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Fruits secs
[Coronavirus Covid-19] « Le Covid-19 et le confinement vont redonner de l’intérêt aux fruits secs emballés »

Philippe Sendral, le fondateur et gérant d’Agro Sourcing, fait le point pour FLD sur l’impact de la crise sur la consommation et l’approvisionnement de fruits secs et séchés.

 

En magasins spécialisés bio, les ventes de fruits secs en vrac ont significativement baissé, au profit des sachets.
© Agro Sourcing

Agro Sourcing est une PME provençale importatrice de fruits secs et séchés bio et équitables du monde entier, qu’elle distribue en France en magasins spécialisés bio. Elle vend à la fois en vrac et en sachets, en fruits bruts ou transformés (farine, purée…). Le point sur la situation avec son fondateur et gérant Philippe Sendral.

FLD : La crise sanitaire du Covid-19 et le confinement ont-ils un impact sur la consommation des fruits secs bio ?

Philippe Sendral : Les ventes de fruits secs et séchés bio en magasins spécialisés se maintiennent mais avec des variations importantes à noter, qui ont été soudaines et auxquelles nous avons dû nous adapter en termes d’approvisionnement et de lignes de production.

Première différence : les ventes de vrac ont baissé de manière significative, celles des produits en sachet ont fortement progressé. Nous expliquons cela par une certaine réticence des consommateurs qui ont peur du côté sanitaire, ainsi que par la décision d’un certain nombre de magasins de fermer leur rayon vrac. Il y a donc eu report des ventes sur les sachets.

Deuxième nuance : les segments. La consommation des fruits à coque sont stables et celle des aides à la pâtisserie, comme la poudre d’amande, a explosé. Confinement aidant, les Français cuisinent plus. Et il y a une nette décélération sur les fruits moelleux séchés (abricot, mangue, raisin…). Je l’explique par la limitation de la pratique sportive ; or c’était leur usage principal.

FLD : Cette crise va-t-elle changer durablement les comportements des consommateurs quant au vrac ?

Philippe Sendral : Nous sommes passés d’un contexte où les emballages étaient fortement critiqués et où le vrac avait un avenir radieux à presque le contraire. Certes, la situation est exceptionnelle mais je pense qu’elle va laisser quelques traces et donner un nouvel élan aux produits emballés, qui rassurent en termes d’hygiène, et ralentir le vrac.

Lire aussi : [Coronavirus Covid-19] Fruits secs en GMS : l’équation compliquée du vrac

FLD : Quel avenir envisagez-vous pour la consommation de fruits secs et séchés ?

Philippe Sendral : Confinés, les Français réapprennent à cuisiner, à utiliser des ingrédients, dont les fruits secs, plutôt que des plats préparés. Je pense que la consommation de fruits secs va tirer partie de cette demande en croissance pour des produits plus simples et plus sains : les fruits secs sont des ingrédients, des produits snacking, des produits santé…

FLD : Quel est l’impact du Covid-19 sur votre approvisionnement ?

Philippe Sendral : Nous sommes présents dans le monde entier avec 40 filières dans 21 pays et travaillons avec plus de 4 000 producteurs. Nous avons ainsi vu la propagation à une vitesse phénoménale du virus et les réactions nationales, avec des fermetures de frontières (Philippines, Sri Lanka, Tunisie, Iran, Bolivie…) ou d’usines (Rwanda, Equateur…). Tous nos fournisseurs sont concernés. Nous avons par chance un stock tampon en France sur lequel nous fonctionnons encore, ainsi que des conteneurs qui étaient encore en mer. Donc pour le moment nous n’avons pas de rupture d’approvisionnement. A voir lors de la relance économique : la consommation va reprendre très vite, beaucoup plus vite que les délais nécessaires pour rouvrir les usines, faire venir les bateaux. L’été va être compliqué. Nous anticipons en accélérant notre approvisionnement. Nous pouvons compter sur nos partenariats très forts en production.

FLD : Les lignes de conditionnement ont-elles été impactées ?

Philippe Sendral : En France, les lignes d’ensachage ont continué à fonctionner, ce qui est important au vu de l’accélération de nos ventes de fruits en sachet. Avec la mise en place des règles de sécurité, les volumes sont assurés, grâce à nos équipes qui ont répondu présentes et se sont serré les coudes.

FLD : Les certifications et labels sont-ils assurés malgré les difficultés mondiales ?

Philippe Sendral : Nous sommes effectivement bio et équitables (Biopartenaire, Fair TSA, Forest garden Products) et tout est assuré. Sur le bio par exemple, outre nos audits annuels, nous avons notre propre plan de contrôle (cinq analyses par jour soit environ 1 000 analyses par an) qui continue à être appliqué malgré la crise. La qualité biologique de nos produits est donc assurée. De même pour les certifications commerce équitable. D’ailleurs les équipes en télétravail profitent de cette période particulière pour travailler sur ces dossiers de fond.

FLD : Le e-commerce alimentaire a explosé avec le confinement. Est-ce un débouché que vous envisagez pour l’avenir ?

Philippe Sendral : Nous n’avons pas de site de vente en ligne BtoC mais certains de nos clients pratiquent le e-commerce depuis la crise ou le faisaient déjà avant. On voit clairement une explosion des ventes. Pour autant, Agro Sourcing n’envisage pas de se lancer sur ce débouché car c’est un autre métier. Nous nous sommes avant tout un importateur et distributeur, impliqué dans la construction de filières bio et équitables en amont.

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