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« La tape dans la main, c’est nous »

Émilie Delbert-Bertrand est chef des ventes au marché au cadran de Mauriac dans le Cantal. Malgré sa courte expérience professionnelle, elle a su obtenir la confiance des éleveurs et négociants pour animer les ventes.

© B. Griffoul

Passion

Fille d'éleveurs Salers du Cantal, je suis passionnée par l’élevage et les bons animaux. Après un BTS productions animales, j’ai enchaîné avec une licence Génétique et développement de l’élevage. J’ai fait mon stage de fin d’études au herdbook Salers.

Soigneuse

À l’issue de la formation, j’ai remplacé le soigneur de la station d‘évaluation. Matin et soir, je soignais les taureaux. Dans la journée, j’allais dans les exploitations pour faire du conseil génétique. Ce fut une bonne expérience, mais éprouvante. À 21 ans, c’est une grosse responsabilité. Quand ont sort de là, on connaît la valeur des choses.

Routes de France

Un an plus tard, je n’ai plus fait que du conseil en élevage, dans le Nord-Est et le Sud-Ouest. Pendant trois ans, j’ai sillonné les routes de France. Je me suis régalée à rencontrer des éleveurs passionnés. Puis je me suis lancée dans l’aventure du marché au cadran.

Féminine

Le marché au cadran a été créé par une poignée d’éleveurs, avec l’aide efficace d’Elvea Sud Massif central. Il est présidé par Michelle Chastan, éleveuse, qui m’a fait confiance malgré mon âge. C‘est le seul marché au cadran géré par une équipe presque exclusivement féminine. Nous avons toutes un caractère bien trempé !

Complices

Je dois beaucoup aux chefs des ventes d'autres marchés au cadran. Martial Tardivon (Moulins-Engilbert), Jérôme Chartron (Chateaumeillant) et Baptiste Galland (Ussel) sont en quelque sorte mes parrains. Nous nous appelons plusieurs fois par semaine et sommes trés complices.

Respect

Quand on est jeune, il faut tout donner et encore plus quand on est une femme. Pour se faire respecter, il faut faire son travail sérieusement, être poli mais être intransigeant quand les choses ne vont pas. Pendant la vente, il faut se concentrer et ne se laisser influencer par personne. Parfois une petite plaisanterie permet de faire passer des choses difficiles.

Responsabilité

Chef des ventes, c’est une grosse responsabilité. Il faut dix mois pour produire un broutard et quarante secondes pour le vendre. En trois ans, nous avons su obtenir la confiance des éleveurs. Le marché a démarré avec 200 associés ; il en compte 700 aujourd’hui. C’est un outil moderne où on essaie de se rapprocher le plus près possible de la valeur de la bête. Il est primordial de bien connaître les vendeurs afin de mieux cibler la demande des acheteurs. Et j’apprends beaucoup sur le commerce auprès des négociants.

Sportif

Une vente au cadran, c’est comme une partie de tennis. Je lance la balle, les acheteurs la renvoient et les éleveurs arbitrent. La tape dans la main, c’est nous. C’est sportif physiquement et intellectuellement. La vente se déroule pendant sept à huit heures non stop, juste avec une bouteille d’eau et des bricoles à grignoter. Dès qu’elle est terminée, je dois établir les cotations, attendues impatiemment par les éleveurs. Une semaine sans marché, c’est triste. Tous les lundis, j’ai plaisir à retrouver éleveurs et négociants. Mon rêve serait de faire la vente des taureaux salers de la station d’évaluation.

Vacances à la ferme

Je passe mes vacances sur ma petite ferme, dans le Sud du Cantal, que je gère avec mes parents. Au cadran, je vois beaucoup de monde. Cela m’apporte le côté relationnel. Sur ma ferme, j’aime me retrouver seule. Je fais des choses plus manuelles. La tête et la main, c’est un bon équilibre, non ?

Transhumance

Mes parents faisaient la transhumance avec leur troupeau de Salers traites, qu’ils amenaient dans le Cézallier. Du 20 mai au 25 octobre, nous vivions dans un buron. Je changeais d’école en même temps que les vaches transhumaient. Vivre dans ces montagnes, au milieu des vaches, ne plus entendre que le bruit des cloches, c’était vraiment le paradis.

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