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Loup : 1,5 million d’euros supplémentaire pour accompagner les éleveurs, les associations veulent moins de tirs dérogatoires

A l’issue d’une réunion du groupe national loup tenue le 3 juillet, une enveloppe de 1,5 million d’euros a été annoncée à destination des éleveurs. Plusieurs associations de défense de la nature appellent quant à elles l’Etat à autoriser moins de tirs dérogatoires.

groupe national loup
© Pixabay

Une enveloppe complémentaire de 1,5 million d’euros va être déployée en 2024 pour accompagner les éleveurs dans de nouveaux besoins de protection. C’est ce que vient d’annoncer la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui coordonne le Plan national loup.  « Face à une prédation qui reste à un niveau élevé et à la dynamique de population qui doit être confirmée, les efforts doivent se poursuivre entre le principe de préservation du loup, espèce protégée, la protection et la défense des troupeaux et le soutien de l’élevage de plein air et du pastoralisme. Il convient également d’anticiper l’arrivée du loup dans les territoires qui ne font pas l’objet à ce stade de prédation » a-t-elle estimé.

« Epauler les éleveurs dans le choix des clôtures »

Cette enveloppe financera des diagnostics de vulnérabilité dans « les territoires les plus prédatés », ainsi que « la mise en œuvre des mesures qui en sont issues », lit-on dans un communiqué diffusé à l’issue d’une réunion du groupe national loup tenue le 3 juillet. Ces aides permettront par exemple « d’épauler les éleveurs dans le choix des clôtures et (...) leur déploiement » ou de « recenser et gérer les incidents impliquant des chiens de protection ». Elle visera aussi à « expérimenter des moyens de protection ou d’effarouchement auprès d’élevages bovins », de plus en plus prédatés ces dernières années.

Prochaine réunion du groupe national loup le 4 septembre prochain

Par ailleurs, la préfecture confirme « l’estimation provisoire » de la population de loups à 906 individus en sortie d’hiver 2022-2023. « L’analyse des données génétiques collectées cet hiver permettra à l’OFB, au cours de l’été, de procéder à une réévaluation en vue d’annoncer un chiffre stabilisé ». Le groupe national loup se réunira à nouveau le 4 septembre prochain pour poursuivre l’élaboration du Plan national loup en vue de son entrée en vigueur le 1er  janvier 2024.

« L’Etat doit autoriser moins de tirs dérogatoires »

A l’issue de la réunion du groupe national loup, six associations de protection de la nature (Ferus, FNE, LPO, Aspas, Humanité et biodiversité, WWF) estiment dans un communiqué que « l’État doit autoriser moins de tirs dérogatoires » contre le loup. Alors que la population lupine connaît une baisse de 1,6 % en 2023 (à 906 individus estimés), les ONG rappellent que « 162 loups ont été tués lors de tirs légaux dérogatoires » l’année dernière. Ce qui constitue, selon elles, « un nombre record accompagné d’une hausse des destructions illégales ».

« Le loup ne peut pas être considéré comme dans un état de conservation favorable »

Les associations appellent l’exécutif à « respecter l’engagement pris » en 2020, lorsqu’il a relevé le plafond de destruction de loups à 19 % : « revoir ce pourcentage à la baisse en cas de fléchissement de la population ». « Cela doit être fait dès cette année, sans attendre la finalisation du prochain PNA » exigent-elles. Elles martèlent enfin que le loup « ne peut pas être considéré comme dans un état de conservation favorable », car son seuil de viabilité est « estimé à 500 individus potentiellement reproducteurs, et non 500 individus comme souvent entendu ».

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