La station de Lanaud a 30 ans
Située au sud de Limoges, la station de Lanaud a trente ans. Le 5 juin dernier les responsables de l’OS ont fêté cet anniversaire et ont rendu hommage à Louis de Neuville, ancien président de l’Upra et instigateur de cette station dont le hall de vente porte désormais le nom.
Créée pour comparer dans des conditions homogènes les jeunes taureaux les plus prometteurs de leur génération avec un objectif de 700 têtes par an, cette station occupe une place centrale au sein du programme français d’amélioration génétique de la Limousine.
Mais avec à peine plus de 600 animaux évalués chaque année ces 5 dernières campagnes, les chiffres sont en deçà des objectifs. « Coût de pension et difficultés de trésorerie en élevage sont une partie de l’explication. Concomitant à cela, la vente en ferme de très jeunes reproducteurs à des niveaux élevés n’incite pas certains éleveurs à « risquer » de mettre leur meilleur veau en station », souligne l’OS Limousin. Et de rappeler également les incertitudes sur le devenir des aides provenant de France AgriMer et du Fonds national de l’élevage. Ces dernières sont de 305 € par veau évalué. Chiffre important alors que le coût de pension avoisine 1000 €/tête et que l’augmentation du coût des intrants tend à fragiliser un équilibre financier jugé précaire.
Une autre interrogation est de savoir quelle place donner au potentiel de croissance dans la sélection. En 1984, ce volet était prioritaire puisque c’était le principal point faible de la Limousine. « Cependant, depuis quelques années, les clignotants passent à l’orange sur d’autres postes qui faisaient sa réputation telles que les facilités de naissance et la finesse d’os. Peut-être sommes-nous arrivés à l’optimum de ce qui pouvait se faire », s’interroge l’OS. Continuer à miser sur toujours plus de format et de croissance risque de se traduire par une diminution de la productivité numérique. Il y a des seuils qu’il serait dangereux de franchir si la Limousine entend continuer à être en phase avec les attentes des éleveurs en termes de facilité de conduite.
Pour les années à venir, la volonté est de donner de l’importance au volet Qualités maternelles en insistant sur les jeunes taureaux présentant a priori les meilleures aptitudes sur ces aspects,
lesquels ne vont d’évidence pas de pair avec des GMQ records ou des formats très conséquents. « Les tests génomiques développés par IngenomiX intégrés depuis cette 30e campagne sont un indicateur fort. Cela passe notamment par un travail pédagogique pour faire comprendre que le veau à la morphologie irréprochable n’est pas toujours le meilleur… même si l’œil de l’éleveur est important. Un bon compromis entre « papier » et « morphologie» doit être privilégié et ne pas basculer dans le «tout l’un ou tout l’autre. »
Biogaz et communication sur l’élevage
Après la mise en place l’an dernier d’un méthaniseur, l’autre initiative est « Limousine Park ». Il s’agit d’un parc à thème destiné à communiquer auprès du grand public sur les réalités de l’élevage allaitant et la viande bovine.
Chiffres clés
• 14 475 taureaux issus de 1 319 élevages différents ont été évalués en 114 séries.
• Mention spéciale au Gaec Rouchès dans l’Aveyron avec 259 animaux évalués.