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Après une année difficile, comment la Sica Saint-Pol de Léon compte rebondir ?

Baisse des volumes et chiffre d’affaires en recul en 2022: la coopérative bretonne n’avait pas connu cette situation depuis quelques années. Elle compte néanmoins sur ses atouts pour redresser la barre d’autant que la tendance 2023 s’annonce un peu plus apaisée.  

La campagne artichaut a été particulièrement difficile pour les producteurs de la Sica Saint Pol de Léon.
© l'Oeil de Paco

A la suite de son assemblée générale qui s’est déroulée le 17 mars, la Sica Saint Pol de Léon a tenu sa traditionnelle conférence de presse le 20 mars. « L’assemblée générale s’est bien déroulée, s’est félicité Marc Kerangueven, président de la Sica. Le nombre de participants professionnels était en hausse. Nous avons par ailleurs pu passer des messages sur des thèmes porteurs comme les financements  par exemple».

Lire aussi : Sécheresse en Bretagne : quelles conséquences pour les légumes ?

 

 

Le recul du Bio impacte le chiffre d’affaires 2022

Pour la première fois en trois ans, le chiffre d’affaires de la Sica s’affiche à la baisse. Celle-ci est de 8% pour un total de 218 millions d’euros (à octobre 2022). l’activité légumes est aussi orientée à la baisse avec 175 millions d’euros (-10%). Par ailleurs, les volumes passent aussi pour la première fois en dessous des 200 000 tonnes : 195 000 tonnes ont été produites.

Les cinq principaux légumes produits en 2022

  • Chou-fleur 80 190 tonnes  ( - 31 %)

  • tomate 25 366 tonnes  (- 8 %)

  • salade, mâche et jeunes pousses : 23 978 tonnes (+9%)

  • Légumes bio : 13 820 tonnes (-6%)

  • Echalotte : 13 083 tonnes (-41%)

Ce recul du chiffre d’affaires est grandement imputable aux difficultés rencontrées par la gamme bio : le chiffre d’affaires, en baisse de 6%, s’établit à 12,4 millions d’euros. « Le paradoxe actuel de la bio s’est confirmé : les attentes en termes d’achats sont toujours aussi fortes chez le consommateur mais, avec l’impact de l’inflation, il s’est tourné vers des produits moins chers » a noté Thomas Quillévéré, secrétaire général de la SICA de Saint-Pol-de-Léon.

 

 

L’emblématique artichaut a souffert

Par ailleurs, la douceur hivernale en 2022, couplée à une vive concurrence européenne, n’a pas favorisé la consommation du chou-fleur et des autres légumes d’hiver qui accusent  eux aussi une chute importante de chiffre d’affaires. La situation est encore plus délicate pour l’artichaut ( 5 077 tonnes, -34%). Les conditions climatiques particulières, caractérisée par la sécheresse en été, a fortement impacté les rendements et la qualité du produit : « Ce fut une très mauvaise saison, concède Marc Kerangueven. Certains producteurs ont encaissé jusqu’à 75% de perte de chiffre d’affaires. De plus, il y a eu une forte proportion de petits calibres, entre 20 et 25%, qui n’ont pas été acceptée par la grande distribution ». L’oignon, qui bénéfice d’une AOP (Oignon de Roscoff), fait partie des rares légumes ayant progressé au cours de l’exercice 2022 : les volumes ont progressé de 3%, à 5 750 tonnes, portés par les ventes de tresses.  

Vers un artichaut breton sous IGP ?   

La Sica Saint Pol de Léon a aussi annoncé son intention d’ouvrir un dossier de labellisation IGP pour l’artichaut. Il concernerait le Nord Bretagne pour son volet géographique. En ce qui concerne la variété, choisir l’artichaut violet Cardinal a un moment été évoqué : «  L’INAO nous a précisé que cela n’était pas possible car cela aurait pu entrainer une sorte de privatisation d’un Siqo. Néanmoins, notre région est un atout et l’artichaut en est un des emblèmes » a expliqué Marc Kerangueven. Du coup ,le choix s’est porté sur la variété Camus, la plus accessible à l’ensemble des producteurs».  

Des perspectives 2023 encore à confirmer

La Sica Saint Pol-de-Léon a aussi donné quelques tendances sur la période 2022/2023 (de novembre 2022 au 18 février 2023). Le chiffre d’affaires sur cette période affiche une progression de 2%. Ainsi, pour le chou-fleur, l’évolution semble être positive sur le début de la campagne : « La valorisation des calibre moyen est bonne, note le président de la Sica Saint-Pol de Léon. D’autant plus que les autres bassins de production européens exercent moins de pression ». Il est vrai que l’Italie et l’Espagne sont très impactées par les conditions climatiques. Pour des produits comme l’échalotte ou l’oignon, la stabilité semble de mise. En revanche, il est à noter la très forte augmentation du chiffre d’affaire du duo endive et Carmine (+51%). Pareillement,  les légumes anciens connaissent aussi une très bonne valorisation (+39%).

Lire aussi : Panais, topinambour, radis noir... : quels légumes anciens séduisent les jeunes consommateurs ?

Confiance dans la diversification de l’offre

Ces derniers font partie de la diversification que la Sica a entamé depuis plusieurs années. Aujourd’hui, elle prose 140 variétés auxquelles s’ajoutent cette année, le chou chinois, le chou Milan pointu ou encore les petits fruits rouges. Nécessaire pour les producteurs qui y trouvent une source supplémentaire de revenus, la diversification doit aussi composer avec la concurrence : le fort développement de la production marocaine en petits fruits rouges peut être source d’inquiétude. Marc Kerangueven veut néanmoins rester optimiste : « Notre localisation, notre capacité à produire des légumes en hiver, notre production en bord de mer sont des avantages. En petit fruit rouges, nous serons potentiellement capables d’offrir un produit différent -pourquoi pas plus iodé – au marché. Des études ont montré que la courge et le potimarron produits en Bretagne ont une meilleure saveur ». Et sans oublier les agrumes, dossier toujours en cours (Maraicher d’Armor est impliqué).  

 

La Sica Saint-Pol de Leon en quelques chiffres

  • 601 exploitation (dont 33 en horticulture)

  • 890 producteurs

  • 11 326 hectares de légumes cultivés en plein champ

  • 65 hectares de fruits et légumes cultivés sous serre

  • 46 exploitations certifiées bio

  • 95% de la production certifiée GlobalG.A.P.

  • 20% des exploitations plein champs certifiées HVE niveau 3, 98% des exploitations sous abris

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