Aller au contenu principal

« J’ai un profond respect pour les éleveurs »

Jean-Pierre Sannier, salarié du groupe Arcadie Sud-Ouest, à Rodez, vend des produits carnés à la restauration, avec une affection particulière pour le veau d’Aveyron et du Ségala.

© B. Griffoul

Fils de bouchers

Enfant, j’ai baigné dans le milieu la viande. Mes grands-parents, mes parents et mon oncle étaient bouchers dans l’Aveyron. Mon père abattait lui-même. À la boucherie, je faisais le ménage et je rendais la monnaie. Le dimanche après-midi, j’accompagnais mon père dans les fermes.

Bain commercial

Comptable de formation, je suis rentré en juillet 1976 à Sica Centre Sud, à Rodez (Aveyron), qui deviendra le groupe Arcadie. J’assurais la gestion clients. Quand le groupe Arcadie a été restructuré, en 1991, j'ai été affecté à la boucherie de l'abattoir pour commencer à développer une clientèle de restaurateurs, ce qui m’a permis de me mettre dans le bain commercial. Lorsque le nouvel atelier de découpe a ouvert, en 2004, la boucherie a fermé. L’activité de découpe a pris une autre dimension. Cela m’a permis de développer le secteur de la restauration individuelle.

De belles tables

Au départ, localement, je vendais peu de veaux d’Aveyron et du Ségala. Les ventes ont vraiment décollé quand je me suis délocalisé sur Montpellier puis le Sud-Est, où j’ai prospecté de belles tables. Dans ces régions, dès que l’on parle produits du terroir, cela ouvre les portes. L’Aubrac, la Salers, le veau d’Aveyron, ça parle.

Trait d’union

J’ai un profond respect pour les éleveurs de veau d’Aveyron. Ils font un produit d’exception. Les chefs l’apprécient et savent le mettre en valeur. Je suis un petit trait d’union entre les éleveurs et les chefs.

Le VBF est cher

La viande VBF est chère par rapport à la marchandise d’importation de bonne qualité, donc difficile à vendre. Le faux filet d’origine UE est à 7 €/kg quand on le vend 13 €. La restauration routière ou plat du jour fait très attention à ses ratios économiques. Elle est facilement tentée par l’import.

Larmes aux yeux

C’est un bonheur d’avoir de si bons retours sur le veau d’Aveyron, comme ce récent témoignage d'un restaurateur d’une table provençale : « Des clientes d’un certain âge ont dégusté le tendron de veau. Elles sont venues en cuisine nous féliciter, les larmes aux yeux : 'Vous m’avez fait voyager dans le temps. Je n’ai jamais eu ce goût depuis les plats mijotés par ma maman'. » 

4 tonnes semaine

Avec ma collègue, nous vendons environ 4 tonnes de produits finis par semaine, dont 1 tonne de veau d’Aveyron et du Ségala et 2 tonnes de bœuf, le reste se partage entre l’agneau et les abats. J’arrive au travail à 6 h 30 le matin. Toute la matinée est consacrée à la prise de commandes. Un à deux jours par semaine et les après-midi, localement, je visite des restaurants.

Confiance

Dans une relation commerciale, le produit est important. Mais, il faut aussi un bon relationnel, être à l’écoute, savoir orienter les clients, faire preuve de rigueur, être capable de traiter des demandes particulières, construire une relation de confiance... Dans un an, je prends ma retraite. J’ai à cœur de transmettre le flambeau.

Zingaro

J’ai rencontré récemment Bartabas, homme de cheval et fondateur du théâtre équestre Zingaro, à Aubervilliers au Nord de Paris. Depuis début octobre, le restaurant du théâtre sert du veau d’Aveyron. Ils en sont enchantés. Ils font 400 à 500 couvert tous les soirs.

Staline

J’aime la pêche, plus particulièrement la pêche à la mouche, la photo, la lecture. Je passe beaucoup de mon temps libre à lire. Je me passionne pour l’histoire par le biais de biographies. Je viens de finir une biographie de Joseph Staline. Quand Hitler a fait prisonnier son fils et a voulu l’échanger contre le maréchal allemand Von Paulus qui avait capitulé à Stalingrad, Staline lui a répondu : “on n’échange pas un maréchal contre un lieutenant” et a laissé mourir son fils. Ces anecdotes me ravissent.

Les plus lus

Camion d'abattoir mobile du Boeuf ethique
L’abattoir mobile du Bœuf éthique vendu aux enchères 152 000 euros

Plus d’un an après la liquidation du Bœuf Ethique, premier outil d’abattage mobile en France, son matériel a été mis en vente…

parage fonctionnel des pieds bovins
Boiteries : « Je me suis formé au parage fonctionnel »

Guillaume Sansoit, éleveur de charolaises dans la Nièvre, a suivi avec un de ses salariés une journée de formation sur le…

L’implantation de la cage est à raisonner pour qu’un homme seul puisse y amener ses bovins en sécurité.
Boiteries : choisir une cage de parage adaptée aux vaches allaitantes

La cage de parage devient un équipement incontournable pour les exploitations touchées par la dermatite digitale. Veillez à…

Les prix d'honneur ont été difficiles à départager au concours de Varennes-sur-Allier (Allier), tenu les 15, 16 et 17 mars en race charolaise. « Une série d'une vingtaine de génisses, aux conformation et qualité de viande hors-normes, s'est particulièrement démarquée. Le lot était très homogène, avec des volumes de carcasse qui dépassaient les 650 kg », rapporte Olivier Chaveroche, responsable au concours.
Bovins de boucherie : les concours de Pâques enregistrent de belles ventes

Après une édition 2023 en demi-teinte, les organisateurs des traditionnels concours de Pâques tirent un bilan plutôt positif…

jeunes bovins charolais boiteries morbihan bretagne
Boiteries : « Nous avons dû jouer sur plusieurs fronts pour lutter contre panaris, Mortellaro et fourbure »

Gwendal Marchand a résolu une bonne partie des problèmes de boiteries sur son exploitation grâce à un audit approfondi avec…

prairie en Gironde
Prairies : la mise à l’herbe encore attendue sur une grande moitié Nord de la France

Les éleveurs devront encore s’armer de « patience » et faire preuve de « réactivité » pour assurer la mise…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande