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Biocontrôle : nouvelles solutions pour Andermatt France, en plein développement

Fruits et légumes, vigne, pomme de terre, santé animale et même silos à grain, le pipeline du spécialiste en biocontrôle laisse entrevoir une hausse d’activité.

Une partie de l'équipe d'Andermatt France
Une partie de l'équipe d'Andermatt France a présenté les objectifs de la firme à court et moyen terme lors d'une conférence à Paris le 13 octobre
© Xavier Delbecque

Lister les solutions naturelles, récemment sorties ou à venir, demande du temps à Alain Querrioux, directeur général d’Andermatt France. Et pour cause, elles sont nombreuses. Et sur des segments de plus en plus vastes. Historiquement présente dans l’arboriculture, la viticulture et le maraîchage, l’entreprise se positionne sur les grandes cultures, les biocides, la santé animale, la lutte contre le varroa en apiculture et même les herbicides de biocontrôle.

En arboriculture la croissance est portée par le fongicide de contact Curatio (polysulfure de calcium), qui pourrait s’imposer comme une solution clé face aux retraits en série des solutions conventionnelles, comme le mancozèbe. La gamme sur les fruits à pépins est étoffée cette année grâce au lancement de Blossom Protect (levures Aureobasidium pullulans) qui, couplé au produit Buffer Protect, représente une solution reconnue contre le feu bactérien, maladie à lutte obligatoire. Côté insecticide, une nouvelle souche de baculovirus viendra prochainement aider à gérer les résistances dans la lutte contre le carpocapse.
 

Deux fongicides attendus en vigne contre oïdium, botrytis, excoriose et black-rot

Andermatt a obtenu en 2022 l’extension d’usage du Vitisan pour lutter contre le botrytis en viticulture. La vigne devrait bénéficier dans les prochaines années du fongicide Curatio, dont l’extension est demandée pour la culture. « La cible principale est l’oïdium, mais il a un intérêt également contre l’excoriose et le black-rot, avance Ludivine Manoury, chef de marché Soin des cultures. Cela en ferait une solution idéale en début de campagne. » Un autre fongicide, antibotrytis et d’origine microbienne, est également dans les tuyaux.

Côté maraîchage, la firme attend un insecticide pour lutter contre Tuta absoluta (mineuse de la tomate) et un fongicide contre Sclérotinia sur tomate et poivron. Le répulsif Psila Protect, à base d’huile d’oignon contre la mouche de la carotte, pourrait connaître un fort développement en cas d’interdiction des solutions conventionnelles controversées.

Nouveau cheval de bataille, les grandes cultures verront arriver une nouvelle solution contre le rhizoctone de la pomme de terre, d’origine microbienne et développée en interne. En attendant, les agriculteurs stockeurs et les OS disposent depuis cette année du tout premier insecticide biocontrôle autorisé en AB dédié au grains stockés et à la désinfection des locaux : Silicosec (terre de diatomée). « C’est un candidat de substitution sérieux face à la fin programmée des pyrèthres, estime Guillaume Lorin, chef des ventes Soin des cultures. Nous travaillons sur le développement commercial mais aussi technique, pour faciliter son emploi et son adhésion. »
 

Un insecticide à large spectre, pour professionnels et grand public

Quant aux nouveaux segments de marché, Andermatt vient d’obtenir en ce début octobre l’agrément de l’Anses pour la distribution de médicaments vétérinaires. Une gamme de soin des abeilles comprend déjà produits contre le varroa, un troisième arrive. L’offre sera ainsi constituée de deux diffuseurs, FAM et Liebig, et d’un évaporateur Varrox. Le secteur de l’élevage sera davantage concerné par l’apparition du produit Insectosec, à base de terre de diatomées, destiné à lutter contre les insectes rampants. Il cible poux, puces, cafards, fourmis, cloportes et autres punaises de lit.

Pour finir, la firme française a reçu en 2021 et 2022 une dérogation pour un herbicide à base de champignon et à action systémique, spécifique à l’espèce envahissante qu’est l’Ailante glanduleux. Elle se positionne ainsi sur le marché du désherbage des zones non cultivées.

La filiale Andermatt française, crée en 2014, a enregistré 8 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier. Elle vise une croissance de 25 % pour l’an prochain, pour atteindre 10 millions d’euros, et projette le chiffre de 15 millions d’euros pour 2024. « Nous pourrons nous appuyer, pour notre développement, sur 13 matières actives à lancer dans les sept prochaines années », conclut Alain Querrioux.

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