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La résistance aux anthelminthiques touche aussi les bovins en France

  Une étude dans le Cantal a mis en évidence une fréquence élevée de la résistance des strongles gastro-intestinaux à l’ivermectine chez les bovins, et dans une moindre mesure à l’oxfendazole.

Pour prévenir l’apparition de résistance, il faut appliquer la bonne dose selon les bonnes modalités à chaque animal.
Pour prévenir l’apparition de résistance, il faut appliquer la bonne dose selon les bonnes modalités à chaque animal.
© Réussir SA

C’est la première fois en France qu’une étude dans une zone d’élevage considérée à faible pression parasitaire, et où l’usage des anthelminthiques reste modéré, montre que les strongles digestifs ont perdu leur sensibilité à l’ivermectine. Cette étude publiée en 2022 par Laurent Dravigney, vétérinaire à Saint-Flour dans le Cantal, avec Oniris, Inrae et MSD Santé animale (1) a suivi 22 lots d’animaux issus de 15 élevages. Il s’agissait de veaux allaitants pâturant avec leur mère et de génisses laitières de renouvellement âgées de 6 à 18 mois.

Une résistance a été observée plus souvent dans les troupeaux laitiers : c’est le cas de quatre troupeaux laitiers sur six pour l’ivermectine et de deux troupeaux sur six pour l’oxfendazole. En allaitant, deux troupeaux sur cinq ont été classés résistants à l’ivermectine, et aucun à l’oxfendazole. « Cette différence entre élevages laitiers et allaitants mériterait d’être explorée davantage », observent les auteurs. Les systèmes étudiés avaient pratiqué entre un et deux traitements par lot et par an sur les cinq années précédentes avec la même molécule.

« Les strongles semblent relativement peu impactants dans notre contexte de semi-montagne, commentent Laurent Dravigney et ses collaborateurs. Même quand le traitement ne fonctionne que partiellement, les populations de strongles qu’il reste n’entraînent pas d’échec thérapeutique. Mais ce constat d’émergence de résistance est alarmant. Il est désormais nécessaire de réaliser moins systématiquement des traitements sans justification clinique ou examen complémentaire, d’évaluer régulièrement l’efficacité des molécules, et d’adopter des stratégies de traitement ciblé sélectif afin de préserver des populations refuges de parasites. »

Le parasite Ostertagia est concerné

« Et ce notamment car le parasite Ostertagia, jusqu’ici sensible aux vermifuges dans les autres études, et davantage pathogène pour les jeunes bovins, a été retrouvé après traitement dans tous les troupeaux où de la résistance a été observée, comme dans une étude irlandaise de 2020 », poursuivent les experts.

Au cours des dix dernières années, trois autres études, toutes sur des élevages du Grand Ouest, avaient été menées en France. Elles avaient montré au global 0 % de résistance aux benzimidazoles, 25 % de résistance aux avermectines, et 38 % de résistance à la moxidectine. Une résistance des strongles digestifs a par ailleurs été signalée sur bovins dans de nombreux pays d’Europe : en Belgique, en Allemagne, en Suède, en Écosse, en Irlande et au Danemark.

(1) Nadine Ravinet, Thibault Jozan, Pierre Grelaud, Lisa Ledieu, Mickaël Lopez, Christophe Chartier. Article publié dans le bulletin des GTV en juin 2022.

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