Aller au contenu principal

L'Itavi montre que la conduite d’élevage du mulard modifie le plan d’épandage

Élever des canards prêt-à-gaver avec les systèmes d’alimentation et d’abreuvement intérieurs au bâtiment augmente la part des rejets maîtrisables, donc le plan d’épandage.

L'élevage du mulard en semi plein air optimise la proportion de rejets maîtrisables, tout en préservant les performances techniques des canards prêts à gaver. © Itavi
L'élevage du mulard en semi plein air optimise la proportion de rejets maîtrisables, tout en préservant les performances techniques des canards prêts à gaver.
© Itavi

Depuis les deux épizooties d’influenza aviaire, les canards mulards en élevage passent davantage de temps dans les bâtiments et ils y produisent plus de fientes. C’est un effet collatéral de la nouvelle réglementation qui impose de nourrir et abreuver les animaux à l’intérieur. L’éleveur doit être en capacité de claustrer les animaux au minimum du 15 novembre au 15 mars (1), et en dehors de cette période en cas déclaration de foyers d’influenza aviaire hautement pathogène sur le territoire. Auparavant, les canards étaient principalement élevés en plein air intégral après l’âge de trois à quatre semaines. Les fientes émises dans les bâtiments constituent les rejets considérés comme « maîtrisables » (2) qui servent à la fertilisation organique des cultures.

Des rejets maîtrisables nettement augmentés

Avec le développement des bâtiments en dur, l’Itavi a voulu réactualiser les données Corpen de 2013 qui servent à établir le plan d’épandage et de fertilisation N-P-K. Pour le calculer, l’agriculteur s’appuie sur des niveaux de référence de rejets et sur une répartition en cas de claustration ou en plein air, avec alimentation et abreuvement à l’intérieur ou à l’extérieur. Sur deux saisons contrastées (été, hiver), l’institut technique a évalué les rejets extérieurs et intérieurs d’un atelier en semi plein air où les canards avaient librement accès au parcours en journée. Les quantités d’azote total produites sont très largement supérieures aux références Corpen 2013 (+ 38 % en hiver et + 52 % en été). D’autre part, la proportion de rejets produits dans le bâtiment, donc maîtrisable, a été estimée à 65 % des rejets totaux en hiver et à 95 % en été, alors que le Corpen fixe la part maîtrisable à 50 % ou 20 % selon le mode de nourrissage. En été, les animaux sont restés majoritairement à l’intérieur, du fait de l’absence d’ombrage sur le parcours. Ce comportement a été constaté dans d’autres études de l’Itavi. Dans les élevages comprenant un parcours ombragé, la part de rejets maîtrisables pourrait baisser en période estivale.

Sur la base d’un épandage d’azote limité à 170 kg/ha/an, les surfaces d’épandage sont donc nettement en hausse. Avec une bande de 5 000 canards, en période hivernale 5,2 ha seraient nécessaires pour un système de production en claustration totale et 3,4 ha pour du semi plein air. En période estivale, les surfaces seraient de 5,8 ha en claustration et de 5,5 ha en semi plein air. Actuellement, il faut 2,7 ha avec 50 % des rejets maîtrisables (Corpen en système plein air avec l’alimentation et l’abreuvement à l’intérieur).

Optimiser le maîtrisable et préserver les performances

Le système d’élevage a aussi une nette répercussion sur les performances techniques. Par rapport au confinement intégral, le semi plein air (avec accès à un parcours durant la journée) améliore les performances techniques (poids vif, indice de consommation, état corporel) avec une différence plus marquée en période hivernale. Cet effet semble être lié au temps passé sur parcours en comparaison à un élevage en confinement intégral. Dans des conditions de gavage similaires, les poids de foie étaient plus importants pour les animaux ayant eu accès à un parcours (+ 48 g en hiver et + 20 g en été). L’Itavi en conclut que l’accès au parcours reste un élément essentiel pour préserver les performances techniques. La conduite en semi plein air optimise la part de rejets maîtrisables tout en garantissant l’accès au parcours pour les animaux. Toutefois, cette pratique est considérée comme chronophage, puisqu’elle oblige l’éleveur à enfermer ses animaux tous les soirs.

(1) Sauf dérogation pour les exploitations de moins de 3 200 palmipèdes (effectif total des unités de production ayant accès à un parcours)
(2) Rejets maîtrisables = éléments fertilisants excrétés par les animaux + éléments contenus dans la litière – éléments volatilisés (pour l’azote).
 

Les plus lus

<em class="placeholder">bâtiment poule pondeuse Cocorette</em>
« Nous recherchons de nouveaux producteurs de poules pondeuses dans les Hauts-de-France » annonce le directeur de Cocorette

La filière œuf de Noriap, Cocorette, recherche de nouveaux producteurs de poules pondeuses dans les Hauts-de-France. Les…

<em class="placeholder">« Le passage du code 3 au code 2 répondait à la demande de notre principal client et aux attentes sociétales », souligne Olivier Traineau.</em>
« Une rénovation à 25 euros par poule pondeuse pour passer du code 3 au code 2 »

Éleveurs de poules pondeuses en Maine-et-Loire et fournisseurs d’ovoproduits, Olivier et Marine Traineau ont transformé leurs…

<em class="placeholder">Guénaël Le Sourd, directeur d’Huttepain Bretagne, et Philippe Cotillard, responsable de l’activité œufs, entourent Samuel Beunel, aviculteur à Plumelec (56), et sa ...</em>
Production d’œufs : « Grâce à mon deuxième poulailler plein air, je me projette dans l’avenir »

Après avoir appris le métier avec un poulailler de 20 000 poules plein air, Samuel Beunel, installé à Plumelec, dans le…

<em class="placeholder">Hilaire Bousseau parvient à limiter ses pertes en canetons à 0,4% en moyenne.</em>
« Je sécurise le démarrage de mes canetons »

Pour Hilaire Bousseau, éleveur en Maine-et-Loire, le démarrage des canards est un moment clé pour la réussite du lot. Tout est…

poulet en élevage - brève LDC
Une revalorisation des marges de 90 millions d’euros déjà engagée chez LDC

 

LDC indique dans un communiqué avoir « déjà engagé la revalorisation des marges des éleveurs et des autres…

Grippe aviaire : où se trouvent les nouveaux foyers de la saison 2025?

Le nombre de foyers de grippe aviaire a fortement augmenté ces dernières jours dans le département de la Vendée, le plus…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)