TABAC
Le tabac en recherche de saisonniers
Au même titre que les autres cultures, le tabac accuse un retard de 10 à 15 jours. La récolte est, elle aussi, décalée ce qui entraîne des difficultés à recruter la main-d’œuvre.

Décidemment, tout joue contre eux. Les planteurs de tabac, déjà dans l’inquiétude concernant la décision du maintien ou non de l’article 68(1), doivent faire face à une culture exceptionnellement tardive. Le tabac a accumulé ce printemps, 10 à 15 jours de re-tard. La culture, grosse consom- matrice de main d’œuvre, est aujourd’hui dans l’impasse. En effet, le début de la récolte est estimé pour début septembre, date où les jeunes saisonniers retrouvent les chemins de l’école. Le syndicat des planteurs de tabac du Puy-de-Dôme lance un appel à la main-d’œuvre.
Une culture retardée
Les agriculteurs puydômois ne sont pas prêts d’oublier ce printemps 2013. L’ensemble des cultures a été touché provoquant des retards allant de 10 à 15 jours. Le tabac n’échappe pas à cette règle. « Les plantations ont été retardées du fait de l’excès d’eau dans certains secteurs. Fin mai, seulement 25% des surfaces étaient plantées. Début juin, nous n’étions encore qu’à 75% » explique Jean-Louis Duron, président du syndicat des planteurs de tabac. Un retard qui n’a eu, heureusement, aucune conséquence sur l’état sanitaire des parcelles. En revanche, l’excès d’eau dans les secteurs à terres lourdes a quelque peu asphyxié les pieds de tabac. Ces derniers accusent un développement végétatif qui est loin d’être optimal. Cette année, les cultures de tabac sont donc hétérogènes. De plus, les planteurs du secteur de Saint-Laure, Tirande et Saint-Ignat ont subi un orage de grêle dévastateur. Certaines parcelles ne seront pas récoltées. La récolte est d’ailleurs décalée, selon Jean-Louis Duron, au début septembre. «Nos saisonniers sont des jeunes et la plupart d’entre eux vont reprendre l’école début septembre. Nous allons donc manquer de main-d’œuvre. C’est la première fois que le syndicat passe des annonces dans les journaux pour trouver des salariés. »
Tabac en déprise
En 10 ans, le département du Puy-de-Dôme a perdu 50% de ses surfaces de tabac soit près de 120 ha. En terme de volumes, la chute a été tout aussi rude, environ 30%. En cause, le manque de rentabilité de la culture. Gourmande en main d’œuvre et en temps de travail, les prix d’achat ne suffisent pas à combler les charges de productions. Malgré l’aide européenne, à travers l’article 68, et le récent soutien des industriels du tabac, les planteurs n’arrivent pas à obtenir un revenu. De plus, l’article 68 est remis en cause dans la réforme de la PAC. Aujourd’hui encore, les producteurs ignorent si cette subvention sera maintenue ou non. Jean-Louis Duron en est persuadé, l’avenir du tabac puydômois se joue, plus que jamais, à Bruxelles.
(1) Article 68 du règlement communautaire du 19 janvier 2013 qui encadre le soutien spécifique «aide à la qualité du tabac» en France métropolitaine.