Philippe Taurisson, éleveur en Corrèze : « Trente ans de sélection en limousine pour l’élevage de veaux sous la mère »
Philippe Taurisson, éleveur en Corrèze, mène depuis plus de trente ans un travail de sélection en race limousine pour la production de veaux sous la mère. Il a notamment fait naître les taureaux d’insémination Arial, puis Noailles et Paho.
Philippe Taurisson, éleveur en Corrèze, mène depuis plus de trente ans un travail de sélection en race limousine pour la production de veaux sous la mère. Il a notamment fait naître les taureaux d’insémination Arial, puis Noailles et Paho.
« J’ai toujours recherché la précocité, et j’ai trié les souches sur la facilité de naissance et le développement musculaire. Le reste, je ne regarde qu’après », présente Philippe Taurisson, éleveur de limousines à Varetz, en Corrèze. « J’étais parti de souches laitières, et ce faisant, j’ai réussi à garder le lait. » L’éleveur est aussi exigeant sur le caractère, la docilité des vaches. Le format des animaux n’était pas très élevé pendant longtemps. Aujourd’hui, les vaches sont lourdes et conformées. Le poids moyen des vaches de réforme atteint 515 kgC.
Une partie de ses génisses sont accouplées dans le cadre du schéma de création génétique qualités bouchères Excelim de Créalim (dit schéma 2). « J’utilise souvent seulement deux taureaux d’IA différents par année », indique Philippe Taurisson. Cette approche rationalise le tri des génisses au vu de leur premier veau. Philippe Taurisson a fait naître Arial, un fils de Poetix sur une fille d’Ideal, qui est devenu taureau d’insémination. « J’en ai conservé des filles très laitières. » L’une d’entre elles, Inès, a donné Noailles puis, quelques années après, Paho, tous deux aujourd’hui taureaux d’IA en vogue chez les éleveurs de veaux sous la mère. Ils incarnent le compromis parfait entre facilité de naissance et conformation, gras et couleur.
Facilité de naissance, conformation, gras et couleur
Philippe Taurisson est monté à 110 vêlages au cours de sa carrière et il gère maintenant 84 vêlages. Ceux-ci se passent au pré, à partir du 20 août, sur quatre mois. Tous les premiers veaux, ainsi que ceux des vaches destinées à l’engraissement, sont conduits en veaux sous la mère – soit une trentaine de veaux par an. Les autres sont destinés à être vendus en reproducteurs.
Il vend ainsi des veaux sous la mère de janvier à mai. « De juin au 20 septembre, je suis tranquille. C’est aussi plus facile pour se faire remplacer. Je ne fais jamais de tétée le dimanche soir, sans changer les modalités de la tétée du dimanche matin. »
Les veaux sont tous complémentés avec du lait en poudre. « Je mélange la poudre de trois sacs différents pour homogénéiser le goût et faciliter les transitions », confie l’éleveur. La ration des vaches en lactation est composée de foin, céréales de l’exploitation, avec un complément azoté acheté. « Celui-ci est donné en très petites quantités, pour un bon fonctionnement du rumen des vaches sans favoriser la coloration de la viande des veaux. »