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Le mûrier blanc commence à être testé en pâturage

Le mûrier blanc est une plante rustique dont la valeur alimentaire est équivalente à celle d’un concentré. En Ariège, des éleveurs commencent à le tester en pâturage sous forme de haies plantées autour des paddocks.

Le mûrier blanc fait l’objet d’études depuis 2017 dans l’Ariège, car il dispose d’une très bonne valeur alimentaire et d’une grande rusticité. « Avec plus de 85 % de digestibilité et 17 % de MAT, soit environ 0,95 UFL, le mûrier blanc est équivalent à un concentré, présente Nelson Guichet de la chambre d’agriculture de l’Ariège. Cet arbre de petite taille produit de la biomasse jusqu’à une température de 38 °C. Il valorise aussi très bien l’eau d’un orage d’été : si celui-ci donne 20 à 50 mm de précipitations, le mûrier blanc fait en quelques semaines des pousses de 15 à 20 cm. » Il peut aller chercher l’eau à 1,5 m de profondeur avec ses racines fines, mais « ce n’est pas une plante miracle », précise Nelson Guichet. Elle végète pendant les longues périodes sans pluie.

La chambre d’agriculture teste avec quelques éleveurs qui ont planté du mûrier blanc différents itinéraires techniques pour une valorisation en « pâturage ».

Une banque fourragère pour allonger le temps de séjour

Au Gaec de la Tuilerie, à Léran, le mûrier blanc a été planté il y a trois ans et les vaches allaitantes l’ont pâturé pour la première fois fin juillet 2023. Les salers ont immédiatement adopté cette nouveauté dans leurs prairies (voir vidéo). C’est une réflexion à l’échelle du système qui a conduit Étienne Dando à se lancer. Installé en zone de montagne avec influx méditerranéen, il élève un troupeau salers en croisement charolais sur des surfaces 100 % en herbe. Les prairies sont gérées en pâturage tournant dynamique et le pâturage de sous-bois complète les ressources en automne. Les plantations de mûrier blanc visent à prolonger le temps de séjour sur les paddocks de pâturage tournant dynamique. L’éleveur les considère comme des banques fourragères, permettant au troupeau d’y piocher un complément alimentaire en cas de besoin.

Étienne Dando a planté une première haie de quatre rangs intégrée à la parcelle. Dans un second chantier, le mûrier a été implanté en deux haies de deux rangs espacées d’un mètre, entre lesquelles a été semé un mélange de trèfles blanc et violet. Cela pour constituer « une allée de protéines » où pourront circuler les vaches, qui facilite le contrôle de l’enherbement dans la haie, et en même temps apporte de l’azote au mûrier. « Si on veut que cette plante donne de gros rendements, il faut qu’elle dispose d’azote », relève Nelson Guichet. Les haies sont espacées de 26 m de façon à pouvoir mécaniser si besoin à l’avenir la récolte de la prairie.

À suivre !

Des références à construire sur le mûrier blanc en élevage bovins viande

Il n’existe pas de références sur le pâturage du mûrier blanc en France. Les plantations sont récentes et commencent seulement à être valorisées. « Nous estimons qu’il faut que les pieds atteignent 3 cm de diamètre avant de lâcher les bovins dessus. Cette taille est atteinte trois ans après la plantation, parfois deux ans après si le travail du sol a été très fin et que l’apport en eau a été suffisant », explique Nelson Guichet, de la chambre d’agriculture de l’Ariège. Les plants se trouvent chez des pépiniéristes forestiers. La plantation est relativement coûteuse. Il faut compter environ 800 euros de plants pour 100 m de haie, auxquels s’ajoutent le coût du travail du sol et la main-d’œuvre. Différents types de paillage sont testés pour limiter les adventices.

« Nous tablons sur une pérennité de la plantation de 40 ans. » La production est exponentielle avec l’âge de la plante. « Un recépage après le passage des animaux évite que les branches qui n’ont pas été consommées ne se lignifient. Une plantation âgée de vingt ans à la ferme expérimentale du Pradel en Ardèche (Institut de l’élevage) montre que si on ne taille pas tous les ans, la haie prend trop d’ampleur », précise le conseiller.

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