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Fortes variabilités des coûts de production des élevages allaitants

La journée technique viande bovine des Pays de la Loire a été l’occasion de présenter les coûts de production des élevages allaitants ligériens sur les campagnes 2011 à 2015 et de mesurer les évolutions des structures.

Au sein des élevages naisseurs ligériens, on observe de gros écarts de rémunération et de coûts de production. La rémunération en Smic par UMO est en moyenne de 1,07 avec un quart supérieur à 2,25 et un quart inférieur à - 0,16. Le coût de production moyen s’élève à 413 €/100 kilos vifs (kgv). Le système d’alimentation (aliments, charges SFP, mécanisation et foncier) est responsable pour les deux tiers dans la variabilité du coût de production. Les aides et autres produits (prix de vente) apportent 76 % de l’écart de produit. Les performances animales sont quant à elles quasi identiques entre la moyenne, le quart inférieur et le quart supérieur », observe Bertrand Galisson, de la chambre d’agriculture du Maine-et-Loire, lors de la journée technique viande bovine en Pays de la Loire de mars dernier. Ces observations résultent d’un travail de recueils de résultats sur les campagnes 2011 à 2015 dans 250 élevages naisseurs.

La même opération a été conduite pour les systèmes naisseurs-engraisseurs (385 résultats), groupe plus homogène en termes structurels (en moyenne 91 vêlages, 128 hectares, 47 300 kgv produits). Par contre, de gros écarts de rémunération et de coûts de production entre la moyenne, le quart supérieur et le quart inférieur sont à noter. La rémunération moyenne est de 1,31 Smic par UMO contre 2,49 pour le quart supérieur et 0,15 pour le quart inférieur. De son côté, le coût de production moyen s’élève à 339 €/100 kgv, quand il est de 299 €/100 kgv pour le quart supérieur et de 385 € pour le quart inférieur. La mécanisation représente le poste le plus élevé en contribuant à hauteur de 25 % au coût de production, suivi par le travail, les approvisionnements d’animaux et le foncier/capital. Mais, il présente une forte variabilité avec un delta de 130 €/100 kgv entre le quart supérieur et le quart inférieur.

Pas de dilution des charges de structure

« Nous avons ensuite croisé les données de ce groupe. Ainsi en croisant le prix moyen de vente (€/kgv) et la rémunération (Smic/UMO), on constate qu’avec un prix moyen de vente à 2,41 €, on trouve des élevages avec une rémunération allant de 0 à 4 Smic. D’autre part, en fixant la rémunération à 1,5 Smic, les élevages de l’échantillon l’obtiennent avec un prix de vente allant de 1,9 à 3,5 €/kgv », souligne Bertrand Galisson. En prenant maintenant les kilos vifs produits et la rémunération, on observe, en positionnant une ligne à 47 000 kilos vifs produits par UMO (moyenne de l’échantillon), que la rémunération peut être négative ou aller jusqu’à 3,5 Smic. « Par ailleurs, il est possible d’obtenir 1,5 Smic avec 28 tonnes produites, soit 45 vaches. À l’aide du croisement de données, on constate également que moins il y a de kilos vifs produits par UGB, plus le coût de production augmente. Ainsi, si l’éleveur élève sa productivité sans accroître ses charges, il est possible d’améliorer sa rémunération. Enfin, on n’observe pas de dilution des charges de structure en augmentant le volume de produits en kilos vifs. Côté performances, on ne note pas un écart significatif du prix de vente entre le quart supérieur et le quart inférieur. Par contre, on a un delta de 40 kgv produits par UGB entre ces deux groupes », poursuit Bertrand Galisson.

Plusieurs paramètres pour atteindre l’efficacité économique

Une évolution sur cinq ans des campagnes 2011 à 2015 de trente élevages naisseur-engraisseur (échantillon constant) a également été présentée. « Ces résultats sont issus d’élevages ayant mené une réflexion sur les coûts de production qui a permis de faire évoluer les pratiques. Dans ces élevages, le coût de production a diminué grâce notamment à une amélioration de la productivité animale de 17 kg vifs produits/UGB soit un gain de 2 000 kgv/UTH (4 800 €), à une augmentation de la productivité du travail avec cinq vêlages en plus par UTH, à une stabilité du coût de la mécanisation et à une amélioration de l’autonomie alimentaire avec moins de concentrés et fourrages achetés soit une économie de 12 € par 100 kgv », souligne Kévin Gérard Dubord d’Élevage conseil Loire Anjou, avant de poursuivre, « aussi l’efficacité économique des élevages passe par la maîtrise du coût de production, une bonne productivité des animaux (kgv/UGB), des investissements raisonnés et maîtrisés pour contenir le poids des charges de structure, la recherche de l’autonomie alimentaire et un volume de production suffisant mais contenu pour une meilleure gestion du temps de travail. »

Première région française pour la production de bovins

Les Pays de la Loire représentent la première région de production de viande bovine avec 18 % des volumes de viandes bovines produites en France. Ils comptent 2,55 millions de bovins soit 528 000 vaches laitières et 442 000 vaches allaitantes. C’est également la première région d’engraissement de taurillons avec 20 % de la production nationale même si « la région Pays de la Loire est aujourd’hui devenue une région où il y a davantage de naissances que d’engraissement, en raison d’une baisse des sorties de mâles de 8 à 24 mois de 15 % en dix ans et une augmentation des naissances en élevages allaitants de 6 % depuis 2013 », rapporte Julien Levert, chargé de mission viande bovine à la chambre d’agriculture régionale des Pays de la Loire. La région compte aujourd’hui 7 700 exploitations bovins allaitants.

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