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Améliorer la production des élevages pour réduire l’utilisation des antibiotiques, voilà ce que préconise la FAO

Une récente étude de la FAO soutient qu’améliorer la productivité des animaux d’élevage est « essentiel » pour réduire l’utilisation d’antibiotiques. Dans certains scénarios, il serait même possible de réduire de moitié la consommation mondiale d’antibiotiques pour 2040. 

Antibiotiques utilisés en élevage dans la porte d' un réfrigérateur.
En pratique, pour améliorer l’efficacité de l’élevage, les auteurs appellent à « se concentrer sur l'augmentation de la productivité par animal plutôt que sur l'expansion des troupeaux ».
© Sandra Roupnel

Comment réduire l’utilisation d’antibiotiques dans les élevages ? Une étude menée par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), publiée le 1er avril dans la revue Nature Communications, propose pour y arriver d’améliorer la productivité des animaux. 

Une augmentation de 30% à attendre d’ici à 2040 sans intervention

Dans un communiqué, la FAO indique même que cette stratégie est « essentielle » pour limiter la consommation d’antibiotiques mondiale. Car celle-ci pourrait atteindre près de 143 000 tonnes d’ici 2040, soit une augmentation de 30 % par rapport à 2019, dans un scénario « sans intervention ». 

Améliorer la productivité plutôt qu’agrandir le cheptel

En pratique, pour améliorer l’efficacité de l’élevage, les auteurs appellent à « se concentrer sur l'augmentation de la productivité par animal plutôt que sur l'expansion des troupeaux ». Et proposent trois leviers :  

  • améliorer la santé des animaux,
  • renforcer la biosécurité dans les élevages,
  • et l’utilisation de technologies

Une baisse jusqu’à 57% d’utilisation des antibiotiques selon les scénarios

Dans certains scénarios, l’amélioration de la productivité dans les élevages permettrait même de réduire jusqu’à 57 % l’utilisation mondiale d’antibiotiques d’ici à 2040. Ce qui représente une réduction d’environ 62 000 tonnes d’antibiotiques par rapport à 2019. « En produisant plus de nourriture d'origine animale avec le même nombre ou moins d'animaux, nous pouvons réduire le besoin d'antibiotiques chez les animaux d'élevage tout en renforçant la sécurité alimentaire mondiale », soutient Alejandro Acosta, économiste à la FAO et auteur principal de l'étude.

Lire aussi : Exposition des animaux aux antibiotiques :  pourquoi 2023 est une année charnière dans la lutte contre l’antibiorésistance ?

Quelles sont les pays visés par ce gain de productivité en élevage ?

Dans un scénario « sans intervention », l’Asie continuerait à être le premier utilisateur d’antibiotiques pour l’élevage en 2040, avec environ 63 % de la consommation mondiale. Mais c’est l’Afrique qui devrait avoir la plus forte augmentation de l’utilisation d’antibiotiques, de près de 41 % en 2040 par rapport à 2019. Les auteurs expliquent que cette augmentation coïncide avec une croissance rapide de la production de nourriture d'origine animale, « stimulée par la croissance démographique et l'augmentation des revenus ». En Europe et en Amérique du Nord, l’utilisation d’antibiotiques pour l’élevage ne devrait pas augmenter significativement, en raison notamment des réglementations plus strictes en place. 

Quels facteurs influent sur les scénarios ?

Ces projections dépendent de différents facteurs, prévient l’étude. Sont cités « les engagements mondiaux de réduction, les politiques nationales et régionales, […] la santé animale et la prévalence des maladies, l'intensification des systèmes de production et les comportements des agriculteurs vis-à-vis de l'utilisation des antibiotiques ». Les stratégies d’amélioration de la productivité « sont particulièrement cruciales dans les pays à revenu moyen et faible, où les systèmes d'élevage jouent un rôle essentiel dans les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et la résilience économique », soutient l’étude. 

Lire aussi : Ecoantibio 3 : un appel à projets pour limiter l’exposition aux antibiotiques, antimicrobiens et antiparasitaires

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