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"Je sème avoine et pois derrière de l’orge"

Olivier Risse base une partie de l’affouragement hivernal de son cheptel sur un enrubannage de dérobée semé derrière de l’orge.

« Avant mon installation, la ration hivernale reposait principalement sur le foin », souligne Olivier Risse à la tête d’une exploitation située à Delme en Moselle associant pratiquement 300 ha de culture et une centaine d’ha d’herbe valorisés par 95 mères Charolaises en système naisseur avec finition des réformes. Après avoir mis en place luzernes et prairies temporaires pour allonger les rotations et conforter l’autonomie, l’achat en 2012 d’une mélangeuse d’occasion de 20 m3 à double vis verticale lui permet de valoriser au mieux la diversité de fourrages récoltés en associant produits à très bonne valeur alimentaire (enrubannage de dérobées ou de luzerne, ensilage de maïs…) à d’autres plus grossiers (foin, paille) pour au final obtenir une ration hivernale équilibrée.
« L’assolement de mon père était simple. Il se résumait à une succession colza-blé. À l’époque il obtenait de bons résultats. Il faisait un peu de maïs mais pratiquement toujours sur la même parcelle. » Les difficultés liées à cet assolement simplissime sont apparues à la fin des années 90 avec la nécessité d’allonger la rotation. Elle associe désormais colza, blé, orge d’hiver, orge de printemps, maïs ensilage, maïs grain et cultures fourragères.
Luzerne et ray-grass permettent de réaliser deux coupes à partir des pousses de printemps. Le recours aux dérobées pour les compléter date de 2010. « Avec des semences de ferme et du semis direct, le coût de mise en place est modéré et comme les parcelles sont en zone vulnérable, les sols doivent être couverts, autant valoriser ces intercultures ! »
Le mélange avoine et pois utilisé est mise en place sur une quinzaine d’hectares. Les 100 kg/ha d’avoine sont semés à la volée et le pois en ligne à 200 kg/ha en semis direct. « Je sème au plus vite derrière de l’orge pour allonger la période de végétation. Sur terres argileuses comme les miennes, il ne faut surtout pas de travail du sol. Il altère la portance si la récolte doit se faire en conditions humides. »

Pois en pleine fleur

« Pour la date de récolte je ne vise pas un volume mais un stade de végétation : à savoir quand le pois est en pleine fleur. C’est à ce moment-là que la valeur protéique est à son maximum. Je n’accorde aucune importance au stade de l’avoine. » Le couvert est enrubanné. En 2019, la sécheresse l’a fait végéter jusqu’à la seconde quinzaine d’août. Puis il a plu pratiquement 100 mm, et il a poussé d’un coup. Fauché le 30 octobre, il a été enrubanné trois jours plus tard avec un total de 100 bottes sur 14 ha.

C’est plus compliqué à distribuer que du foin. Pas question de le proposer en l’état. « On l’a fait les premières années mais avec de sérieuses déconvenues. Les vaches se jetaient dessus. Cela se traduisait par des désordres métaboliques. En revanche depuis l’utilisation de la mélangeuse, aucun problème. »

Le principe pour le rationnement hivernal est, à partir de fourrages récoltés au meilleur stade possible, de composer des rations adaptées aux différents stades physiologiques en « diluant » les fourrages de très bonne qualité avec des aliments plus « cellulosiques ». Il serait difficile de les faire consommer seuls mais une fois mélangé à de la bonne marchandise ils sont ingérés sans aucun problème. Début décembre, la ration des vaches alors en plein pic de mise bas associait foin récolté dans de mauvaises conditions, paille d’orge, enrubannage de la dérobée avoine + pois et un peu d’ensilage de maïs.

Affouragement estival systématique

Les 95 Charolaises vêlent de début novembre à mi-janvier, quand les semis d’automne sont terminés. L’été, leur affouragement en pâture déjà quasi systématique tend à être de plus en plus précoce dès le début des moissons. Il repose sur de la paille arrosée de mélasse en veillant à faire cet arrosage la veille du remplissage du râtelier.

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