Betterave : la coopérative Cristal Union engage ses adhérents agriculteurs dans un plan de décarbonation de grande ampleur
La coopérative sucrière Cristal Union annonce le lancement d’un plan de décarbonation de ses activités agricoles. Objectif : réduire de 27 % les émissions de gaz à effet de serre au niveau de la production de betterave d'ici 2030.
9 000 agriculteurs adhérents engagés dans la démarche sur 150 000 hectares. Cristal Union voit les choses en grand pour décarboner ses activités, notamment la production de betterave qui représente près de la moitié des émissions indirectes de la coopérative (émissions du scope 3 (1)). Elle vise une réduction de 27 % de ses émissions agricoles d’ici 2030 et 23 % au global.
Des progrès engagés depuis 10 ans pour décarboner la production de sucre de Cristal Union
Depuis 10 ans, Cristal Union a déjà entamé sa transition énergétique pour réduire les émissions au niveau de son outil industriel (scope 1 et 2) en remplaçant progressivement le charbon par le gaz et les énergies renouvelables. Sur le volet agricole, environ 1 000 agriculteurs se sont déjà engagés dans la voie de l’agroécologie. La coopérative a intitulé sa démarche de durabilité « Cristal Vision ».
Engager tous les adhérents de Cristal Union dans une trajectoire de décarbonation
Forte de cette expérience, elle veut désormais aller plus loin en engageant l’ensemble de ses adhérents dans une trajectoire de diminution des gaz à effet de serre. « Pour avoir un réel impact sur le climat, on a besoin que 100 % des adhérents participent, assure Xavier Astolfi, directeur général. Nous préférons emmener tout le monde sans se précipiter que d’emmener rapidement une minorité d’agriculteurs. »
Un projet en partenariat avec MyEasyFarm
Cristal Union s’est associé à MyEasyFarm pour créer un outil digital permettant d’évaluer l’empreinte carbone des 9 000 coopérateurs et de les guider dans leur démarche de progression. L’engagement des adhérents se concrétise d’abord par un diagnostic gratuit pour réaliser l’équivalent d’un bilan carbone. Type de cultures, surfaces, rendement et type de travail du sol, quantité d’engrais minéraux et organiques, type de couverture du sol, quantité de biomasse produite, résultats de sa dernière analyse de sol… ces infos doivent être renseignées dans l’outil. « 20 minutes suffisent pour réaliser cette étape », assure William Huet, directeur agricole de Cristal Union. À l’issue de la saisie, l’agriculteur obtient son score carbone. C’est le point de départ de sa démarche de progression.
Des conseils personnalisés pour faire évoluer ses pratiques
L’agriculteur peut ensuite comparer le score carbone de son exploitation à la moyenne de sa zone et bénéficier de conseils techniques personnalisés en fonction de ses pratiques, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de son exploitation ou séquestrer davantage de carbone dans ses sols. « L’azote représente près de 80 % des émissions de la production de betterave, précise William Huet. L’action à mettre en œuvre pour la fertilisation pourra par exemple consister à remplacer la solution azotée par de l’ammonitrate qui montre une meilleure efficacité et se volatilise moins. » L’introduction de couverts à base de légumineuses en remplacement d’une moutarde fait aussi partie des leviers.
Des primes pour inciter aux changements de pratiques
Pour accompagner financièrement les betteraviers dans ces démarches, Cristal Union a opté pour une rémunération à la tonne de betterave à 16° sous forme de primes. Depuis 2023, des primes sont déjà versées aux producteurs au titre de l’agroécologie concernant des betteraves vendues dans le cadre de l’offre Amplify (clients engagés dans une démarche d’approvisionnement durable). En 2025, 2,5 millions d’euros ont été redistribués.
Sur le volet de la décarbonation agricole, les primes sont progressives et ramenées à la tonne de betteraves à 16°:
- 1,50 euros par tonne (€/t) si les émissions moyennes annuelles de l’exploitation sont inférieures à 20 kg de CO2 (2) ;
- 1 €/tonne si les émissions sont comprises entre 20 et 25 kg de CO2 (2) ;
- 50 cts d'€/t si les émissions moyennes annuelles de l’exploitation sont comprises entre 25 et 30 kg de CO2 (2).
« Pour montrer notre volonté, les primes seront versées dès cette campagne lors du versement aux producteurs en mars 2026 », annonce Xavier Astolfi.