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Davantage de kilos mais une productivité numérique en recul

En 15 ans, l’évolution du format des différentes races allaitantes françaises s’est traduite par une tendance à la hausse pour les poids naissance et les poids de carcasse. Au cours du même intervalle de temps, la productivité numérique a eu tendance à se détériorer.

Des animaux plus lourds mais une productivité numérique en recul. Voici, succinctement résumé, certaines grandes tendances constatées sur les cheptels allaitants français au cours de ces dernières années. Ces observations résultent de l’analyse des différentes données techniques issues des élevages en contrôle de performance bovin. Elles ont été globalisées pour les cinq principales races allaitantes et ont ainsi permis de faire un état des lieux à pratiquement 15 ans d’intervalle.

 

 

Tout d’abord les élevages en contrôle de performance n’ont pas échappé à la hausse progressive de la dimension moyenne des troupeaux. Ce phénomène concerne toutes les races avec une progression d’une bonne dizaine de têtes par cheptel entre 2005 et 2017. « La plus forte évolution concerne la Blonde d’Aquitaine (moyenne de 39 vaches/cheptel en 2005 et 53 en 2017) et la plus faible concerne l’Aubrac (58 vaches/cheptel en 2005 et 67 en 2017) », précisait Philippe Boulesteix, chef de projet à l’Institut de l’Élevage lors de la présentation de ces chiffres.

 

 

Côté performances techniques des troupeaux, la durée moyenne des IVV fluctue au fil des ans et ceci quelle que soit la race. Autant d’évolutions analysées comme très liées à des contrecoups d’ordre sanitaire et/ou alimentaire. Pour autant la hiérarchie existant de longue date entre les cinq races n’est pas modifiée et en 15 ans, en dehors de l’effet année, il n’y a pas eu de franche amélioration ou détérioration des résultats et ceci quelle que soit la race.

 

 

 

 

 

Progression de la mortalité des veaux

Le taux de mortalité des veaux entre la naissance et le sevrage est en revanche clairement sur la mauvaise pente en particulier pour la Blonde et la Limousine. En 2005, cette mortalité avoisinait 7 % pour les veaux limousins. Cela positionnait la race à un niveau intermédiaire entre les deux races rustiques, Aubrac et Salers, et la Blonde et la Charolaise. Cette mortalité avoisinait 9 % en 2017, soit des valeurs proches de ce qui est constaté en Charolais (10 %).

Cette détérioration de la mortalité des veaux blonds et limousins serait à relier à la progression du poids moyen des veaux à la naissance, laquelle a été particulièrement sensible pour la Limousine. C’est avec cette race qu’il y a eu la plus forte augmentation des poids moyens à la naissance tels qu’ils ont été déclarés par les éleveurs : + 3,5 kg en 20 ans entre 1998 et 2017. Des veaux plus lourds à la naissance contribuent à détériorer les conditions de vêlage et donc à dégrader le taux de mortalité même si cela se traduit également par des animaux possédant ensuite dans l’ensemble un meilleur potentiel de croissance et donc des poids plus élevés au moment du sevrage.

Cette progression de la mortalité des veaux associée aux problèmes sanitaires et à une moindre fertilité des troupeaux se traduit au final par une moindre productivité globale des cheptels (nombre de veaux sevrés/effectif moyen de vaches présentes). Les troupeaux tendent à être moins efficaces sur ce volet. L’effet année est important avec un net impact de la FCO en 2008 et 2009.

 

 

Poids de carcasse : le « toujours plus » est de mise

 

 

La hausse régulière des poids de carcasse est de mise quelle que soit la race. Le graphique ci-dessus a été réalisé avec l’ensemble des données d’abattage disponibles et non avec les seules vaches issues des élevages en contrôle de performance. Cette progression est conséquente pour certaines races avec une augmentation de plus de 25 kg en 10 ans pour la Blonde, la Limousine et l’Aubrac. Elle est pour partie le résultat d’objectifs de sélection qui, à des degrés divers selon les races concernées, ont cherché à accroître le format et le potentiel de croissance. L’amélioration de la conduite d’élevage des génisses puis la qualité de la finition ont également eu un impact dans cette évolution.

L’âge moyen à l’abattage est plutôt en diminution, en particulier pour la Salers. À signaler également le plus ou moins grand étalement des courbes de répartition des animaux abattus. La Blonde est la plus concernée par ce phénomène. Autour du poids moyen de 479 kg, il existe une forte proportion d’animaux très lourds (plus de 550 kg) mais il existe également une proportion non négligeable d’animaux vraiment légers (moins de 350 kg) pouvant correspondre à des vaches de réformes âgées, qui sont alors souvent mal finies ou même pas finies du tout !

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