GDA et réseau Dephy : les Chambres d’agriculture appelées à jouer plus collectif pour le conseil
Le rapport de la Cour des comptes sur les chambres d’agriculture du 1er octobre, tant commenté, comprend un passage passé inaperçu sur leur rôle d’animation des groupes collectifs. Un rôle jugé en perte de vitesse. Or ces « collectifs sont déterminants pour faire évoluer les pratiques agricoles en phase de transitions », déplore la juridiction financière.
Le rapport de la Cour des comptes sur les chambres d’agriculture du 1er octobre, tant commenté, comprend un passage passé inaperçu sur leur rôle d’animation des groupes collectifs. Un rôle jugé en perte de vitesse. Or ces « collectifs sont déterminants pour faire évoluer les pratiques agricoles en phase de transitions », déplore la juridiction financière.

« Les chambres doivent revivifier la dimension collective de leur conseil dans le cadre d’un dispositif stratégique et global », peut-on lire dans le rapport de la Cour des comptes sur la régionalisation des chambres d’agriculture publié début octobre.
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Seulement 5 à 10% des agriculteurs dans des collectifs
Les collectifs touchent entre 5 et 10% des agriculteurs, rappelle la Cour des comptes citant les résultats d’un sondage réalisé auprès de 1005 exploitants agricoles localisés en France métropolitaine pour son rapport « l’innovation en matière agricole » publié en février 2025.
Or « ces collectifs sont déterminants pour faire évoluer les pratiques agricoles en phase de transitions », affirme la Cour de comptes qui pointe le rôle central d’animation de ces collectifs dans l’activité des conseillers des chambres « lors notamment des « tours de plaine » réguliers » avec réunions collectives chez un exploitant.
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Des groupes en perte de vitesse selon la Cour des comptes
Et la Cour des comptes de juger que les chambres d’agriculture doivent « revitaliser les acquis de l’animation des groupements de développement agricole (GDA) qui ont joué un rôle central dans la modernisation de l’agriculture française ». Et de citer aussi dans son rapport la présence dans certains départements de GFDA composés de femmes qui « permettent d’apporter d’autres préoccupations concernant notamment la santé et l’organisation du travail ».
Rappelant que les GDA sont « héritières de groupes de vulgarisation agricole financées par les cotisations des agriculteurs » et « constituées autour d’un conseiller qui procure du conseil technique territorialisé et collectif », la Cour des comptes affirme que ces « groupes sont souvent en perte de vitesse ». Et que « la timidité de l’engagement des chambres en faveur des modes de production agroécologiques les handicape pour capter les dynamiques locales en la matière, laissant la place à d’autres réseaux comme Inter-Bio et les Civam ».
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Manque de structuration nationale du réseau Dephy
La Cour des comptes estime par ailleurs que le bilan du réseau Dephy, « certes positif au vu de l’atteinte de l’objectif intermédiaire du plan Ecophyto » « n’a pas été le point de départ d’un mouvement de massification des changements de pratiques ».
En cause : « l’absence de structuration nationale et un déficit de pilotage et de coordination » dont souffrent les groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE) et le dispositif « 30 000 fermes ».
« Dans certains départements, comme dans la Marne, des collectifs nés dans les chambres prennent leur autonomie, notamment avec le passage en bio pour lequel l’action collective apparaît particulièrement importante au vu de la technicité requise » note la Cour des comptes qui estime que « la vocation des chambres devrait être de fédérer ces initiatives qui peuvent concerner également des coopérations existantes entre des groupes des chambres (comme pour la chambre d’Agriculture de l’Yonne) et des coopératives pour des expérimentations sur l’agriculture bio, les associations de cultures ».
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