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Coopératives
Unébio poursuit son maillage du territoire

Dans le paysage de la production de viande bovine bio en France, Unébio est un poids lourd. L'Union vient de renforcer ses implantations en fédérant deux nouvelles associations de producteurs en Bretagne et dans le Sud-Ouest.

Au sein de la SAS Unébio (Union des éleveurs bio), outil de commercialisation des éleveurs bio, il n’y a plus quatre mais six structures régionales associatives, et deux unions de coopératives bovines et ovines. Elles se répartissent dans l’Est, le Centre, l’Ouest et le Sud-Ouest et représentent 2 800 éleveurs pour plus de 7 500 tonnes de viande, à 80 % du bovin et un chiffre d’affaires 2018 de 58 millions d’euros. En début d’année, deux nouvelles structures sont entrées au capital d’Unébio. L’Union des éleveurs bio de Bretagne (Unebb) en janvier suivie en février d’Ebso, l’association des Éleveurs bio du Sud-Ouest.

L’Unebb a pour objectif de fédérer les 150 éleveurs (1 000 bovins en potentiel) qui, jusqu’à ce jour, travaillaient en direct avec Unébio. Mais, les ambitions sont plus larges : doubler à terme le nombre de ses producteurs et viser les 3 500 têtes par an tout en développant des productions porcine et avicole. Quant à Ebso, ses producteurs travaillaient déjà avec Unébio dans le cadre d’une structure interrégionale. Gouverné par les éleveurs, Unébio poursuit donc son implantation interrégionale, meilleure manière, selon Myriam Loloum, coordinatrice des filières au sein d’Unébio, de sécuriser l’approvisionnement de ses clients et « d’assurer une bonne valorisation pour les éleveurs adhérents », souligne-t-elle.

Née en 2004 du rapprochement d’associations d’éleveurs souhaitant structurer la filière, « Unébio travaille aujourd’hui avec treize structures d’abattage-découpe un peu partout en France, et des ateliers de plus petite dimension, explique Myriam Loloum. La grande majorité de nos animaux sont élevés et abattus en région. » Ces industriels partenaires d’Unébio assurent l’abattage et la découpe des animaux, Unébio se chargeant de leur mise en marché, en relation avec les équipes des entreprises d’abattage. En outre, Unébio dispose depuis 2014 d’un petit outil industriel de deuxième et troisième transformations (Le Comptoir des viandes bio à Maulévrier) dont les produits sont destinés aux boucheries traditionnelles, magasins spécialisés et restaurants.Cette activité représente 17 % du chiffre d’affaires d’Unébio (10 à 12 millions d’euros sur un CA de 58 millions d’euros, hors Unebb et Ebso). L’outil a d’ailleurs été agrandi en 2016.

Planification d’une production large en fonction du marché

Aujourd’hui, l’Union est incontournable en viande bovine bio avec un tiers des éleveurs français (2 300 sur les 7 000 éleveurs en bovin bio). Les 500 autres éleveurs adhérents d’une des structures actionnaires d’Unébio travaillent, dans l’ordre, porc, agneau, veau et volaille. Dans leur fonctionnement au quotidien, les éleveurs renseignent leur structure régionale des apports à venir. Les prévisions sont semestrielles en bovins-lait et mixte, trimestrielles en bovins-viande, croisés-viande, porcs et agneaux, au demi-trimestre pour les veaux, au lot pour les volailles. Unébio a donc toutes les informations pour planifier une production large et multirégionale en fonction du marché pour viser « la gestion des équilibres et de l’optimisation de la matière (pour) des prix justes et stables », dit-elle sur son site Internet. Le système paraît encore plus pertinent aujourd’hui, car le contexte de la viande bio a changé, même si elle ne représente que 2,4 % du marché de la viande en France.

Le comportement d’achat en viande bio se rapproche de plus en plus du conventionnel

La production progresse toujours sur un rythme élevé (de l’ordre de 15 % par an, selon Myriam Loloum). « Mais on observe que le comportement d’achat en viande bio se rapproche de plus en plus du conventionnel : de plus en plus de ventes de viande hachée et de produits élaborés », précise-t-elle. Une orientation qui rend plus difficile l’équilibre de la carcasse. Dans ce contexte, Unébio poursuit une stratégie claire qui passe par un patient travail marketing pour faire vivre ses marques. Unébio commercialise ses viandes sous différentes estampilles.

Des marques dédiées

L'Union est propriétaire de chacune d'elle : « La viande bio » en grandes et moyennes surfaces — elle travaille pour des marques de distributeurs —, « Le paysan bio » en distribution spécialisée et magasins de détail, « Sourires de campagne » en GMS sur un cahier des charges qualitatif en partenariat avec l’industriel Élivia. Sur chacun de ses territoires, elle propose aussi de nombreuses animations en magasins en présence des éleveurs. Unébio développe aussi, depuis trois ans, un réseau de boucheries artisanales (quatre actuellement), baptisé "Ma Boucherie bio du coin", en partenariat avec des artisans-bouchers qui restent majoritaires dans le capital de leur commerce. L’Union n’entre au capital que de manière minoritaire. Dans le futur, Unébio veut continuer d’agir sur l’amont en mettant sur pied un dispositif d’accompagnement des éleveurs en conversion, au travers d’un contrat avec ses partenaires (100 à 200 éleveurs visés par an). Et être force de proposition à l’aval « sur de nouveaux modes de commercialisation, le commerce équitable, etc. tout en maintenant les valeurs du bio », martèle Myriam Loloum.

« Nous voulons être maîtres de la commercialisation de nos animaux »

Patrick Bizeul, président de l'Unebb

« Unébio n’avait pas d’antenne en Bretagne et elle a jugé bon de monter une filière régionale. Un premier groupe de huit éleveurs représentatif des différentes productions animales de la région a été constitué en janvier. J’en faisais partie et j’ai été nommé président de l’Unebb, Union des éleveurs bio de Bretagne. En cinq mois, nous avons organisé plusieurs réunions dans la région pour inciter ceux qui travaillent en direct avec Unébio de nous rejoindre. Ils sont 150 et se situent principalement en Ille-et-Vilaine. Ce que nous leur avons dit, c’est que la cotisation ne leur coûtera pas plus cher. En effet, une partie du financement sera constituée d’un fonds dit participatif et récupérable au bout de deux ans. Ce laps de temps est nécessaire pour que l’Unebb puisse constituer un fonds de roulement.

En région, une union d’éleveurs a forcément besoin de techniciens. Nous en avons un, bientôt deux, mais leur rémunération est prise actuellement en charge par Unébio. Il nous faudra du temps pour les rassembler. Ils doivent être conscients que l’Unebb a pour vocation non seulement de représenter Unébio en Bretagne, mais d’être garant de l’origine bretonne de la viande auprès des consommateurs et des distributeurs. Nous ne faisons pas encore de représentation commerciale. Nous voulons juste être maîtres de la commercialisation de nos animaux. »

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