Aubergine : ses gènes et caractères agronomiques décryptés
Une étude publiée en novembre pourrait éclairer le travail des sélectionneurs afin de produire des variétés plus adaptées aux défis rencontrés par les maraîchers.
Une étude publiée en novembre pourrait éclairer le travail des sélectionneurs afin de produire des variétés plus adaptées aux défis rencontrés par les maraîchers.
Le catalogue complet des gènes et caractéristiques agronomiques de l’aubergine est disponible en libre accès, depuis mi-novembre. « Une avancée majeure », juge l’Inrae, qui a participé à ce travail de plus de huit ans, au sein d’une équipe internationale de chercheurs italiens, allemands, espagnols, turcs, taïwanais ou encore néerlandais.
Ils ont ainsi pu retracer l’évolution de l’aubergine dans le temps et l’espace, et enrichir les connaissances sur cette plante. Mais il y a aussi un impact très concret : ces données pourront aider les sélectionneurs à produire les meilleures variétés possibles, adaptées aux différents enjeux locaux, qu’ils soient agronomiques, climatiques, environnementaux ou encore liés à la consommation.
368 variétés d’aubergine étudiées
Pas moins de 368 variétés d’aubergines ont été étudiées. « Le génome de chacune de ces variétés a été séquencé et les scientifiques ont étudié en champ 218 caractères agronomiques, incluant la résistance à la sécheresse, aux maladies ou la composition des fruits », explique l’Inrae sur son site. Ces essais ont eu lieu à Valence (Espagne), Montanaso Lombardo (Italie) et Antalya (Turquie). Des analyses bio-informatiques ont révélé 16 300 familles de gènes dites essentielles (présentes chez toutes les variétés) et 4 000 facultatives. En tout, les chercheurs ont mis en lumière plus de 3 000 associations entre des traits agronomiques et des gènes, ainsi que les mutations de l’ADN impliquées.
Fusariose, épines et acides isochlorogéniques
Pour éclairer les professionnels de la génétique, ils ont d’abord détaillé trois caractères, en novembre dans la revue Nature Communications (1) : la résistance au fusarium, la formation d’épines et la teneur en acides isochlorogéniques. Ces derniers sont « des composés antioxydants présentant un intérêt pour la santé mais également associés à l’amertume et au brunissement de la chair des fruits », explique l’Inrae. D’autres publications suivront.