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Nouvelle dynamique pour les volailles Label rouge Duc de Mayenne

Sans la volonté des éleveurs du syndicat des producteurs avicoles de la Mayenne (Sypalm), la filière Label rouge Duc de Mayenne aurait pu disparaître en 2023. Récit de sa renaissance.

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Jérôme Boissé, président de l'ODG Univom et Sophie Pattier, responsable technique et planning de Mayenne Volailles. Le premier s'occupe des relations institutionnelles et la seconde gère le quotidien de la production.
© P. Le Douarin

« Non, l’organisation des volailles Label rouge Duc de Mayenne n’est pas morte », affirme haut et fort Jérôme Boissé, éleveur label et président d’Univom, l’organisme de défense et de gestion qui est le garant des cinq cahiers des charges Label rouge à la marque Duc de Mayenne.

Lire aussi : « Je suis fière de produire du poulet Duc de Mayenne »

Cela aurait pu arriver en 2023. Une structure, ça naît, ça se développe, et ça peut aussi mourir pour diverses raisons. Les volailles Duc de Mayenne fonctionnaient avec deux structures sœurs créées en 1987 : Univom et Sypalm. Elles travaillaient main dans la main, avec une direction et des services communs (planning, suivi technique, secrétariat et comptabilité), employant cinq personnes.

 

 
<em class="placeholder">Graphique = Quatre IGP en Mayenne</em>
Graphique = Quatre IGP en Mayenne © Source : Inao

« La pérennité de l’organisation était menacée par trois départs en retraite, auxquels s’est ajoutée une démission, remémore Jérôme Boissé. On allait se retrouver avec un technicien ayant six mois d’ancienneté. Si notre système s’était écroulé, et même si le contexte Label rouge était plutôt tendu, la plupart de la centaine d’éleveurs aurait trouvé des organisations intéressées par leurs bâtiments label en bon état », poursuit le responsable.

Le Sypalm a choisi de rester indépendant

Mais la plupart des éleveurs du Sypalm ne voulaient pas abandonner la partie. « On devait trouver rapidement une solution en gardant notre indépendance. » En 2022, les 74 éleveurs ont consulté des organisations voisines et c’est finalement pour Pierre-Yvon Thomas, directeur de Volailles de Bretagne, qu’ils se sont décidés. Volailles de Bretagne est une organisation de production Label rouge basée à Ploufragan (22), filiale du pôle amont de LDC. « Nous avons finalisé l’accord à l’assemblée générale extraordinaire de février 2023 », rembobine Pierre-Yvon Thomas, ainsi devenu directeur de la société Mayenne Volailles créée en mai 2023.

Complétant le binôme Univom-Sypalm, Mayenne Volailles recherche des débouchés auprès des abattoirs, planifie et conseille les éleveurs. Au quotidien, le service technique et la planification sont gérés par Sophie Pattier, responsable technique et planning basée à Laval, Angélique, secrétaire et Marine et Meschac, tous deux techniciens.

Rendre service aux clients abatteurs

« La première chose que nous avons faite, c’est revoir le suivi technique apporté aux éleveurs », explique Pierre-Yvon Thomas.

Les relations contractuelles ont légèrement changé. Auparavant, les éleveurs finançaient leurs lots (poussins, aliment) et en étaient donc propriétaires. Ils peuvent continuer ainsi ou demander que Mayenne Volailles finance les intrants. Quel que soit le contrat, « les éleveurs continuent à choisir l’aliment parmi les six fournisseurs référencés, avec un prix identique, précise Jérôme Boissé. En revanche, l’origine du poussin est imposée. »

Le changement le plus profond concerne le fonds de commerce qui s’est élargi, comme le détaille Pierre-Yvon Thomas. « Nous travaillons avec d’autres clients que LDC. Mayenne Volailles ouvre son planning à d’autres organisations label et surtout à des productions non-label. Trouver une solution pour le client finit toujours par payer sur le long terme », est persuadé Pierre-Yvon Thomas. Ainsi, l’OP utilise des bâtiments situés dans les territoires des IGP intéressées (Normandie par exemple). Cette flexibilité permet de remplir le planning et de s’adapter aux aléas de la demande. À condition bien sûr de respecter la réglementation avec des cahiers des charges qui le permettent.

 

 
<em class="placeholder">Nouvelle dynamique pour Duc de Mayenne</em>
© P. Le Douarin

L’effet de cette évolution s’est fait ressentir dès la première année. Certes, les mises en place totales sont restées quasi stables en 2023 (2,297 millions de têtes contre 2,291 millions en 2022), mais leur ventilation a changé. « Nous produisons aussi du poulet certifié, des pintades sur courette et des chapons, des canards Pékin free range, des coquelets. » Les volumes de volailles non-label rouge mises en place ont été multipliés par trois et demi (533 000 contre 149 000 antérieurement) et ont compensé l’arrêt du poulet biologique produit pour le distributeur Casino.

Pour Jérôme Boissé et Pierre-Yvon Thomas, le futur est prometteur. « Nous sentons que le marché redémarre cette année. Notre nouvelle organisation va permettre d’y répondre, mais pas seule. Il vaut mieux ne pas voir trop grand et être plusieurs partenaires à se partager un gâteau. C’est ainsi qu’on résiste mieux aux aléas du commerce. »

 

Polyvalence et étiquetage bien-être

« Nous avons besoin que les éleveurs acceptent d’être polyvalents », affiche Pierre-Yvon Thomas. C’est ainsi que Mayenne Volailles a lancé un plan d’aide aux investissements pour leur permettre d’élever autre chose que de la volaille Label rouge.

Pour élever le poulet certifié, il préconise de doubler l’équipement intérieur. L’aide peut atteindre 4 000 euros par poulailler en finançant 25 % des travaux de réfection, ventilation, isolation… « Nous avons la chance d’avoir un parc de bâtiments relativement récent, souligne Jérôme Boissé. Seulement 35 % des 170 poulaillers ont plus de vingt ans. »

Beaucoup sont équipés d’un échangeur de chaleur et possèdent des volets translucides. Un atout pour passer à l’étiquetage bien-être animal de l’association welfariste OABA apposé sur les poulets label, car « de plus en plus de bases logistiques des GMS l’exigent à l’abattoir Ramon qui commercialise nos poulets ».

 

Quatre IGP en Mayenne

La Mayenne est couverte par quatre identifications géographiques protégées :

– IGP volailles de Bretagne et IGP volailles de Janzé : cantons limitrophes de l’Ille-et-Vilaine,

– IGP volailles de Normandie : cantons limitrophes de l’Orne et de la Manche,

– IGP volailles du Maine : ensemble du département.

L’absence d’une IGP volailles de Mayenne a permis à la marque « Duc de Mayenne » de conserver son indication géographique.

Cinq labels gérés par Univom

 

 
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© Mayenne Volailles

Cinq cahiers des charges de volailles sous signe de qualité sont en production sur les neuf lancés depuis 1987 : le poulet fermier blanc (n° 17-87), la dinde fermière de Noël (26-88), la pintade (04-90), le chapon blanc fermier (02-01) et le poulet jaune fermier (13-05)

La production a été arrêtée pour l’oie fermière (27-88), les poulets noirs fermiers (03-90) et noir surgelé (14-05), ainsi que le poulet bio Casino, lancé en 2019 et stoppé en février 2024.

 
 

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