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Amorim intensifie sa lutte contre le TCA dans les bouchons

Le groupe portugais Amorim a annoncé en janvier le lancement de deux nouveaux procédés innovants permettant de garantir l’absence de trichloroanisoles (TCA), responsables des goûts de bouchon, dans l’ensemble de sa gamme.

Les molécules de TCA, naturellement présentes dans le liège mais aussi dans le café et dans certains fruits,  sont responsables des goûts de bouchons, une déviation redoutée par les producteurs de vin. © Apcor
Les molécules de TCA, naturellement présentes dans le liège mais aussi dans le café et dans certains fruits, sont responsables des goûts de bouchons, une déviation redoutée par les producteurs de vin.
© Apcor

La chasse aux TCA, ces molécules responsables des goûts de bouchon, serait-elle une obsession pour le groupe Amorim, spécialiste des bouchons en liège ? Au regard des multiples technologies que le groupe portugais a développé au cours des cinq dernières années pour garantir l’absence de TCA dans ses obturateurs, on aurait tendance à penser que oui. « Moins de 1 % de nos clients ont des problèmes liés au TCA, c’est donc très peu. Mais en tant que producteurs de bouchons haut de gamme, c’est notre devoir de tendre au maximum vers le 0 % », explique Paulo Lopes, responsable R & D chez Amorim.

Lire aussi " Le film plastique alimentaire élimine les goûts de bouchons dans les vins "

Rompre les liaisons chimiques dans les molécules de TCA

Dès 2016, Amorim lance NDtech, une technologie de tri qui permet d’éliminer les bouchons à risque directement sur les lignes de production. En 2019, le groupe portugais lance CorkNova, un procédé de traitement à la vapeur d’eau des rondelles de liège utilisées pour fabriquer les bouchons à vins effervescents. En 2021, Amorim franchit un nouveau cap et lance deux nouvelles technologies permettant d’éliminer le TCA sur l’ensemble de sa gamme. La première, nommée Naturity, est destinée aux bouchons en liège naturel. « Naturity est basée sur la désorption thermique, une technique curative qui permet de rompre les liaisons chimiques dans les molécules de TCA en jouant sur les paramètres de températures, de pression et de temps, expose Paulo Lopes. Nous avons trouvé la formule permettant d’obtenir ce résultat sans pour autant modifier les propriétés physiques du liège. » Une autre série de tests de performance est prévue en 2021 pour renforcer ces résultats. En complément de Naturity, Amorim peut appliquer le procédé NDtech afin de garantir tout au plus 0,5 ng de TCA/l dans ses bouchons, soit des teneurs trois fois inférieures au seuil de détection.

Améliorer la performance énergétique du traitement au CO2 supercritique

La deuxième technologie, baptisée Xpür, offre des garanties similaires sur les bouchons micro-agglomérés, grâce au traitement au CO2 supercritique. « C’est une technique industrielle qui existe déjà depuis des dizaines d’années, mais nous l’avons retravaillée afin d’améliorer ses performances énergétiques », poursuit le responsable R & D. Ainsi, Xpür consommerait 75 % d’’énergie et 90 % de CO2 en moins que la technique générique, tout en garantissant un maximum de 0,2 ng de TCA/l dans le liège. « Par ailleurs, les bouchons n’ont besoin d’aucun traitement chimique additionnel pour maintenir les propriétés naturelles du liège, à savoir les taux de compressibilité et d’expansion », développe le scientifique. Le fabricant indique destiner ce traitement aux bouchons techniques des gammes Neutrocork Premium et Qork, une nouvelle gamme qui sortira courant 2021

voir plus loin

Bientôt un bouchon à base d’huile de pépins de raisin

Amorim est en train de finaliser le lancement de sa gamme Qork, des bouchons microagglomérés dans lesquels le liant d’origine pétrochimique sera remplacé par un liant à base d’huile de pépins de raisin. « C’est encore un marché de niche mais nous nous attendons à ce qu’il prenne de l’ampleur dans les années à venir car les producteurs sont de plus en plus vigilants sur l’impact environnemental des produits qu’ils utilisent », explique Carlos de Jesus, responsable marketing chez Amorim. Qork s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire puisque l’huile de pépins sera sourcée directement auprès de la filière viticole portugaise. Une innovation qui lui permet de se différencier de son principal concurrent, le français Diam, qui s’est engagé dans la voie des liants d’origine végétale avec sa gamme Origine, avec un liant fabriqué à partir d’huile de ricin.

 

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