« Le visuel appartient à tous »
Chez Philippe Long, dans l’Aveyron. Pour rendre ses hébergements touristiques attractifs, mais aussi parce qu’il ne l’envisageait pas autrement, l’éleveur a fait un véritable aménagement paysager de son corps de ferme.
Chez Philippe Long, dans l’Aveyron. Pour rendre ses hébergements touristiques attractifs, mais aussi parce qu’il ne l’envisageait pas autrement, l’éleveur a fait un véritable aménagement paysager de son corps de ferme.
Philippe Long aime les vieilles pierres. Dixit son fils Antoine. Tous deux sont en Gaec, à Laguiole (Aveyron), avec un élevage de 70 mères Aubrac. Philippe Long et son épouse, décédée prématurément, ont développé parallèlement une activité d’accueil à la ferme, qui compte aujourd’hui six chambres d’hôtes et un gîte bien-être aménagés dans les anciens bâtiments(1). L’ameublement et la décoration des hébergements mêlent dalles et vasques de basalte, boiseries anciennes et bois nobles avec un goût très affirmé. C’est avec le même savoir-faire que l’éleveur a pensé le paysage qui l’environne. « Le visuel appartient à tous, c’est mon credo, affirme avec conviction Philippe Long. J’ai toujours voulu éviter la mosaïque parpaings et vieilles pierres. Il est quand même dommage de mettre des bâtiments modernes à côté d’une maison de caractère. » Les nouveaux bâtiments agricoles ont été construits à l’écart des bâtisses anciennes, d’où ils ne sont pas visibles, et ils sont dissimulés derrière un rideau d’arbres.
Plus de 50 tonnes de vieilles pierres
Philippe Long a réaménagé et embelli les abords du corps de ferme pour les rendre à la fois fonctionnels, eu égard à leur nouvel usage (accès, éclairement...), et accueillants pour des clients en recherche de naturalité. Murets et escaliers de pierres sèches, orgues basaltiques dessinant des bordures de terrasses, petits bacs et auges en basalte, pierres sculptées, ancien travail en pierre... « J’ai dû récupérer et acheter plus de 50 tonnes de vieilles pierres », dévoile-t-il. Il en trouve beaucoup dans la région de Volvic, dans le Puy-de-Dôme. Les piquets de clôture en granite ponctuaient autrefois des bords de routes : ils proviennent du chantier de l’autoroute A75, en Lozère. Lorsqu’il a réalisé le terrassement de ses nouveaux bâtiments, il a mis à jour un filon de dalles basaltiques qu’il exploite. Il débarrasse des ruines... Dans cet environnement minéral, il a inséré une végétation très sobre qui se fond dans le paysage. On ne sait plus ce qui est sauvage et ce qui a été planté. « Je veux que ce soit le plus nature et qu’il y ait le moins d’entretien possible », dit-il. Un aménagement paysager « rustico-design », a décrété une célébrité du monde de la culture, en visite à la ferme. « Avec mon épouse, c’était notre aboutissement », dit-il simplement.
(1) www.fermedemoulhac.fr/