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Avec l’électrique, les bovins sont bien gardés

Les fils de fer barbelé sont encore omniprésents dans les zones allaitantes. Ils tendent cependant à céder la place aux clôtures en fils lisses fixes en acier électrifié. Lesquels présentent de nombreux atouts pour convaincre.

© F. d'Alteroche

Efficacité, coût plus modeste, réduction du temps de pose, facilité d’entretien… Les clôtures fixes électrifiées ont des arguments pour convaincre. Le premier découle de leur efficacité, laquelle repose sur le respect qu’inspire à l’animal la décharge qu’il reçoit s’il touche le fil. « Avec une clôture fixe correctement posée et électrifiée, pas de risque d’avoir deux lots qui se mélangent. Il devient possible d’avoir un lot de génisses de 18 mois et un lot de vaches suitées accompagnées d’un taureau dans deux parcelles contiguës », affirme Jean-Paul Camus, jeune retraité et ancien technico-commercial de la société Patura. « Cela simplifie la rotation des lots dans le parcellaire. Pas besoin de se casser la tête pour savoir quel lot va côtoyer celui des génisses. » De plus, les animaux ne se frottent pas aux fils ou aux piquets. Même si la durabilité d’un pieu est d’abord liée à l’essence utilisée (châtaignier ou acacia) et à la proportion de bois de cœur et d’aubier, le fait de ne pas permettre aux animaux d’aller se gratter va dans le sens d’une durabilité accrue.

Un investissement moindre à la pose

Le second argument est économique. Ce type de clôture représente un investissement nettement inférieur comparativement à plusieurs rangées de fil de fer barbelé. Cette différence est d’abord liée à un moindre besoin en piquets. « Dans le Limousin, où nous avons beaucoup de châtaigniers, les éleveurs ont de moins en moins le temps d’aller eux-mêmes les couper puis les appointer. Les pieux sont de plus en plus fréquemment achetés. Cela représente vite des sommes importantes s’il faut en mettre un tous les deux à trois mètres », souligne Aurélien Legrand, responsable commercial de Farago Creuse.

À l’heure où de plus en plus d’exploitations allaitantes sont confrontées à de sérieux problèmes de main-d’œuvre, surtout en fin d’hiver, période habituelle d’entretien et de réfection des clôtures, le temps disponible à cette saison est un autre argument de poids. La facilité et la rapidité de pose des clôtures en fil lisse associées à ce nombre plus réduit de pieux à distribuer puis enfoncer sont des arguments qui comptent. « Quand on a deux heures disponibles en hiver, même seul il est assez facile d’aller suivre une clôture ou poser quelques longueurs de fil si les pieux de départ d’angle ont été installés. On a alors vite fait d’en poser 300 à 500 m dans son après-midi quand on maîtrise bien les différents nœuds », souligne Jean-Paul Camus. Qui plus est, avec une clôture en fils lisses, les risques de blessures aux mains ou au visage liés à la pose des barbelés sont forcément évités. Moins de piquets posés se traduit ensuite forcément par moins de piquets à remplacer quand ils finissent peu à peu par pourrir du fait de l’usure du temps.

Résistance aux chutes d’arbre

Parmi les autres avantages à ne pas négliger, il convient de citer la bonne résistance des fils aux chutes de branches suite à des tempêtes ou à la neige. Lorsqu’elles tombent sur la clôture, le fil s’écrase mais ne rompt pas puis grâce aux ressorts, reprend sa position initiale une fois les branchages tronçonnés et retirés.

Le volet sanitaire gagne également à être mis en avant. Une clôture électrique diminue significativement les possibilités de contact mufle à mufle entre animaux de deux cheptels différents et réduit d’autant les possibilités de transmission de certaines pathologies.

La clôture électrique permanente permet également de limiter la divagation des animaux domestiques ainsi que l’intrusion des animaux sauvages. Il est toutefois illusoire de penser qu’une clôture conçue pour des bovins empêchera des sangliers de passer. Pour imposer le respect aux « cochons », il faut au moins un fil posé suffisamment bas (20 à 25 cm) avec une végétation correctement entretenue.

Dans les zones de montagne, la facilité de dépose puis de repose des fils est un atout supplémentaire pour éviter le risque de casse lié au poids de la neige. À signaler également l’impact positif sur la qualité du cuir. Une clôture électrique réduit le risque de blessures et donc la formation de cicatrices. Pour autant, il n’existe aucune mesure incitative sonnante et trébuchante de la part des acteurs de l’aval qui inciterait les éleveurs à opter pour ce type de clôtures et améliorer en cela la qualité des cuirs.

Très efficace à condition d’être bien posée

La première condition pour être satisfait d’une clôture électrique en fils lisses fixes est de respecter les consignes au moment de sa pose. « Cela fonctionne bien à condition que ce soit bien posé ! souligne Didier Guérin, directeur du GDS de la Creuse. Mais quand c’est le cas, cela fonctionne très très bien ! » Quelques règles doivent être respectées. « Il est d’abord important de retirer la vieille clôture. Ce travail est souvent le plus long. Mais il faut faire place nette et propre avant d’installer la nouvelle. Il est impératif de retirer tous les vieux fils de fer et autres grillages à mouton pouvant être noyés au milieu de la végétation. Si on ne le fait pas, il finit par y avoir des contacts et de grosses pertes de tension », souligne Jean-Paul Camus. Autre donnée clé : la prise de terre. « On voit encore trop souvent des prises de terre défectueuses. Une bonne prise de terre, c’est le b.a.-ba d’une clôture efficace. C’est quand même dommage d’acheter un bel électrificateur et de se rater dans la qualité de la prise de terre », insiste Aurélien Legrand. L’entretien de la végétation sous les fils ou le long de la haie qui les borde est ensuite bien entendu incontournable.

 

Divagation d’animaux

Ce que dit la loi

Un propriétaire d’animaux qui par mégarde laisse divaguer son cheptel engage sa responsabilité civile et pénale. Cela exclut de fait les animaux sauvages mais englobe tous les autres animaux domestiques (bétail, chiens, chevaux…). C’est ce que stipule l’article 1243 du Code civil. « Le propriétaire d’un animal, ou celui qui s’en sert, pendant qu’il est à son usage, est responsable du dommage que l’animal a causé, soit que l’animal fût sous sa garde, soit qu’il fût égaré ou échappé. » Des sanctions pénales sont aussi prévues en cas de dégradations de bien ou si l’animal présente un danger pour les personnes.

Historique

L’exemple néozélandais

Ce type de clôture inspiré de ce qui existe en Nouvelle-Zélande a commencé à être mis en avant sur le territoire français à la fin des années 1980. Cette solution a rapidement fait des adeptes en particulier dans les zones d’estive où il y a des parcelles à clôturer de grande dimension. Dans les zones plus bocagères du nord-Massif central, la technique a vraiment commencé à se diffuser au début des années 2000 et depuis elle ne cesse de se répandre sur l’ensemble du territoire.

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