la paille. Enfin, un filet brise-vent a été monté par-dessus pour limiter l’effet de poussière.
Les deux premières années après la construction de leur stabulation, Martial et Julien étaient contraints de racler sur la stalle et de faire descendre le fumier à la main. Là encore, ils n’ont pas manqué d’imagination pour mécaniser cette tâche. Ils ont fixé sur les joues du godet de leur valet de ferme une cheville qui sert d’articulation (ouverture/fermeture) pour atteler le système de raclage à gauche ou à droite.
Les éleveurs ont acheté un tuyau PVC diamètre 200 mm qu’ils ont réparti en deux. Ils ont placé de part et d’autre du demi-tuyau une lame de caoutchouc. Cette lame de raclage, qui s’ouvre et se ferme hydrauliquement, passe sur la stalle quand le godet passe, lui, au pied de la stalle pour nettoyer l’aire à curer. La machine ainsi bricolée permet aux deux frères de curer seul en 15 minutes les 100 vaches du bâtiment sans effort.
