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Détection des chaleurs
« L’IVV a été amélioré de 20 jours »

Chez Michel et Jean-Michel Poirier, les vaches passent le plus clair de leur temps à l'extérieur. Elles vêlent toute l'année et sont conduites à 100 % en monte naturelle. Grâce à un collier posé sur leur taureau reproducteur, les chaleurs sont détectées et les éleveurs ont beaucoup progressé dans le suivi de la reproduction.

 

À Martigné-Ferchaud en Ille-et-Vilaine, Michel et Jean-Michel Poirier testent depuis deux ans sur leur élevage, un nouveau système de détection de chaleurs. « J’ai découvert le Moocall Heat lors d’un voyage aux Pays-Bas. Ce système irlandais m’a tout de suite intéressé car il présente l’avantage de ne pas dépendre d’une base. Notre élevage 100 % herbe est très extensif. Les vaches passent le plus clair de leur temps à l’extérieur et vêlent toute l’année. On travaille en 100 % monte naturelle. Il était donc difficile pour nous de prévoir les dates de vêlages », explique Jean-Michel Poirier, en cours d’installation sur la ferme de son père qui compte actuellement 90 mères limousines sur 80 hectares d’herbe et quatre poulaillers de 400 m2 de volailles label rouge de Janzé. « Le fonctionnement de cet outil de monitoring est simple. On place un collier sur le taureau reproducteur et des étiquettes d’oreilles électroniques sur les vaches. » Le collier mesure l’évolution du niveau de proximité entre eux, les mouvements de saillies et l’activité globale du taureau, afin de déterminer les périodes de chaleurs des vaches et génisses et leur durée. « Les informations collectées par le collier sont ensuite envoyées instantanément par relevés GSM. Le collier fonctionne également en mode hors-ligne. Il enregistre toutes les données qui sont transmises dès qu’une connexion se réactive. Il marche avec une très faible couverture réseau. On reçoit une alerte par sms, via l’application. Les bêtes peuvent ainsi se trouver sur différents sites. »

Moins de vaches improductives

Sur l’exploitation, les tests ont été conduits sur la moitié du troupeau. « Lorsque le taureau était équipé de l’appareil, nous avons, avec mon père, relevé parallèlement les chaleurs à l’œil. Quand le taureau a détecté 100 % des chaleurs, nous en avons de notre côté constatées 70 à 75 %. » Une fois repérées en chaleurs, les femelles changent de statut sur l’application smartphone et sur le logiciel de l’ordinateur. Si aucun retour n’est identifié au bout de 21 jours, la date de saillie du taureau est indiquée, « on peut ainsi estimer la date de vêlage. On laisse dorénavant deux cycles aux vaches. À 42 jours, si une vache n’est pas reprise, elle est séparée du troupeau. Au départ, on avait tendance à réformer directement. Maintenant, une fouille est réalisée par le vétérinaire. Si un réel problème se pose, on réforme la femelle. Mais dans de nombreux cas, un simple traitement suffit. On détecte ainsi plus rapidement les ennuis post-partum », souligne Jean-Michel Poirier.

Jusqu’à présent les femelles mises à la reproduction étaient échographiées au bout de six mois. Les vaches vides étaient donc réformées tardivement, ce qui engendrait un coût. « On a ainsi réduit le nombre d’UGB improductives. » Pour évaluer la bonne correspondance avec les éléments fournis par le collier, les éleveurs ont continué à réaliser un suivi échographique. Avec l’acquisition d’un second collier, ils comptent arrêter ce suivi ce qui représenterait un gain de 6 € par échographie, plus les frais de déplacement.

L’objectif est de concentrer les vêlages

Sur la partie du troupeau équipée, les éleveurs ont gagné 20 jours d’IVV. En planifiant les dates de vêlages, les soins aux mères et veaux sont mieux suivis. Les futures mères sont rentrées en bâtiments trois semaines avant vêlage. Une alerte est envoyée par mail ou sms à ce moment-là. Les veaux sont vaccinés à dix jours, avant que tout le monde ne reparte à l’herbe. « On a gagné en sérénité et en temps de travail et on compte également optimiser sur le plan sanitaire du troupeau grâce à une meilleure gestion autour du vêlage. »

En deux ans d’utilisation, les éleveurs ont réussi à regrouper les vêlages sur deux périodes : une à l’automne et l’autre au printemps. L’objectif final est de faire mettre bas les primipares à l’automne et les vaches au printemps, à chaque fois sur deux mois.

« Grâce au logiciel, on connaît la situation en temps réel du troupeau et les chaleurs sont détectées rapidement. On peut également créer des alertes. Par exemple, on en reçoit une au bout de deux cycles. Une fois le numéro des femelles saisi, plus aucune manipulation n’est nécessaire sur le logiciel. L’interface est simple d’utilisation. La première année, on a également pu détecter un problème sur un taureau, grâce au collier. En effet, on voyait les vaches en chaleurs mais pas de saillies. Le taureau avait effectivement un problème sur une patte ce qui l’empêchait de sauter. On a pu aussitôt rectifier le problème. »

Une batterie avec 60 jours d’autonomie

Le collier se charge sur secteur comme un smartphone, en une matinée. La batterie dispose d’une durée d’utilisation de 60 jours. Un sms est envoyé lorsque le niveau de batterie atteint 15 %. En cas de perte, le collier est équipé d’une balise GPS pour le retrouver aisément. Si une vache perd une boucle, on reçoit une alerte. « En deux ans, aucune vache n’a perdu de bague. »

À l’étranger, le collier est principalement utilisé sur taureaux vasectomisés pour ensuite inséminer les vaches.

En moyenne, il couvre 50 vaches. Chaque collier est fourni avec 50 étiquettes. Son coût est de 1 500 € TTC. Il comprend également 12 mois de service, l’accès au logiciel, à l’application et un an de garantie. Après les douze premiers mois, les frais de service (abonnement) s’élèvent à 350 € par an et par collier avec réduction dès lors qu’il y a plusieurs colliers sur l’exploitation.

Cette société irlandaise dispose d’un service pour chaque pays. Un interlocuteur français répond au téléphone. L’outil est également commercialisé par l’intermédiaire d’Horizont.

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