Betterave sucrière : un potentiel de rendement 2025 qui reste élevé à l’échelle nationale
Après l’alerte à la jaunisse lancée mi-juillet dans plusieurs régions betteravières par la Confédération générale des planteurs de betteraves, un point de situation à début août s’impose. Fabienne Maupas de l’ITB, indique qu’à l’échelle nationale, le potentiel de rendement betteravier demeure à ce jour élevé et les symptômes de jaunisse restent cantonnés à quelques secteurs.
Après l’alerte à la jaunisse lancée mi-juillet dans plusieurs régions betteravières par la Confédération générale des planteurs de betteraves, un point de situation à début août s’impose. Fabienne Maupas de l’ITB, indique qu’à l’échelle nationale, le potentiel de rendement betteravier demeure à ce jour élevé et les symptômes de jaunisse restent cantonnés à quelques secteurs.

Les conditions à l’échelle nationale sont très favorables à la productivité de la betterave, et les rendements s’annoncent bons, estime Fabienne Maupas, directrice du département technique et scientifique de l’Institut technique de la betterave (ITB). « Le potentiel de base est élevé, et la jaunisse apparaît comme le principal facteur limitant pour l’instant, cantonné à quelques territoires. » Les symptômes de jaunisse restent présents sur les secteurs identifiés début juillet. L’Île-de-France est la région la plus concernée, où 20 % des parcelles de betteraves sont fortement impactées, avec plus d’un quart de leur surface qui présente des symptômes. Viennent ensuite la Champagne et le Centre-Val de Loire, où 10 % des parcelles sont fortement impactées, puis l’Eure, où ce sont 8 % des parcelles qui présentent des traces de jaunisse sur plus d’un quart de leurs surfaces. Les territoires betteraviers des Hauts-de-France, et notamment le Pas-de-Calais et l’Aisne, sont eux quasiment épargnés.
Sur les parcelles les plus touchées, Fabienne Maupas indique que la perte de rendement « risque d’être de 20 % », et « cela peut encore évoluer. » Mais elle ajoute aussi, que c’est une infestation tardive. « Une partie du cycle a été épargnée, et l’impact sera moindre qu’en 2020. »
Des betteraves infectées lors des vols de fin mai, début juin
Les symptômes de jaunisse sont observés dans des parcelles qui n’étaient pas encore couvertes au 1er juin et qui ont été contaminées lors des vols de pucerons de la fin mai, début juin. Les premiers résultats des analyses virales mettent en évidence une situation inverse à celle observée habituellement : 80 % des parcelles concernées présentent des symptômes de la jaunisse grave, causée par le Beet Yellows Virus (BYV) et 30 % présentent des symptômes de la jaunisse modérée causée par des virus appartenant au genre des polérovirus. « La transmission des polérovirus se fait avant le stade 8 feuilles, alors que le BYV continue de se transmettre sur des stades plus avancés, d’où l’explication de sa plus forte présence cette année », indique la directrice. Autre explication donnée par les équipes de l’ITB, les vols de pucerons postérieurs au 15 mai ont été mal contenus par les aphicides, qui sont moins efficaces sur des stades avancés de la betterave. Les pucerons noirs ont aussi participé à la dynamique épidémique du BYV.
Enfin, Fabienne Maupas indique que les parcelles les plus touchées sont aussi celles où la densité est inférieure à 70 000 pieds/ha en raison de difficultés à l’implantation, de pertes de pieds et de situations de stress hydrique qui ont pénalisé la vigueur des betteraves. « Les semis précoces, bien levés, avec des betteraves bien développées lors des vols de la fin mai, début juin ne sont pas impactés par la jaunisse. »
L’ITB constate que les autres maladies sont sous contrôle, même si les parcelles touchées par la jaunisse sont plus sensibles aux maladies foliaires. La cercosporiose est contenue pour l’instant, tout comme le mildiou sur les quelques parcelles où il est présent.