Aller au contenu principal

Abattoir mobile : le Bœuf éthique en liquidation judiciaire, un éleveur réagit

La société d’abattage mobile créée par Emilie Jeannin vient d’être liquidée. Un éleveur de vaches limousines qui se retrouve avec une ardoise de 23 000 euros nous livre son ressenti.

Les camions d'abattage mobile du Boeuf éthique
© François d'Alteroche

Le 15 décembre dernier, nous annoncions le placement en redressement judiciaire du Bœuf éthique, unique abattoir mobile en France. Le 28 février dernier, au moment où le salon de l’agriculture battait son plein à Paris, le tribunal de commerce de Dijon a placé la société fondée par Emilie Jeannin en liquidation judiciaire après un an et demi d’activité.

Mis à jour : L’abattoir mobile du Bœuf éthique vendu aux enchères le 17 avril

Contactée par nos soins, l’éleveuse qui s'est beaucoup investie dans le projet n’a pas souhaité réagir à la décision, nous expliquant « ne pas être en état de répondre au téléphone ».


Des candidatures jugées non satisfaisantes

Pour rappel après plus de cinq ans d'étude, basée sur l'exemple suédois, le Boeuf éthique avait réussi à trouver le million et demi d'euros nécessaire au financement puis à obtenir l'agrément définitif le 23 février 2022. Sa fondatrice, l'éleveuse Émilie Jeannin, avait alors estimé qu'elle avait prouvé que le modèle était rentable. Mais la petite entreprise d'une dizaine de salariés a rapidement subi des revers financiers. En décembre Emilie Jeannin évoquait auprès de Reussir.fr « la crise liée au Covid avec l’arrêt de la restauration, la guerre en Ukraine et la hausse des coûts de production qui ont fait fondre la trésorerie de l’entreprise comme neige au soleil ».

À l'issue du redressement judiciaire décidé le 29 novembre dernier, un appel d'offres avait été publié le 9 décembre et les repreneurs avaient jusqu'au 24 janvier pour se présenter. Selon des sources proches du dossier, plusieurs se sont montrés intéressés mais leurs candidatures n'ont pas été jugées satisfaisantes, selon l’AFP.


Un éleveur avec une créance de 23 000 euros témoigne

« Ce qui fait le plus mal c’est que nous sommes au courant de rien. Nous sommes quatre éleveurs de Saône-et-Loire à avoir fait abattre des bêtes par le Bœuf éthique et à ne pas avoir été payés », confie Philippe Vannier, du Gaec Robin Vannier, qui élève des vaches limousines en bio sur la commune de Chapaize près de Cluny. « En octobre dernier, pour la deuxième fois, avec mes trois associés nous avons fait abattre 6 vaches et 5 veaux, pour une créance non payée de 23 000 euros », confie l’éleveur.

L’équipe du camion était vraiment bien

« L’équipe du camion était vraiment bien, elle prenait son temps pour abattre les animaux, qui n’étaient pas trainés à l’abattoir, c’était vraiment parfait », témoigne-t-il regrettant que la partie commercialisation n’ait pas suivi. « Nous avons soutenu le projet, c’est très dur d’avoir été mis à l’écart comme ça », déplore-t-il, estimant que « le projet aura beaucoup de mal à redémarrer dans le coin ». « C’est du gâchis, c’est triste on était prêts à accompagner le projet », commente-t-il, regrettant qu’Emilie Jeannin ne se soit pas montrée plus transparente sur ses difficultés auprès d’éleveurs comme elle.

Les plus lus

<em class="placeholder">aude Gaec de Bergnes vaches aubrac </em>
Dans l’Aude, « notre parcellaire étagé et diversifié est résilient face au climat »

Dans les Pyrénées audoises, Daphné et Sylvain Mervoyer misent sur la diversité et la rotation des ressources naturelles pour…

Bovin de profil présentant des nodules de dermatose nodulaire contagieuse sur la peau.
Dermatose nodulaire contagieuse : comment la repérer et comment réagir ?

Après l’Italie, un foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été confirmé pour la première fois en France le 29 juin en…

Jean-Noël Gémon et Fabien Milliéroux (dans l’élevage de ce dernier à Royan) adhèrent au dispositif Eleveur et Engagé.
Eleveur et engagé : une démarche toujours gagnante en Charente-Maritime

Le partenariat noué depuis près de trente ans par un groupe d’éleveurs de Charente-Maritime avec la grande distribution…

<em class="placeholder">350 000 veaux laitiers étant exportés chaque année, la marge de progression de ces filières est élevée.</em>
L’engraissement de veaux croisés prend corps

Face à la décapitalisation du cheptel bovin, les filières d’engraissement de veaux croisés se développent. Ces animaux…

<em class="placeholder">éleveurs conseiler haute-Marne vaches limousines</em>
Élevage bovin viande : « une étude stratégique a conforté notre choix de développer le troupeau de limousines »

En Haute-Marne, Sylvain et Sandrine Bougrel ont décidé d’arrêter l'atelier lait pour se concentrer, en temps et en…

dermatose nodulaire contagieuse (DNC) maladie bovin
Un foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) confirmé dans un élevage bovin en Savoie

Un foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été confirmé le 29 juin en Savoie. C'est le premier cas en France. Le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande