Le chitosan en adjuvant pour doper le cuivre en viticulture ?
L’entreprise suisse Novochizol a développé une molécule de chitosan réticulé qui, selon des premiers tests, améliore l’efficacité du cuivre lors des traitements.

Vanya Loroch, biologiste moléculaire de formation, a peut-être trouvé le moyen de vous faire économiser 50 % de cuivre. Et cela grâce au Novochizol. Ce composé, qu’il a développé, est constitué de chitosan réticulé par un agent chimique, donnant à la molécule une forme de boule. Dans cette configuration, le chitosan obtenu est d’une part plus robuste, et d’autre part agit comme une nanoéponge. « Nous savions que ce polymère naturel était connu en agriculture pour stimuler la défense des plantes, raconte le dirigeant de l’entreprise valaisanne Novochizol SA. Nous avons donc testé notre technologie en laboratoire sur différentes cultures, dont la vigne. » Avec succès, puisque le composé a montré une certaine efficacité contre le mildiou.
Une efficacité identique au témoin avec 50 % de cuivre en moins
Mais c’est l’utilisation en tant que coformulant qui semble la plus novatrice et intéressante. « Quand on associe le Novochizol avec du cuivre, il se crée une sorte d’encapsulation à l’intérieur de la molécule de chitosan, qui permet d’avoir une solution beaucoup plus stable », relate Vanya Loroch. Cette application a fait l’objet d’une thèse de master, réalisée par Cécile Luterbacher, en lien avec l’institut de recherche en agriculture biologique suisse FiBL. En laboratoire, les expérimentations ont montré que l’association de Novochizol à une demi-dose de cuivre donne des résultats identiques à une dose pleine du produit de référence (Kocide). « Les résultats au champ sont difficilement interprétables à cause des trop faibles pressions parasitaires, poursuit Cécile Luterbacher, mais je suis persuadée qu’il y a un véritable levier pour baisser les doses de cuivre en viticulture et qu’il faudrait renouveler les essais. »