Aller au contenu principal

Des niveaux génétiques proches entre bio et conventionnels

Entre 2010 et 2015, le nombre d'élevages bovins allaitants a augmenté de 24 %. Toutefois, de nombreuses questions restent en suspens, notamment sur la conduite génétique de ces élevages. Un projet de recherche, nommé GenAB, s’est penché sur le sujet.

Les performances de production en bio sont inférieures. En viande, on constate un écart de 20 kilos en moins au sevrage, conséquence notamment des conditions de milieu (alimentation plus autonome et économe), alors que les potentiels génétiques sont très proches pour ces caractères.
© S. Bourgeois

L’idée du projet GenAB consistait à faire le lien entre deux groupes de données existantes, d’un côté, le fichier de l’Agence bio qui dispose, pour l’ensemble des élevages bovins en agriculture biologique, du nombre de têtes déclarées, des surfaces et types de production et de l’autre la base Snig (système national d’information génétique) de l’ensemble du cheptel national. Au sein de la seconde base de données, les animaux bio ont été identifiés. Plus de la moitié des élevages allaitants bio se situent dans l’Ouest et le Massif central. La première région étant les Pays de la Loire avec quelques 400 cheptels (soit 14 % des troupeaux bio français). Parmi les 2 931 élevages allaitants bio, 411 sont mixtes (lait + viande) et 42 % ont au moins un deuxième atelier.

Des choix de races semblables au conventionnel

En bovins viande, « nous n’avons jamais effectué, au niveau génétique, de comparaisons entre système bio et conventionnel. Les choix de races en bio sont semblables au conventionnel avec toutefois, une plus forte représentation des races Limousine, Salers et Aubrac et une moindre représentation des Charolaises et Blondes d’Aquitaine. Par ailleurs, si les poids de naissance sont similaires pour les deux conduites, à 210 jours, ils sont inférieurs en bio, de 17 à 23 kilos, selon les races. Seule, la Salers fait exception. Pour elle aucune différence de performances de croissance n'a pu être mise en évidence entre les conduites d'élevage », souligne Jean Guerrier de l’Institut de l’élevage, avant de poursuivre « toutefois, en bio, la conduite de l’élevage influence les performances de croissance. Ainsi, l’effet troupeau est négatif dans les élevages en AB, où en moyenne, la conduite et l’alimentation limitent les performances des veaux. Cet effet est moindre dans les élevages salers où la conduite est majoritairement similaire dans les deux cas. Les résultats sont tout de même à confirmer, les effectifs salers conduits en bio sont relativement limités. »

Traduits sous forme d’index, les niveaux génétiques des troupeaux bio et conventionnels sont dans l’ensemble identiques, à l’exception des troupeaux charolais bio pour lesquels les niveaux d'indexation sont globalement supérieurs. Cette étude a également montré une moindre implication des éleveurs AB dans le conseil et la génétique par rapport aux conventionnels.

Encore moins d’utilisation d’IA en bio

Autre constat : le taux d’utilisation de l’insémination est encore plus faible dans les élevages bio et ce, surtout en Blonde d’Aquitaine. D’autre part, contrairement aux troupeaux laitiers bio, la pratique du croisement est moins répandue pour les troupeaux bio de races rustiques. Elle l’est davantage pour les cheptel Salers ou Aubrac conduits en conventionnels. « En vente directe, les clients affichent clairement leur préférence pour de la viande issue de cheptels conduits en race pure (meilleure image). Cela peut expliquer ce choix tout comme le fait que les broutards croisés ne soient pas valorisés dans le circuit bio. Les facilités de vêlage, critère de sélection important pour les éleveurs bio auquel ils font davantage attention que les conventionnels, sont par ailleurs légèrement meilleures en AB. Les intervalles vêlages-vêlages sont, quant à eux, très semblables entre les deux groupes."

GenAB : caractérisation des élevages en AB

Le projet de recherche et de développement multi-partenarial GenAB est piloté par l’Institut de l’élevage (2015-2017) et financé par FGE (France Génétique Elevage). Son objectif est de favoriser la caractérisation des cheptels conduits en agriculture biologique et suivis dans les dispositifs génétiques ruminants, d’étudier les pratiques en bovins à partir des données enregistrées dans les systèmes d’informations génétiques, d’identifier les différences significatives avec l’agriculture conventionnelle et d’analyser les évolutions en effectifs et pratiques.

Les plus lus

Camion d'abattoir mobile du Boeuf ethique
L’abattoir mobile du Bœuf éthique vendu aux enchères 152 000 euros

Plus d’un an après la liquidation du Bœuf Ethique, premier outil d’abattage mobile en France, son matériel a été mis en vente…

parage fonctionnel des pieds bovins
Boiteries : « Je me suis formé au parage fonctionnel »

Guillaume Sansoit, éleveur de charolaises dans la Nièvre, a suivi avec un de ses salariés une journée de formation sur le…

L’implantation de la cage est à raisonner pour qu’un homme seul puisse y amener ses bovins en sécurité.
Boiteries : choisir une cage de parage adaptée aux vaches allaitantes

La cage de parage devient un équipement incontournable pour les exploitations touchées par la dermatite digitale. Veillez à…

Les prix d'honneur ont été difficiles à départager au concours de Varennes-sur-Allier (Allier), tenu les 15, 16 et 17 mars en race charolaise. « Une série d'une vingtaine de génisses, aux conformation et qualité de viande hors-normes, s'est particulièrement démarquée. Le lot était très homogène, avec des volumes de carcasse qui dépassaient les 650 kg », rapporte Olivier Chaveroche, responsable au concours.
Bovins de boucherie : les concours de Pâques enregistrent de belles ventes

Après une édition 2023 en demi-teinte, les organisateurs des traditionnels concours de Pâques tirent un bilan plutôt positif…

jeunes bovins charolais boiteries morbihan bretagne
Boiteries : « Nous avons dû jouer sur plusieurs fronts pour lutter contre panaris, Mortellaro et fourbure »

Gwendal Marchand a résolu une bonne partie des problèmes de boiteries sur son exploitation grâce à un audit approfondi avec…

prairie en Gironde
Prairies : la mise à l’herbe encore attendue sur une grande moitié Nord de la France

Les éleveurs devront encore s’armer de « patience » et faire preuve de « réactivité » pour assurer la mise…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande