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Vingt-cinq printemps à l’heure du succès

En recevant le Commissaire européen à l’agriculture, un ministre, une foule de politiques et surtout en pulvérisant son record de fréquentation, la 25e édition du Sommet de l’élevage restera dans les annales.

© SC

Avec 88 000 visiteurs accueillis (contre 85 000 en 2014¹), le Sommet de l’élevage, qui a fermé ses portes vendredi dernier du côté de Cournon (63), est un succès. « Nous sommes d’autant plus satisfaits que cette année tous les salons agricoles français ont vu leur fréquentation diminuer. Le Sommet est le seul à afficher cette belle marge de progression », explique Fabrice Berthon, commissaire général. Même enthousiasme pour Jacques Chazalet, le président du salon : « Dans un contexte difficile, les visiteurs ont répondu présents et les délégations étrangères se sont déplacées en nombre. Nous constatons également une hausse de la fréquentation des jeunes qui viennent pour trouver des formations et s’instruire sur les nouvelles techniques. Preuve que l’élevage français a encore de l’avenir ! ». Concours et présentations animales de haut niveau, visites d’élevage et conférences, plateau d’exposition renouvelé, la recette du succès est un savant mélange entre diversité, qualité et convivialité.

Balade auvergnate pour Commissaire irlandais à l’écoute
De cette 25e édition, on retiendra aussi la visite inédite du Commissaire européen à l’agriculture, porteuse d’espoir pour les agriculteurs du Massif central. Phil Hogan est venu échanger avec les éleveurs du Massif central à leur invitation. La conjoncture morose a évidemment alimenté les discussions. S’il s’est dit à plusieurs reprises conscient des difficultés traversées par les secteurs du lait et de la viande, force est de constater que les pistes qu’il a avancées restent encore un peu floues. La délégation de responsables FDSEA-JA-Chambres d’agriculture du Massif central, n’y est pourtant pas allé par quatre chemins pour lui expliquer combien et comment la PAC avait besoin d’une réforme en profondeur. « Vous êtes ici au cœur du Massif central, dans un territoire où l’on produit de la qualité mais où les agriculteurs doivent composer avec la prairie et des handicaps naturels nombreux. Si nous n’y prenons pas garde en laissant dériver la PAC vers toujours davantage de libéralisme, nous condamnons ces exploitations, qui pourtant correspondent aux enjeux sociétaux », a indiqué Patrick Bénézit, président de la FRSEA Massif central. Tony Cornelissen, président du Sidam et de la Chambre d’agriculture de Corrèze et Yannick Fialip, président de la section régionale laitière ont exposé les quatre propositions du Massif central dans le cadre de l’écriture de la PAC post 2020 : soutenir les prix ; compenser les écarts et reconnaître l’existant ; garantir la sécurité des exploitations et installer et investir. Phil Hogan a analysé la situation au regard de la conjoncture tout en évoquant des pistes intéressantes pour l’après 2020 : « Nous avons mis en place un observatoire pour évaluer les outils et la législation afférente à l’actuelle politique agricole commune. Une consultation publique va être lancée. À l’issue, nous verrons les propositions qui émergent, y compris celles en faveur de la régulation de marché ».

« Booster » l’export et la consommation
À plusieurs reprises, il est revenu sur la gestion européenne de la crise laitière : « Nous avons cherché des fonds européens supplémentaires pour aider les agriculteurs, notamment pour les éleveurs laitiers en encourageant la baisse de la production. 13 000 éleveurs laitiers français se sont engagés à baisser leur production moyennant une aide européenne majorée par l’État français. En conséquence, l’abattage de vaches de réformes et de génisses a augmenté. Cela ne tombe pas au bon moment pour la filière bovine, qui traverse elle aussi des difficultés ». Voilà pour le constat, pour les solutions, le Commissaire européen a indiqué être particulièrement mobilisé sur l’export : « J’ai bon espoir que nous parvenions à un accord avec le Japon et la Turquie d’ici la fin de l’année ». Ses récents déplacements en Colombie, en Chine et au Vietnam visaient également cet objectif. L’irlandais entend également booster la consommation de viande dans l’Union, en mettant sur la table 15 millions d’euros en faveur de la promotion : « Beaucoup de gens pensent que la viande n’est pas bonne pour la santé. Je pense que non ».

Rendez-vous à Bruxelles
À la question d’éventuelle activation de mesures de stockage, appelées de leurs vœux par les professionnels, Phil Hogan a botté en touche : « Le programme d’intervention existe nous faisons du mieux que nous pouvons pour vous aider ». Sauf qu’aujourd’hui le stockage peut s’activer à l’échelle européenne que si les cours descendent en-dessous de 3 euros du kilo carcasse, « un seuil d’intervention trop faible », témoigne Bruno Dufayet, éleveur cantalien, « qu’il conviendrait de relever ». C’est désormais à Bruxelles que les responsables professionnels vont aiguiser leurs arguments, satisfaits d’avoir entamé un dialogue constructif avec le Commissaire européen : « Nous avons senti Phil Hogan ouvert à la discussion. Alors que la commission ne voulait pas entendre parler de régulation, on sent que les choses sont en train d’évoluer. C’est plutôt positif », résume Patrick Bénézit.

1. La fréquentation de 2015 ne constitue pas un volume de référence en raison de l’absence d’animaux pour cause de FCO

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