Ail de la Drôme : des rendements pénalisés par les fortes chaleurs
Au GIE L’Ail drômois, on constatait mi-août un manque de calibre sur les bulbes récoltés cette année. Mais pour l’instant la qualité est au rendez-vous.
Au GIE L’Ail drômois, on constatait mi-août un manque de calibre sur les bulbes récoltés cette année. Mais pour l’instant la qualité est au rendez-vous.


« Pour la campagne 2024-2025, en ail de consommation, le GIE comptabilise 42 producteurs sur 288 hectares, dont 73 en bio », détaille Jean-Pierre Besson, producteur et président du groupement d’intérêt économique L’Ail drômois. À la mi-août, plus d’un tiers de la récolte était encore stocké chez les producteurs mais le président livrait déjà un premier bilan.
« Le manque de rendement par rapport au potentiel de production est significatif, de 20 à 40 % selon les exploitations », affirme-t-il. Principalement en cause, selon lui, les très fortes chaleurs de fin mai-début juin qui n’ont pas permis à l’ail de finir son cycle convenablement et de gagner en calibre.
« Sur certaines exploitations les conditions climatiques au moment de la plantation ont aussi été favorables au développement du pénicillium, ce qui a entraîné des pertes à la levée », ajoute Adrien Martel, président de l’Association des producteurs d’ail de la Drôme.
Point positif tout de même : la qualité de l’ail est pour l’instant au rendez-vous. « Il y a peu d’écart de tri mais attention toutefois aux conséquences que les très fortes chaleurs de la deuxième semaine d’août pourraient avoir sur la conservation », avance prudemment Adrien Martel.
« On va manquer de semences en ail »
La grosse inquiétude est plutôt du côté de l’ail semence. Le GIE L’Ail drômois est l’un des plus gros opérateurs français dans ce domaine. « 460 hectares, dont 41 en bio, ont été cultivés sur la campagne 2024-2025. Les baisses de rendement liées aux fortes chaleurs sont encore plus importantes qu’en ail de consommation. Aujourd’hui, nous manquons de semences pour la prochaine campagne », alerte Jean-Pierre Besson. Avec un potentiel de production de 3 500 à 4 000 tonnes en ail semence, le GIE approvisionne à la fois les producteurs drômois – pour environ la moitié des volumes qu’il commercialise – mais aussi des marchés nationaux et internationaux. « Cette année, nous avions une demande en progression à l’export que nous n’allons pouvoir satisfaire », regrette le président. Côté drômois, il faudra aussi envisager réduire les surfaces implantées en ail de consommation pour la prochaine campagne.
Engouement pour l’IGP Ail de la Drôme
Reste une satisfaction tout de même : celle de voir l’origine Drôme gagner en notoriété auprès des consommateurs. « On sent un vrai engouement pour l’ail de consommation estampillé IGP [indication géographique protégée] Ail de la Drôme », commentent Jean-Pierre Besson et Maxime Faure, animateur en charge de l’IGP au sein de l’association des producteurs d’ail de la Drôme. Sur la campagne, 161 hectares ont ainsi été cultivés en IGP, dont 110 hectares au sein du GIE L’Ail drômois.