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Etude
Biomasse : le WWF France se projette en 2050 pour son utilisation énergétique

L’organisation vient de publier le rapport « Biomasse : un réel potentiel pour la transition énergétique ? » dans lequel elle réalise une prospective pour cette ressource, première énergie renouvelable consommée en France.

étude WWF
La biomasse est la première énergie renouvelable consommée en France.
© Michel Portier

Pour ces travaux prospectifs, le WWF France a fait appel à Solagro pour modéliser la quantité de biomasse mobilisable pour l'énergie en France métropolitaine en 2050. La trajectoire retenue est la suivante : près d’un tiers de la consommation énergétique de la France pourrait être couverte par les gisements de biomasse agricole et forestière d'ici 2050. La biomasse, matière organique d'origine végétale et animale, utilisée pour les besoins énergétiques en France, provient essentiellement de l'agriculture et des forêts. Dans cette nouvelle étude, le WWF France met en évidence que les gisements de biomasse agricole et forestière pourraient couvrir environ 30 % de la consommation énergétique finale de la France en 2050, soit environ 270 TWh/an. Selon les hypothèses prises en compte, le potentiel pour la France métropolitaine serait de 120 à 130 TWh/an pour la biomasse agricole et de 140 TWh/an pour la biomasse forestière.

Le WWF France fait remarquer que ces chiffres sont significativement plus faibles que ceux annoncés dans les études (Ademe, NégaWatt, SNBC) réalisées il y a cinq ans et qui annonçaient des résultats compris entre 370 et 430 TWh/an à l'horizon 2050. De nouveaux travaux (Ademe Transitions 2050, France Stratégie…) évaluent aujourd'hui ces potentiels à la baisse, en intégrant le respect des critères de durabilité stricts et les nombreuses autres attentes de la biomasse pour la transition écologique.

Un scénario issu des principes de durabilité agricole et forestière du WWF France

L'étude se base sur les travaux prospectifs d'alimentation et d'agriculture durables d'un côté, et de gestion forestière durable de l'autre. Dans le respect des Accords de Paris et du vivant, ces travaux permettent de fixer les besoins prioritaires de production agricole pour l'alimentation et de définir une stratégie visant à optimiser le rôle de la gestion forestière.

Depuis 2020, le WWF France travaille avec Solagro pour estimer la quantité de biomasse mobilisable pour l'énergie en France métropolitaine en 2050. Les déchets verts ménagers, les eaux usées, ainsi que les déchets verts urbains non-ligneux constituent aussi des gisements de biomasse mais ne sont pas pris en compte dans la présente étude.

La biomasse non-alimentaire doit rester en priorité au service de la lutte contre le réchauffement climatique et de la préservation de la biodiversité. Le WWF France recommande de respecter des principes de durabilité forts pour son exploitation énergétique.

  • Selon ce scénario, aucune culture principale et prélèvement industriel dans les forêts ne sont dédiés à une vocation énergétique. Les importations et exportations de biomasse énergie sont également arrêtées.
     
  • Les usages énergétiques des biomasses agricoles et forestières ne doivent intervenir qu'en dernier recours et utiliser les résidus des usages prioritaires. Ainsi, la biomasse agricole sert en priorité les besoins alimentaires, agricoles et matériaux. La biomasse forestière, provenant de sylviculture raisonnée, est en priorité réservée pour des usages nobles qui permettent de stocker le CO2 sur le long terme.
     
  • Les centrales énergétiques alimentées à partir de biomasse à haut rendement et les méthaniseurs de tailles modérées sont à privilégier. Ces structures doivent être pensées en fonction de la capacité locale des gisements forestiers et agricoles et, si possible, sous forme de projets collectifs et locaux, pour qu'elles demeurent durables et à l'impact limité sur l'écosystème.

Le rapport conclut : « Les suites logiques de cette étude seront d’étudier comment utiliser le potentiel énergétique tout en considérant l’impact sur le climat et la biodiversité, régionaliser les capacités et usages pour mieux comprendre les conditions et moyens de développement, ajouter une évaluation du gisement des déchets ménagers et boues issues du traitement des eaux usées, et enfin, de définir comment assurer un déploiement de la méthanisation ou des centrales à bois de manière durable ».

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