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L’astreinte existe aussi au pâturage

Chercher à simplifier le travail au pâturage représente également une piste pour réduire celui d’astreinte. Diminuer le nombre de lots et limiter les mouvements d’animaux sont les axes à privilégier.

Un allotement simplifié (moins de lots, lots stables dans le temps) qui passe par un regroupement des vêlages sur une période courte, représente un axe à privilégier pour une meilleure simplification du travail au pâturage.
© C. Delisle

« La quantification du travail d’astreinte fait ressortir, dans la majorité des exploitations, deux périodes distinctes : celle de forte affluence correspondant à la saison d’hivernage (6 h 55 par jour) et celle de plus faible affluence correspondant à la saison de pâturage (3h par jour). De nombreuses études se sont déjà penchées sur les voies de simplification du travail d’astreinte de cette période hivernale. C’est pourquoi nous avons choisi de nous concentrer sur la période de pâturage. L’objectif de l’étude était d’étudier les relations entre conduite du troupeau, parcellaire et temps de travail afin d’identifier des voies d’optimisation », explique Christian Veillaux, responsable d’équipe herbivores de la chambre d’agriculture de Bretagne.

Ainsi, en 2010, 27 élevages allaitants, spécialisés, de plus de 40 mères et tirés au sort dans la base d’identification de l’Arsoe, ont été enquêtés. En moyenne, les exploitations enregistraient 65 vêlages sur 81 hectares de SAU pour 1,22 UTH.

Temps de travail : du simple au triple

« Le temps de travail journalier moyen de l’échantillon est de 2 heures. Cependant, la plage de variation est importante puisqu’elle s’étale de 42 minutes par jour à 3h50. Ramené au nombre de vêlages par an et cumulé sur la période de pâturage, le temps de travail d’astreinte oscille entre 3,1 heures et 14,5 heures pour une moyenne de 8,1 heures. Pour comprendre ces différences, des analyses complémentaires ont porté sur la gestion des lots d’animaux, la gestion de la surface (taille et éloignement des parcelles…) et sur l’alimentation au pâturage », observe Christian Veillaux.

Quatre types d’organisation ont été mis en évidence. Deux d’entre eux regroupent des éleveurs dont le temps de travail est supérieur à la moyenne. Le premier (temps de travail moyen de 10,8 heures), qualifié de « complexe », se caractérise par un grand nombre de lots, des effectifs réduits par lot et un chargement élevé. Le second (temps de travail moyen de 9,02 heures), dit « flexible », se singularise par une variation importante du travail au cours du pâturage. Les deux groupes d’éleveurs suivants se distinguent par un temps de travail économe. L’un, nommé « efficace » » rassemble des exploitations dont l’allotement est complexe avec toutefois un parcellaire adapté. La surface moyenne des parcelles est plus importante. L’autre, intitulé « simple », associe une gestion simplifiée de l’allotement à un système fourrager fortement axé sur l’herbe. Dans ce groupe, on note aussi une prédominance des vêlages de fin d’automne-hiver.

« Contrairement à ce que l’on aurait pu attendre, les techniques de pâturage utilisées, la présence ou non de l’eau dans les parcelles et les systèmes de production (naisseur-engraisseur ou naisseur) n’ont eu aucun impact », souligne le responsable.

Simplifier l’allotement pour réduire le travail

L’étude menée explique que les gains de temps réalisés au pâturage s’expliquent de trois manières : pratiques d’allotement, gestion du parcellaire et gestion du système fourrager. La gestion simplifiée de l’allotement se traduit par des effectifs plus importants et peu de changements dans les compositions des lots, « autrement dit de gros lots stables sur la durée. Ceci passe par le regroupement des vêlages sur une courte période. Les systèmes herbagers semblent plus propices à l’allégement du temps du travail, du fait notamment de l’absence d’affouragement l’été. Les exploitations avec de plus grandes parcelles ont également montré une meilleure efficience du travail ».

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