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Agrivoltaïsme en Normandie : les projets seront limités à 5 MWc selon la doctrine régionale

La Région Normandie et les Chambres d’agriculture normandes ont coconstruit une doctrine régionale visant à encadrer strictement le déploiement des projets agrivoltaïques dans la région.

  De gauche à droite : Jean-Yves Heurtin, président de la chambre d’agriculture du Calvados, Hervé Morin, président de la région Normandie et Clothilde Eudier, vice-présidente de la région Normandie
De gauche à droite : Jean-Yves Heurtin, président de la chambre d’agriculture du Calvados, Hervé Morin, président de la région Normandie et Clothilde Eudier, vice-présidente de la région Normandie
© Région Normandie

« On ne veut pas de champs transformés en forêts de panneaux photovoltaïques avec quelques vaches alibis à la vente d’électricité à des énergéticiens », déclare Hervé Morin, président de la région Normandie, le 22 septembre, lors de la présentation à la presse de la doctrine régionale encadrant les projets agrivoltaïques, coconstuite entre la Région et les chambres d’agriculture. « Avec le changement climatique, il apparaît de plus en plus que le potentiel agricole se situera au Nord-Ouest de la France dont la Normandie. Nous avons un trésor avec quelque 30 000 exploitations normandes, notre obsession est celle-là », poursuit-il.

La CDPenaf dont l’avis de conformité conditionne la poursuite de tout projet agrivoltaïque se référera à cette doctrine. 

Lire aussi : Agrivoltaïsme : « évitons le massacre ! », s’emporte Hervé Morin

Quels sont les critères de la doctrine agrivoltaïque normande ?

Afin de promouvoir « des projets agrivoltaïques de taille raisonnable, permettant un complément de revenu pour l’exploitation et une répartition de la valeur ajoutée entre le propriétaire et l’exploitant », selon les objectifs affichés par Hervé Morin, la doctrine normande prévoit des critères plus stricts que les règles nationales définies par décret.

Jean-Yves Heurtin, président de la chambre d’agriculture du Calvados, présente ainsi quelques critères restrictifs de la doctrine régionale :

  • La couverture du sol par les panneaux est limitée à 25% (au lieu de 40%)
  • Les projets ne devront pas dépasser 5 MWc (voire « 7 s’ils sont très vertueux ») soit, selon les technologies utilisées, environ 2,5 hectares de panneaux sur 10 hectares de champs.
     

Le bon exemple de projet agrivoltaïque, cité par Hervé Morin, est celui de Souleuvre en Bocage dans le Calvados, où des panneaux agrivoltaïques ont été installés à 4,5 mètres du sol sur 3 hectares de cultures fourragères chez un éleveur laitier. « Un projet remarquable » selon lui.

Lire aussi : « Hervé Morin n’a pas bien compris le dossier de l’agrivoltaïsme »

L’objectif : empêcher la réalisation de mégaprojets agrivoltaïques 

Avec cette doctrine, la Région Normandie souhaite empêcher l’émergence de projets agrivoltaïques géants qui ne bénéficieraient qu’à quelques agriculteurs. « Dans la région on voit des démarches des énergéticien sans aucune vergogne. Si on laisse des gros projets aboutir, avec trois par an, l’affaire était réglée », commente Hervé Morin, faisant référence aux objectifs du PPE pour la Normandie à horizon 2030.

« L’intérêt pour les énergéticiens c’est d’avoir les plus gros projets possibles : on a vu des propositions à 300 hectares », ajoute Sébastien Windsor, président de la Chambre d’agriculture de Normandie et président de Chambres d’agriculture France. « Or des projets agrivoltaïques à 5 MWc peuvent être rentables sur 10 ans avec zéro prise de risque » assure-t-il.

Lire aussi : Agrivoltaïsme : pourquoi Hervé Morin dépose un recours pour faire annuler le décret sur l’agrivoltaïsme

Lire aussi : Eureden et TSE veulent déployer 30 à 50 projets agrivoltaïques dans l'ouest d'ici à 2030

Lire aussi : Agrivoltaïsme : comment les députés veulent encadrer le développement des projets ?

Lire aussi : La Région Normandie va arrêter de subventionner la méthanisation

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