Nicolas Lecat, spécialiste de la valorisation des productions végétales bio
La coopérative Agribio Union, Nicolas Lecat la connaît bien. Et pour cause : arrivé là en 1998, il a dirigé cette structure fondée par six coopératives du Sud-Ouest de 2008 à février 2019. Elle regroupe aujourd’hui 1500 agriculteurs pour 60 000 tonnes de collecte en 2018. « Pendant vingt ans, le chiffre d’affaires augmentait tous les ans de 10 à 30 % », raconte-t-il. Pour le professionnel, l’atout de cette structure est d’avoir misé dès le départ sur des savoir-faire pointus chez les acteurs du bio (producteurs, techniciens, commerciaux), tout en encourageant les liens avec le secteur conventionnel et la mutualisation des moyens.
Ces dernières années, le bio est devenu une activité stratégique, particulièrement dans le Sud-Ouest. En 2018, les coopératives fondatrices de l’Union ont donc souhaité la reprendre en main. « Les coops veulent retrouver leur identité dans le bio, ce qui est très logique, observe le professionnel. Mais je n’avais pas envie de diriger une union de services. » Pour Nicolas Lecat, le secteur va traverser un pallier : « en se réappropriant le bio, le monde du conventionnel va découvrir que ce qui peut paraître des petits détails sont en fait nécessaires pour aller chercher de la valeur. Le cahier des charges du bio repose sur des principes, contrôlés à tous les niveaux. Tout est beaucoup plus compliqué, mais c’est aussi ce qui fait la cohérence du bio, sa grande force et ce qui séduit les consommateurs ». Pour Nicolas Lecat, il faudra encore deux ou trois ans pour que les filières conventionnelles intègrent ces différences.