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Cinq points pour apprécier la qualité d’une prairie

La journée allaitante de Seine-Maritime, organisée en mai, a été l’occasion de parler prairie et notamment comment estimer son état avant de décider d’une intervention.

Les possibilités d’amélioration d'une prairie sont souvent des solutions simples et peu onéreuses
© E. Bignon

« La prairie demeure le moyen le plus économique pour satisfaire les besoins alimentaires de son troupeau. Mais pour qu’une prairie soit active et performante, il est essentiel d’être capable de faire le point sur la situation d’une parcelle et de mesurer les possibilités d’amélioration. Ce sont souvent des solutions simples et peu onéreuses qui peuvent permettre une amélioration sensible », explique Bruno Osson, Semae. Aussi, l’amélioration d’une prairie passe par plusieurs étapes :

 

  • 1 Situer la productivité de la parcelle

Pour cela il faut se positionner par rapport aux autres parcelles de l’exploitation, par rapport aux années précédentes et par rapport à des références locales. Puis se poser certaines questions : la flore de cette parcelle convient-elle à l’usage prévu, à la saisonnalité ? Y-a-t-il des refus et quelle est la cause de ces refus ? la précocité de la flore est-elle compatible avec l’objectif d’exploitation ? Observe-t-on des plantes indésirables ?

 

 

  • 2  Estimer le potentiel agronomique et les caractéristiques foncières

Une première traversée de la parcelle permet de faire une première estimation du potentiel agronomique : pente forte ou non, situation séchante en été, migration de l’eau en surface, profondeur du sol… « Il est intéressant d’estimer la présence de vers de terre dont le rôle est essentiel et gratuit ! », souligne Bruno Osson.

 

 

  • 3 Apprécier la végétation

Il est important d’identifier les plantes présentes, celles qui dominent et leur répartition. « Une bonne densité est essentielle. Même rase, on ne doit pas voir la terre. Si on voit la terre, il faut s’interroger sur les causes : mortalité de plantes, dégâts de taupes, de sangliers, absence de déprimage. »

Il faut également estimer la morphologie du couvert : en touffes ou gazonnant. « Certaines plantes ont tendance à se mettre rapidement en touffes : la houlque, le dactyle, la canche, les joncs. » Il faut ensuite estimer la présence des espèces nobles (plantes productives, appétentes et de bonnes valeurs alimentaires) et leur répartition. « Leur présence à l’état spontané représente un critère essentiel de compréhension et de décision. Même si leur abondance est faible, leur présence infime mais bien répartie va permettre une amélioration nette par les pratiques. »

 

 

La phytoécologie des plantes présentes spontanément aide à comprendre une situation. La phytoécologie est la somme des événements et circonstances qui vont déterminer les plantes qui dominent dans la parcelle : on parle de plantes bio indicatrices.

Il y a 5 facteurs de phytoécologie : le type de sol par rapport à l’eau, la typologie de fertilité et le pH, la profondeur de fertilité, le mode d’exploitation et la climatologie.

Enfin, l’observation de la présence ou non des bousas de l’année précédente permet de donner une indication sur la fertilité d’une parcelle.

 

 

  • 4 Eliminer la cause de la dégradation

L’élimination de la cause de dégradation représente la première voie d’amélioration de la prairie. « Il en existe dit. Il faut se les lister et estimer si une de ces causes représente l’explication d’une situation dégradée : surpâturage, sous pâturage, absence de déprimage, senescence simulée, mauvaise activité biologique du sol et pourquoi, flore mal adaptée à l’usage, fertilisation mal raisonnée, piétinement en mauvaises condition d’accidents (taupes, sangliers, rongeurs, gel exceptionnel, sécheresse exceptionnelle, inondation exceptionnelle), négligences : rouler sur herbe gelée, épandre du fumier mal émietté ou trop jeune.

 

 

  • 5 Prendre une décision

Une fois la situation exacte de la prairie définie, il y a 5 possibilités pour progresser, cumulables ou non :

  • Faire le point sur la fertilité et le pH
  • Introduire de la semence en sursemis ou en rénovation totale
  • Adapter le mode d’exploitation : déprimage, pâturage tournant, respect des hauteurs d’herbe, alternance fauche/pâture, alternance des dates d’exploitation, réactivité d’exploitation face à l’instantané climatique
  • Entretenir le couvert en fauchant les refus et en empêchant les plantes indésirables de se reproduire, en hersant et ébouant si besoin
  • Aménager le parcellaire pour mieux homogénéiser la fréquentation des animaux sur la surface (points d’abreuvement bien répartis, haies coupe-vent, zones d’ombres, assainissement doux).

 

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