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Développer « l’esprit filière » sur le territoire de la Cialyn

La fusion des deux groupes Sicarev et Sicavyl permet à Cialyn de devenir la sixième coopérative actionnaire de Sicarev. Les volumes commercialisés par ce groupe en seront confortés et sa dimension nationale et internationale renforcée.

Philippe Dumas, président de Sicarev et éleveur. « Nos clients se regroupent et se restructurent : c’est la dimension qui nous permet de mieux les servir et de mieux répondre à la diversité de leurs demandes. »« La filière Sicarev est la seule en France à regrouper à la fois les activités maigres et les activités viande. »
© F. d'Alteroche

Au sein du groupe Sicarev, la devise maison volontiers mise en avant est « l’esprit filière », laquelle est davantage analysée comme un état d’esprit et non comme un slogan. Depuis le 29 décembre dernier cet « esprit filière » se doit d’être cultivé sur un territoire considérablement élargi. En effet, depuis cette date, la fusion des deux groupes Sicarev et Cialyn/Sicavyl est validée. Désormais le groupement Cialyn (Coopérative agricole interdépartementale des éleveurs de l’Aube, du Loiret, de l’Yonne et de la Nièvre) est devenu l’un des actionnaires de Sicarev au côté des groupements Actis Bovins (Roanne, Loire), Charolais Horizon (Vitry-en-Charollais, Saône-et-Loire), CEBM (Saint-Pierre-Eynac, Haute-Loire), Covido-Bovicoop (Champs, Puy-de-Dôme) et Dauphidrom (Marcilloles, Isère). Cialyn détient désormais 36 % du capital du groupe Sicarev. L’arrivée de Cialyn dans le giron de Sicarev se traduit par la volonté de mettre en application cet « esprit filière » depuis les Ardennes jusqu’à la Drôme et depuis la Creuse jusqu'à la Savoie soit plus du quart du territoire français métropolitain avec des zones où l’élevage allaitant bovin ou ovin constitue l’essentiel de l’activité de nombreuses exploitations.

Au cours de ces dernières semaines, les assemblées générales des différentes coopérative actionnaires du groupe ont permis de présenter la nouvelle entité en soulignant que 2017 allait se traduire par certaines réorganisations dans le fonctionnement des différents outils d’abattage et centres d’allotement.

Dernière étape d’un rapprochement déjà bien entamé

La fusion de Sicarev et de Cialyn/Sicavyl est la dernière étape du rapprochement de deux structures coopératives qui travaillaient déjà de concert pour une partie de leurs activités. Après l’export et la création de Deltagro Union en 2004 devenu dix ans plus tard Deltagro export, après la filière porcine et la création de Tradival, après la logistique et la création de TVE Logistique, ce sont les activités d’abattage des bovins et ovins de Sicarev et de l’ex Sicavyl qui sont désormais rassemblées au sein du même groupe pour un tonnage abattu qui devrait avoisiner 125 000 tonnes pour les différentes catégories de bovins. « Ce sera moins de 10% du total des abattages français pour cette espèce », a précisé Philippe Dumas, éleveur dans la Loire et président de Sicarev. Cette progression des tonnages constitue un atout face à la concentration des différents acheteurs. « Nos clients se regroupent et se restructurent : c’est la dimension qui nous permet de mieux les servir et de mieux répondre à la diversité de leurs demandes. » Autant d’outils d’abattage dont la vocation est d’abord de permettre de valoriser les productions issues des élevages des adhérents. Avec la nécessité de développer l’innovation et le marketing pour les différents produits qui sortent des outils de transformation du groupe.

L’arrivée de nouveaux abattoirs dans le giron de Sicarev se traduit par des réflexions pour mieux répartir l’activité entre les sites. Philippe Dumas n’a pas caché que l’ambition était de développer l’activité, en particulier pour les ovins, une espèce qui ne faisait pas partie jusqu’à présent des produits proposés par Sicarev. Tous les agneaux sont et seront abattus à Migennes (ex outil Sicavyl). Avec quelque 1 200 agneaux par semaine, cette chaîne d’abattage est loin d’être saturée. L’ambition est de faire passer la cadence à 3 000 têtes par semaines d’ici trois ans.

Pour les gros bovins, l’un des défis consiste à rationaliser les flux d’animaux sur l’ensemble des territoires couverts. La volonté est de jouer la complémentarité entre zones de production pour mieux approvisionner les abattoirs du groupe mais également satisfaire aux attentes de ses différents clients pour le bétail vivant, qu’il s’agisse d’animaux à engraisser (petits veaux, broutards, laitonnes) de bovins finis prêts à abattre ou de reproducteurs et en particulier des génisses laitières. L’une des particularités du groupe Sicarev est en effet d’avoir deux grands métiers : l’abattage découpe transformation pour les trois espèces bovines, porcines et ovines mais également le négoce d’animaux vivants. « Cette organisation n’a pas d’équivalent en France », souligne Philippe Dumas.

Trois priorités pour le résultat

Comment sera utilisé le résultat du groupe ? Philippe Dumas cite trois priorités. D’abord les investissements en cours et à venir dans les différents outils. « C’est une nécessité pour les clients français mais également pour l’export. Il faut que l’on ait des agréments pour tous les pays où on peut envisager d’aller faire du commerce en étant certains d’être payés ! Si la filière porcine se porte mieux actuellement c’est parce que le marché de l’export et notamment celui de la Chine s’est ouvert. On a besoin de ces marchés. Il faut des outils d'abattage performants, aux normes demandées par ces nouveaux clients potentiels pour aller chercher ces marchés qui pourront se traduire par de la valeur ajoutée pour les produits de nos adhérents. »

La seconde priorité pour l’affectation du résultat concerne les incitations à la contractualisation et les retours aux éleveurs afin d’avoir une meilleure organisation et planification de la production. « Nous nous engagerons à prendre les bovins et à leur attribuer des plus-values importantes, à condition qu’ils correspondent à un marché identifié », a précisé Jean-Yves Besse, directeur des productions animales du groupe et désormais directeur de Cialyn. Enfin, Philippe Dumas entend avoir une politique salariale suffisamment attractive pour attirer de nouveaux talents et faire en sorte que les salariés se sentent bien dans l’entreprise « avec une politique d’intéressement efficace ».

Le GIE Alliances coopératives qui regroupait les cinq coopératives jusqu’à présent actionnaires du groupe est devenu Sicarev élevage avec l’arrivée de Cialyn. Dans les années à venir la fusion de ces six OP n’est pas à exclure même si cela n’est pas clairement affiché. La volonté demeure de conserver une bonne proximité avec les adhérents. « Plus le groupe est important, plus cette proximité est nécessaire », souligne Philippe Dumas, bien conscient que la nouvelle dimension du groupe Sicarev constitue aussi un risque. « Il ne faut surtout pas perdre le lien avec nos adhérents sur le terrain. Pour moi, il n’y a rien de pire qu’un éleveur qui critique sa coopérative. »

Les différents sites d’abattage et de cheville pour les ruminants

Quatre sites pour l’abattage

Sicarev Migennes (Yonne) abattage (55 000 bovins et 51 000 ovins) et découpe 15 000 t.
Sicarev Roanne (Loire) abattage (63 000 bovins) et découpe (18 000 t) spécialisé sur les races à viande et en particulier la Charolaise.
Sicarev Sury-le-Comtal (Loire) Atelier de découpe (15 000 t) traitant une majorité de vaches laitières.
La Stéphanoise d’abattage, La Talaudière (Loire) abattage (73 800 gros bovins)

Trois sites pour la cheville

Sicarev Corbigny (Nièvre) abattage (4000 gros bovins, 3000 veaux, 10 000 porcs)
VLF La Talaudière (Loire) abattage (10 000 bovins, 5000 veaux) davantage spécialisé sur la Limousine avec beaucoup de carcasses vendues vers la boucherie traditionnelle
Charollais Viande, Paray-le-Monial (Saône-et-Loire), abattage (10 000 gros bovins, 5000 veaux, 9000 ovins caprins) et découpe (5000 t). Dont beaucoup de gros bovins sous signes de qualité.

Chiffres clés

Sicarev

10 400 adhérents
2 200 salariés équivalents temps plein
6 coopératives bovines ou bovines-ovines et une coopérative porcine
273 000 tonnes abattues
162 000 tonnes découpées
17 000 tonnes de produits élaborés
400 000 animaux commercialisés

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