« Le monde agricole s’approprie très vite les nouveaux outils »
Daniel Trocmé et Vincent Jamet, d’Arsoé. Société d’ingénierie informatique à destination du monde agricole, Arsoé de Bretagne teste
les nouvelles technologies et leur adoption potentielle par ses clients.

« La technologie numérique devient
un outil stratégique pour l’exploitant. »
. Qu’est-ce qu’Arsoé de Bretagne ?
Daniel Trocmé et Vincent Jamet - « Arsoé est une entreprise d’informatique spécialisée dans les solutions de traitement des données des agriculteurs et de leurs partenaires. Avec un statut de coopérative agricole, elle a été créée il y a quarante ans par ses adhérents fondateurs (EDE, chambres d’agriculture, groupements de défense sanitaire…). Elle développe notamment des solutions d’outils mobiles, de portail web, de systèmes collaboratifs ou d’informatique décisionnelle. Avec un chiffre d’affaires de 11 millions d’euros et près d’une centaine de collaborateurs, elle se déploie autour de trois métiers : l’accompagnement de la maîtrise d’ouvrage (définition du projet et suivi des utilisateurs), le développement de systèmes informatiques et l’hébergement de systèmes. »
. Quelles sont les demandes des agriculteurs en matière de technologies numériques ?
D. T. et V. J. - « Les attentes professionnelles sont liées à celles du grand public. L’agriculteur est de plus en plus utilisateur de smartphones ou de tablettes dans sa vie privée et s’habitue à un niveau de services élevé. Il demande davantage d’ergonomie, d’accessibilité et de disponibilité des données. Très tôt informatisé (avec notamment le minitel dans les années 1980 pour le service d’équarrissage), le monde agricole s’approprie très vite les nouvelles technologies. Elles répondent à ses besoins de réactivité et à sa façon de travailler, l’agriculteur étant « nomade », par définition. La technologie numérique devient un outil stratégique pour l’exploitant : avec la transmission de données fiables, en temps réel, elle lui permet d’être plus réactif et plus productif et de partager l’information avec ses différents partenaires : abattoir, organisation de production, fabricant d’aliment. On est passé de la saisie de données de type « bureautique » à de l’information décisionnelle. »
. Quelles seront les technologies de demain ?
D. T. et V. J. - « À travers notre activité de recherche et développement, nous sommes missionnés par nos adhérents pour détecter les nouvelles technologies qui pourront améliorer leur productivité. Nous avons été actifs très tôt sur la mobilité (smartphone, tablette) et sommes toujours en veille, notamment sur les nouveaux logiciels, les systèmes interactifs en ligne, les solutions de reconnaissance vocale… Nos équipes réfléchissent à des applications innovantes : récemment, nous avons présenté une application de comptage de pucerons sur des artichauts à partir de lunettes intelligentes (smartglass Vuzix). Elle a valeur de démonstration car le champ des applications possibles est immense. Il faut imaginer un smartphone que l’on tiendrait devant l’œil, mais avec les mains libres. Avec ses nombreuses fonctionnalités : reconnaissance vocale, capteurs de mouvements (la commande d’actions se fait par un geste de la main de l’opérateur), prise de photos ou de vidéo, une connexion au système informatique de l’entreprise… cet outil pourrait se démocratiser en agriculture dans un avenir pas si lointain. »
Voir aussi article L'élevage à l'heure de la mobilité