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Jürgen Peschl, directeur commercial viande bovine du groupe Westfleisch
La viande bovine est un moteur de croissance en Allemagne

Le groupe d’abattage allemand Westfleisch croit à l’efficacité de son organisation industrielle pour se développer et séduire des vendeurs de bovins en France.

En 2011, le prix des jeunes bovinsdevrait être en moyenne nettement plsu élevé qu'en 2010. Mais avec d'importantes variations.
En 2011, le prix des jeunes bovinsdevrait être en moyenne nettement plsu élevé qu'en 2010. Mais avec d'importantes variations.
© C. Reibel

Comment se porte la filière abattage allemande?

Jürgen Peschl - L’Allemagne a abattu 3,4 millions de bovins en 2010, soit 9,4 % de moins qu’en 2009. Pour sa part, le groupe Westfleisch a progressé de 2,3 % avec 319400 têtes abattues, à 60 % des jeunes bovins. Cela nous donne une part de marché de 9,4 %. En veaux, elle s’élève à 15,5 % avec 48900 têtes.Nous avons su faire preuve de réactivité en nous positionnant opportunément quand les autres acteurs de la filière se sont restructurés.Au deuxième semestre 2010, la demande turque qui n’avait pu être satisfaite par l’Amérique du Sud, a fait grimper les prix. En décembre, le cours du JB R est monté à 3,68 €/kilo alors qu’il n’était que de 3,32 € en France. La Turquie va continuer à importer. Elle va devenir un client régulier mais pour des volumes moindres qu’en 2010. Le gouvernement a rehaussé ses droits de douane et le pays a perdu un peu de son attractivité. Mais le retour de la Turquie après dix ans d’absence est une bonne chose pour la filière d’abattage européenne.

Quelle est la stratégie suivie par Westfleisch?

J. P. - Nous disposons de trois abattoirs bovins. Ils ont été construits il y a vingt ans. Ils ont chacun une capacité de découpe de 1000 t par semaine qui nous permet de traiter 95 % de nos volumes. C’est un ratio élevé dans l’industrie de la viande et un élément qui sécurise la production. Notre philosophie, c’est l’efficacité. Nous n’avons pas de stratégie de marque comme nos collègues français. L’argent que fait gagner une marque doit de nouveau être dépensé en soutien pour qu’elle soit connue par le consommateur. Nous préférons que ces sommes aillent à nos apporteurs. Nous nous concentrons sur la production de viande standard qui se retrouvera dans les rayons libre-service.Westfleisch ne recherche pas spécifiquement des animaux dans une certaine gamme de poids de carcasse ou avec un état d’engraissement prédéfini. C’est à l’éleveur de décider quel type d’animaux, il est le mieux à même de produire. A nous ensuite de nous organiser en interne, sur la chaîne et dans les ateliers de découpe, pour obtenir avec cette viande la plus grande valeur ajoutée possible. Nous croyons à la viande bovine comme un moteur de croissance. Nous voulons encore développer nos outils.Westfleisch est prêt à monter un réseau avec des négociants bilingues pour acheter en vif en France. Que ce soit des JB de moins de 24 mois, des veaux rosés ou des réformes. En France, nous sommes partenaires depuis 2010 de Dawn meats France, une société commerciale basée à Montbazon (Indre-et-Loire).

En France, beaucoup de voix accusent les abattoirs allemands d’être compétitifs grâce à l’emploi de travailleursdesPays de l’Est payés de bas salaires…

J. P. - Il est exact que la filière d’abattage allemande emploie beaucoup de salariés du bloc de l’Est. Pour sa part Westfleisch s’est engagé par contrat dès 2007 à payer un salaire minimum horaire. Il était de 7,50 € bruts de l’heure et il est passé à 7,79 €le 1er mai 2011. Nos abattoirs fonctionnent avec deux équipes de huit heures par jour, six jours sur sept. Nous estimons être compétitifs. Les autres opérateurs peuvent l’être aussi s’ils investissent dans leurs outils.

Comment voyez-vous le marché ces prochains mois?

J. P. - En 2011, le prix des JB devrait être en moyenne nettement plus élevé qu’en 2010. Mais le marché connaîtra des variations importantes. Nous commençons à enregistrer des écarts de 15 centimes en une semaine. C’est beaucoup en viande bovine. D’une manière générale, la hausse des prix ouvre selon Westfleisch de bonnes perspectives. La statistique allemande a noté un petit plus de production ces six derniers mois. Dans les deux à trois ans, nous espérons que beaucoup d’éleveurs voudront profiter de cette embellie, qu’ils intensifieront leurs ateliers et qu’ils s’agrandiront.p

Identité


Jürgen Peschl, 43 ans, est directeur commercial viande bovine du groupe coopératif Westfleisch depuis 2006. L’entreprise basée à Münster en Westphalie a réalisé en 2010 un chiffre d’affaires de 1 930 M€. Elle a abattu 319400 gros bovins et 48 900 veaux. Elle a commercialisé au total 832 000 t de viande bovine et porcine dont 343 000 t à l’export vers 30 pays.

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