Aller au contenu principal

CV Plainemaison opte pour la suspension pelvienne

Suspension pelvienne et marque d’entreprise font partie de la nouvelle stratégie de la société CV Plainemaison pour sa viande limousine.

La technique d’accrochage des carcasses par le bassin ou «suspension pelvienne» n’était jusqu’à présent pas utilisée par les opérateurs français alors qu’elle est beaucoup plus couramment répandue outre-manche.
© CV Plainemaison

« La certitude de pouvoir disposer d’une viande à la fois tendre et goûteuse sont les deux critères les plus fréquemment mis en avant par les consommateurs lorsqu’on leur demande de définir ce qu’est pour eux une viande de qualité », expliquait Philippe Bru directeur général opérationnel de Beauvallet à l’occasion de la présentation de la nouvelle stratégie de CV Plainemaison, l'une de ses filiale lors des Journées Limousines organisées par cette entreprise dans le centre de Limoges.

Afin de se démarquer de la concurrence en apportant des garanties nouvelles sur ce volet tendreté, CV Plainemaison a décidé de faire ressuyer en suspension pelvienne des vaches et génisses limousines abattues puis commercialisées depuis son site de Limoges. Comme son nom l’indique, ce procédé consiste dans le seul frigo de ressuyage, à suspendre les carcasses par le bassin — et plus précisément par le ligament sacro-sciatique situé dans le bassin— et non par le tendon d’Achille. Cela leur permet de ressuyer dans une position plus proche de celle d'un animal vivant et se traduit par une meilleure tendreté sur certains muscles et en particulier sur ceux plébiscités pour les grillades. Cette position nécessite des frigos adaptés, dans la mesure où l’écartement entre les rails sur lesquels circulent les carcasses doit être plus important que celui classiquement rencontré.

Déjà couramment utilisé outre-manche

Ce procédé a fait ses preuves dans les pays anglo-saxons. Il est couramment utilisé en Écosse et en Irlande. Mais Irlandais et Écossais le pratiquent avec des carcasses plus légères (classiquement comprises entre 340 et 380 kilos) que celles issues du cheptel allaitant français. Dans la mesure où, au-delà de 400 kilos de carcasse, le ligament sacro-sciatique présente un risque de rupture, la société CV Plainemaison a dû au préalable mettre en place un système de double attache. 

Pour confirmer l’impact favorable de la suspension pelvienne sur la tendreté des muscles de femelles Limousines, CV Plainemaison a également fait réaliser cet été une étude complémentaire par le service « Qualité des viandes » de l’Institut de l’élevage. Ce travail a été mené entre avril et octobre derniers sur des génisses et vaches abattues à Limoges en procédant à des études comparatives sur les deux demi-carcasses d’un même animal, lesquelles ont ressuyé en suspension pelvienne pour l’une ou suspendue par le tendon d’Achille pour l’autre.

Des dégustations ont été réalisées sur quatre muscles (entrecôte, faux filet, cœur de rumsteck et cœur de tende de tranche) de chaque demi-carcasse par un jury spécialisé. Ce travail a été successivement mené après 10 jours ou 20 jours de maturation en analysant les volets tendreté, goût, jutôsité et appréciation globale du morceau. « Suspension pelvienne et maturation de longue durée (20 jours) améliorent significativement la tendreté du produit » a précisé Isabelle Legrand, chef de projet au service qualité des viandes de l’Institut de l’élevage et en charge du suivi de ce travail. Lequel vient confirmer d’autres travaux déjà réalisés en 2002 par l’Institut de l’élevage sur ce même sujet. Le compte-rendu expérimental précisait alors : « La suspension pelvienne améliore significativement la tendreté du faux-filet, du tende de tranche, du rumsteck et du gîte-noix. (…). De plus, le gain de tendreté procuré par cette technique sur ces cinq muscles est tout à fait considérable puisque équivalent, selon le muscle, entre 1 à 2 fois le gain obtenu par une durée de maturation de sept jours pour une carcasse accrochée par le tendon d’Achille ! »

Muscles suffisamment persillés

Chez CV Plainemaison, ce nouveau dispositif sera associé à un tri rigoureux des carcasses. Il s’agira de ne retenir pour la nouvelle marque fraîchement déposée (voir encadré) que des viandes issues d’animaux parfaitement finis. À côté de la tendreté, pour être pleinement satisfaisants sur les deux autres critères clé que sont la saveur et la jutosité, les muscles doivent être issus d’animaux suffisamment en état, avec une notion de persillé intramusculaire qu’il est impératif de respecter dans la mesure où c’est ce persillé qui est le support du goût.

Or Rouge, nouvelle marque pour la viande Limousine

CV Plainemaison a dévoilé le 24 octobre dernier le nom et le logo d’une nouvelle marque d'entreprise destinée à de la viande Limousine haut de gamme qui pourra être commercialisée dans différents circuits. Elle concernera des génisses et vaches issues d’élevages adhérents à la Charte des bonnes pratiques et situés sur les trois départements de l’ancienne région Limousin (Corrèze, Creuse, Haute-Vienne). « En France comme à l’étranger, notre "reine des races" souffre d’un manque notoire de reconnaissance du consommateur, exception faite des professionnels des métiers de bouche », argumente CV Plainemaison. Cette marque vise à y remédier. Il ne reste "plus qu’à" la faire connaître !

Les plus lus

Camion d'abattoir mobile du Boeuf ethique
L’abattoir mobile du Bœuf éthique vendu aux enchères 152 000 euros

Plus d’un an après la liquidation du Bœuf Ethique, premier outil d’abattage mobile en France, son matériel a été mis en vente…

parage fonctionnel des pieds bovins
Boiteries : « Je me suis formé au parage fonctionnel »

Guillaume Sansoit, éleveur de charolaises dans la Nièvre, a suivi avec un de ses salariés une journée de formation sur le…

L’implantation de la cage est à raisonner pour qu’un homme seul puisse y amener ses bovins en sécurité.
Boiteries : choisir une cage de parage adaptée aux vaches allaitantes

La cage de parage devient un équipement incontournable pour les exploitations touchées par la dermatite digitale. Veillez à…

Les prix d'honneur ont été difficiles à départager au concours de Varennes-sur-Allier (Allier), tenu les 15, 16 et 17 mars en race charolaise. « Une série d'une vingtaine de génisses, aux conformation et qualité de viande hors-normes, s'est particulièrement démarquée. Le lot était très homogène, avec des volumes de carcasse qui dépassaient les 650 kg », rapporte Olivier Chaveroche, responsable au concours.
Bovins de boucherie : les concours de Pâques enregistrent de belles ventes

Après une édition 2023 en demi-teinte, les organisateurs des traditionnels concours de Pâques tirent un bilan plutôt positif…

jeunes bovins charolais boiteries morbihan bretagne
Boiteries : « Nous avons dû jouer sur plusieurs fronts pour lutter contre panaris, Mortellaro et fourbure »

Gwendal Marchand a résolu une bonne partie des problèmes de boiteries sur son exploitation grâce à un audit approfondi avec…

Assurance prairies : l’indice Airbus doit encore convaincre

Les interrogations sur la fiabilité de l’indice satellitaire d’Airbus qui mesure la pousse de l’herbe freinent le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande