France limousin sélection : un projet de génomique sur l’adaptation des bovins au changement climatique
Un programme génomique sur l’adaptation des bovins limousins au changement climatique a démarré en 2024. D’autre part, le lancement d’un test génomique sur la santé du pied est annoncé pour le printemps 2026.
France limousin sélection participe aux travaux de recherche collectifs en génomique, et porte aussi deux projets propres à la race limousine. Depuis 2021, le projet Degeloc étudie l’angle du sabot, l’épaisseur du talon, la longueur du sabot et l’excès de pousse. Les données ont été collectées sur les mâles en station d’évaluation et sur les femelles adultes de 80 élevages. « On a pu mesurer des héritabilités allant de 0,15 à 0,30 – l’angle du sabot étant le plus héritable », annonce Julien Mante, directeur technique de France limousin sélection. L’objectif est de proposer un test via IngenomiX au printemps 2026.
Un programme sur l’adaptation des bovins limousins au changement climatique (ABLi2C) a démarré en 2024 avec le soutien de la région Nouvelle-Aquitaine. Il se déploie en deux volets. Le premier porte sur l’atténuation du changement climatique au travers de l’efficience de la production. Celle-ci est évaluée à partir d’un indicateur carrière des vaches (âge au premier vêlage, IVV et mortalité des veaux). « On travaille aussi sur le poids vif optimal des femelles via le ratio poids des veaux au sevrage/poids vif des femelles adultes. »
Évaluer le stress thermique en élevage allaitant
Le second volet du projet vise à caractériser l’adaptation au changement climatique en évaluant le stress thermique à partir des données de colliers accéléromètres sur veaux en station d’évaluation. « Leur comportement alimentaire et leur activité, croisés avec la météo, servent à approcher le stress thermique en élevage allaitant. On étudie aussi dans ce projet l’épaisseur du cuir, la longueur du poil et la couleur de la robe. La note d’état des génisses pleines, qu’on enregistre depuis plus de vingt ans, fait également partie de ce projet pour voir si des lignées s’entretiennent mieux que d’autres selon les contraintes climatiques », détaille Julien Mante.
Au sujet des nouveautés de cette année concernant les méthodes d’indexation génétique Iboval, l’organisme de sélection de la race limousine voit plusieurs bons points : le choix de faire tous les changements en une seule étape, la plus juste prise en compte des « groupes de parents inconnus », la prise en compte directe des mesures de tour de poitrine, et le nouvel index de synthèse Renouv sont validés. En race limousine, pour l’index aptitude à l’allaitement Alait, les poids âge-type à 120 jours vont compter pour 80 %. « En conservant 20 % dans cet index pour le poids âge-type à 210 jours, la persistance laitière entre aussi en compte », note Julien Mante.
Sur l’index facilité de naissance IFNais en particulier, les valeurs sont recentrées autour de 100 : l’amplitude des index a diminué. Environ 70 % des taureaux verront leur niveau bouger de 3,5 points sans causer trop de reclassements. « Ce qu’on attendait d’un taureau à minimum 85 pour l’IFNais va correspondre désormais à un minimum de 90, explique Julien Mante. Pour tenir compte de ces effets, nous avons revu les seuils dans la grille de qualification des mâles sur descendance en ferme. Nous avons aussi réévalué le poids de l’index IFNais dans l’index de synthèse ISEVR pour avoir la même pression de sélection qu’avant sur ce caractère. »
Environ 4 000 génotypages Iboval par an
IngenomiX réalise environ 6 000 génotypages par an pour l’évaluation génomique Iboval et 2 500 pour des animaux détenus à l’étranger. « Notre population de référence n’est pas celle qui a la taille la plus importante, mais elle est une des plus qualitatives, dans le sens où les animaux génotypés sont ceux qui ont des apparentés et des descendants en France, et ils contribuent à enrichir les indexations de leurs apparentés », explique Julien Mante. Aujourd’hui, le taux de consanguinité est extrêmement faible en race limousine : il est de 1 %. « Ce résultat est une conséquence indirecte du faible recours à l’IA propre à beaucoup de races allaitantes. Les taureaux de monte naturelle apportent de la diversité. Nous suivons aussi ce paramètre de près. Pour tout veau recruté pour le schéma de sélection de Créalim, un coefficient d’apparentement est calculé avec toutes les femelles et des seuils sont fixés pour son utilisation à l’aveugle. »