Aller au contenu principal

Le Sabot d’or à une référence de la race Charolaise

Luc Houdmon, dans le Loiret, conduit son troupeau à 100 % en IA, avec toujours le souci premier de conserver les bonnes lignées de qualités maternelles. Il est très engagé dans les schémas collectifs de sélection. De nombreux taureaux d’IA sont issus de son élevage.

Cette année, le sabot d’Or Charolais récompense un élevage faisant référence dans la race : l’EARL Houdmon. Luc Houdmon exploite 130 hectares, dont 90 de prairies, à Ouzouer-sur-Trézée dans le Loiret. Les parents de Luc Houdmon avaient créé cet élevage en 1967, à partir des six vaches reprises avec la ferme. « L’une d’elles, venant de l’Allier, était assez bonne, raconte Roger Houdmon. Nous sommes partis tout de suite avec un petit troupeau aux bonnes qualités maternelles, dont a été issu Amoureux, puis une de ses petites filles, Ritournelle. Ritournelle a été la mère de Casoar et Jumper. Elle aura produit huit veaux et environ cent-cinquante embryons. On a eu aussi Charlemagne, dont une des filles a donné dix-sept veaux en douze vêlages. »

De nombreux autres taureaux d’IA sont nés dans l’élevage, après Casoar et Jumper : Rouky, Unmarquis, Voltaire, Chabal, Eden SC… « Actuellement, le nombre de vêlages est entre 70 et 74, et les objectifs de sélection sont restreints et clairs : cumul sur les qualités maternelles – AVel et ALait – et la croissance », explique Luc Houmon.

Cinq à dix veaux par an en station d’évaluation

L’élevage est adhérent au contrôle de performances depuis 1970. Chaque année, entre cinq et dix veaux sont sélectionnés pour entrer à la station d’évaluation de l’Union Charolais croissance (UCC) à Migennes, dans l'Yonne. L’élevage Houdmon a d’ailleurs été des plus présents dès la création des stations d’évaluation de l’UCC, il y a plus de trente ans. « Je crois beaucoup à l’évaluation en station, développe Luc Houdmon. Elle infirme ou confirme ce que l’on pense a priori d’un mâle. » Par exemple, Savane, quand elle était laitonne, n’avait pas vraiment convaincu son éleveur. Mais son premier veau, un mâle, s’est révélé, pour réaliser une belle carrière à l’IA. C’était Voltaire. Et Savane a par la suite donné Chabal, qui détient toujours le record d’Imocr de la station d’évaluation, avec 132. « Fronsac, d’ailleurs un petit-fils de Savane, illustre lui aussi très bien ceci. Je n’aurais pas cru qu’il allait marcher comme ça en station d’évaluation, remarque Luc Houdmon. C’est un veau de génisse. Mais on voit aujourd’hui que ses filles sont très régulières. Un bon taureau, c’est un taureau régulier dans sa production. » Fronsac sera disponible l’année prochaine pour l’IA chez Gènes Diffusion. Il est déjà utilisé comme père à taureaux à l’UCC. « Nous utilisons toujours dans notre troupeau les taureaux de testage. J’ai déjà des filles de Devred et une fille d’Espagnol en service. »

Pour Luc Houdmon, la génomique est un nouvel outil qu’il faut intégrer dans les pratiques de sélection des élevages. « Les axes de recherche sont bien choisis car ce sont des postes sur lesquels on manque de précision, comme la qualité des mamelles…, explique l’éleveur. Je travaille également depuis longtemps sur les souches sans cornes. Mon père était d’ailleurs présent à l’origine du programme, initié à l’époque par l’Union Centre-Est France. » Aujourd’hui, à peu près 20 % des animaux sont porteurs du gène sans cornes dans le troupeau. Un fils d’Iceberg est actuellement en station d’évaluation. « Sur les femelles, j’ai dû beaucoup trier parmi les sans cornes. Pour l’instant, je n’ai pas d’homozygote. Mais on va y arriver ! Aujourd’hui, les taureaux sans cornes donnent des souches qui vêlent bien, et il faut maintenant progresser sur la croissance. »

De nouvelles souches introduites dans le troupeau

Le planning des accouplements est établi avec le conseil de Bruno Elmanowsky, de la Cecna. Luc Houdmon est attentif à gérer la variabilité génétique dans son troupeau. « Je repère toute nouvelle souche qui semble intéressante et je l’introduis dans mon troupeau. J’utilise tout simplement le critère des sept flèches pour ne pas accoupler des animaux trop près l’un de l’autre. »

Un tiers des génisses vêlent à 2 ans. Les génisses sont lourdes à 1 an, avec un PAT 1 an de 495 kilos en 2015. Ayant exercé le métier pendant plusieurs années avant de s’installer, Luc Houdmon insémine lui-même, à 85 % sur chaleurs naturelles et à 15 % sur synchronisation. « On a toujours sélectionné sur la fertilité. J’utilise pour suivre la repro un planning classique sur papier, avec date des chaleurs et date prévue des retours. » Deux IA au plus sont faites, et rarement trois, sur deux mois à deux mois et demi de reproduction entre décembre et février. Il n’y a pas de taureau de rattrapage. « Mon moteur reste le résultat économique du troupeau », commente Luc Houdmon. En 2015, avec 77 vêlages (dont 20 premiers vêlages), le taux de productivité numérique était de 92%. « Les vêlages ont lieu sur 80 jours, de septembre à mi-novembre. L’IVV moyen était de 364 jours en 2016 avec un taux de mortalité de 2,8 % », explique Jérôme Laviron, responsable du pôle viande d’Alysé (coopérative réalisant le contrôle de performances). Cette année sont nées treize paires de jumeaux. Un veau n’a été perdu que sur les trois dernières paires. « J’ai quelques clients réguliers auxquels je vends quatre ou cinq taureaux de monte naturelle par an. Les mâles que je considère ne pas avoir le niveau pour être reproducteurs chez moi, je les vends comme broutards. » Ces derniers pèsent 460 kilos à 9 mois ! Et les vaches de réforme ont donné, en 2016, 518 kilos de carcasse (en moyenne sur 17 animaux). La marge brute est de 948 euros par UGB en 2016.

Le cumul sur les qualités maternelles

Luc Houdmon choisit des animaux avec de la longueur, de la taille, et qui ne sont pas « déviandés ». « Depuis dix ans, je fais progresser le développement musculaire mais sans détériorer le développement squelettique. Il ne faut pas faire ce que j’appelle « la bascule », c’est à dire faire progresser une fois le DS, et puis une fois le DM », explique l’éleveur.

Les plus lus

Nicolas Viel élève 60 charolaises en bio en système naisseur sur 105 hectares de prairies. Il travaille seul mais peut compter sur le soutien de sa mère Catherine, qui ...
Installation en bovins viande : « J’ai dû adapter mon projet bâtiment au contexte économique »

Au moment de son installation en 2021, Nicolas Viel, éleveur de charolaises dans le Calvados, s’est lancé dans un projet de…

Photo de Minette et Rafael, champions du concours de la race Blonde d'Aquitaine, et de leurs éleveurs
SIA 2024 : retrouvez la vidéo et le palmarès du concours de la blonde d'Aquitaine au Salon de l'Agriculture

Ce 29 février 2024, quarante animaux de race blonde d'Aquitaine on défilé sur le grand ring du Salon de l'Agriculture à l'…

SIA 2024 : retrouvez la vidéo et le palmarès du concours de la race salers au Salon de l'Agriculture

Ce mercredi 28 février 2024 s'est déroulé le concours de la race salers au Salon de l'Agriculture. Sur le ring principal, dix-…

SIA 2024 : retrouvez la vidéo et le palmarès du concours de la race aubrac au Salon de l'Agriculture

Le mercredi 28 février 2024 s'est déroulé le Concours Général Agricole de la race aubrac. Vingt animaux étaient en compétition…

SIA 2024 : retrouvez la vidéo et le palmarès du concours de la race limousine au Salon de l'Agriculture

Ce jeudi 29 février 2024 au Salon de l’Agriculture, le grand cru de la race limousine a été exposé sur le grand ring pour le…

video live concours bovins salon de l'agriculture 2024
Vidéo : revisionnez les concours des races allaitantes en direct au Salon de l'Agriculture 2024

Retrouvez ici le replay des rings du Salon International de l'Agriculture (Sia) 2024 à Paris et visionnez le Concours Général…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande