Aller au contenu principal

L’arbre sur les parcours avicoles, un atout pour affronter les coups de chaleur

Dans un contexte de changement climatique, un parcours bien aménagé et arboré peut apporter des zones d’ombrage bienvenues en périodes de forte chaleur.

Spécificité française et faire valoir des élevages avicoles de plein air, un parcours aménagé est un élément fondamental et différenciant de ces productions. En moyenne, la présence des zones arborées permet de réduire de 4 à 5 °C la température aux heures les plus chaudes de la journée (entre 11 et 17 heures), en été.

Lire aussi : Des coups de chaleur plus fréquents en volailles à l'horizon 2050

C’est ce qu’a montré le suivi d’une dizaine de parcours de poulets de chair et de poules pondeuses en région Auvergne-Rhône-Alpes au cours des étés 2022 et 2023. L’objectif était d’évaluer concrètement les effets des aménagements de parcours sur le stress thermique.

Des capteurs de températures et d’humidité ont été positionnés dans différentes parties des parcours, considérant des zones arborées, intermédiaires et de prairie. Ils ont permis de calculer un indicateur de stress thermique (THI) et d’estimer ainsi des niveaux de stress thermique ressentis par les animaux.

14 % d’écart avec les données météo

Les données collectées dans les stations météo (mesurant la température de l’air sous abris) à proximité des parcours étudiés, correspondent globalement aux températures mesurées sous les aménagements arborés. En revanche, un écart de température de 14 % a été constaté entre les données météo et celles relevées en zones témoins, dépourvues de végétation. Concrètement, une température de 30 °C mesurée en station météo (sous abris) équivaut à une température moyenne de 30 °C sous couvert végétal, mais correspond à une température de 34,2 °C en l’absence de végétation, à hauteur des animaux.

En projetant ces données aux horizons 2060 et 2100, selon la Tracc (Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique), il est possible d’anticiper un risque accru d’exposition au stress thermique pour les parcours sans végétation en région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura). En effet, sur les quatre mois les plus chauds de l’année, la proportion de jours présentant un stress thermique sévère à très sévère passe respectivement de 31 à 50 % en 2060 et de 51 à 69 % en 2100, en l’absence de végétation sur le parcours.

Viser 30 à 40 % de couverture arborée sur les parcours avicoles

Ces résultats mettent en évidence l’importance de l’arbre comme un levier essentiel d’adaptation en systèmes de productions plein air. L’aménagement de parcours se réfléchit en fonction du contexte pédoclimatique, ainsi que de ses objectifs et contraintes d’exploitation (la mécanisation par exemple). Mais, il doit surtout permettre une utilisation optimale par les animaux sur toute l’année. De ce fait, un taux de couverture de 30 à 40 % peut être conseillé, afin de laisser des rayonnements de soleil pénétrer, en particulier en périodes plus fraîches.

Pour compléter ces informations, une campagne de collecte de données a été lancée dans les régions Occitanie et Pays de la Loire. Un travail plus approfondi pourra alors être mené afin de mieux différencier les types d’aménagements (forêt, arbres intraparcellaires, haies), pour préciser les recommandations d’implantation dans un but d’adaptation des systèmes au climat futur.

Marion Pertusa (pertusa@itavi.asso.fr) et Yann Guyot (guyot@itavi.asso.fr)

Le saviez-vous ?

Les rôles multiples de l’arbre sur les parcours avicoles

L’arbre est connu pour son rôle de brise-vent, dû à son effet mécanique dépendant de sa hauteur et de la densité de son feuillage, mais aussi et surtout pour son rôle rafraîchissant. La captation d’environ 80 % des rayonnements solaires et l’évapotranspiration (rejet atmosphérique d’eau sous forme de vapeur) contribuent en effet à rafraîchir l’air ambiant aux abords immédiats de la végétation arborée.

Les plus lus

<em class="placeholder">Sylvain Plumelet, éleveur à Plémet (22), avec Guillaume Gannat, chargé de développement LDC (à gauche) et Guénaël Le Sourd, directeur d’Huttepain Bretagne </em>
« Un poulailler refait à neuf pour me lancer dans l’aviculture »

Lors d’une recherche de prairies pour ses chevaux, le hasard a mis un poulailler sur la route de Sylvain Plumelet. L’éleveur l…

<em class="placeholder">Hugues de Froment, installé sur la ferme familiale, a testé deux bandes de poulets de chair dans son bâtiment pour palmipèdes devenu polyvalent.</em>
« Mon bâtiment de canards prêts à engraisser produit aussi du poulet »

Dans le cadre de la démarche La Ferme, portée par la coopérative Terres du Sud, l’éleveur Hugues de Froment, situé en Dordogne…

<em class="placeholder">Les éleveurs Nathalie Letourneur et son fils Pierre sont accompagnés dans le suivi sanitaire de leur élevage par Anthony Miatta, technicien de Huttepain Aliments et Arnaud ...</em>
« La biosécurité se joue dans les détails dans notre élevage bovin et avicole»

Le Gaec Letourneur, élevage de bovins et de volailles dans l’Orne, fait de la biosécurité une priorité. Pourtant fin 2024,…

<em class="placeholder">transport de volailles </em>
Transport des animaux : un surcoût estimé à 526 millions pour la filière volailles

Fin 2023, la Commission européenne a annoncé son intention de revoir la réglementation encadrant le transport des animaux, en…

<em class="placeholder">Table ronde de Bellavol sur les gaveurs de canards</em>
Engraisseur de canards : un métier aux nombreux atouts

Pour assurer le renouvellement de ses producteurs, Bellavol recherche une quinzaine d’engraisseurs de canard. Un métier peu…

Le mouvement La Ferme veut mobiliser l’aval

Terres du Sud a mis en place une caisse de financement pour soutenir les investissements dans les bâtiments, sollicitant les…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)