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Des solutions pour limiter les pododermatites chez le poulet de chair

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Le management de la litière est le facteur clé pour éviter l’apparition de pododermatites en poulet lourd. Maintenir un substrat sec et confortable nécessite d’agir sur toutes les sources d’humidité.

La pododermatite, appelée « podo » dans le jargon avicole, est devenue une préoccupation majeure pour les éleveurs de poulets de chair, en production alourdie particulièrement. Cette lésion qui apparaît au niveau des coussinets plantaires devrait prochainement devenir un indicateur majeur du bien-être du poulet de chair au niveau de la réglementation européenne. Ce critère fait déjà partie de nombreux cahiers de charge aval. Il est mesuré directement sur la chaîne d’abattage de façon manuelle ou par une caméra. L’abattoir Boscher, le groupement Gaevol et Sanders-Avril ont été les premiers à travailler sur les pododermatites, avec une marge de progrès remarquable sur les cinq dernières années. Au-delà de la prise en compte des attentes sociétales, la maîtrise de ces lésions revêt également une dimension économique. Les pattes indemnes de lésions sont valorisées à l’export, notamment vers les pays asiatiques qui en sont friands. Pour inciter les éleveurs à progresser sur ce point, les abattoirs mettent progressivement en place des grilles de primes et de pénalités, qui peuvent chez certains impacter la marge poussin aliment du lot jusqu’à 1,5-2 euros/m2.

Les facteurs d’apparition des pododermatites sont multiples. Il est possible de limiter la sensibilité des volailles en agissant sur les leviers génétique et nutritionnel, comme l’expliquent Mixscience et Prisma dans ce dossier. Mais le levier technique - le seul sur lequel l’éleveur peut directement agir - est le plus déterminant. La principale cause d’apparition des pododermatites est une litière trop humide. Toute la difficulté pour l’éleveur est de la maintenir sèche - par la maîtrise de l’ambiance, le sanitaire, les pratiques d’élevage - tout en évitant de faire exploser ses charges variables (gaz et litière) ou fixes (sol béton) et de consacrer trop de temps au repaillage. Car comme en dinde, les éleveurs de poulet sont de plus en plus amenés à faire du rajout de litière. Les innovations à venir dans le domaine de la robotique vont contribuer à soulager le travail de l’éleveur. C’est le cas des entreprises françaises Tibot et Octopus qui développent des robots « gratteur de litière » tandis qu’Inateco a mis au point un canon de paillage autonome très prometteur.

Même si la recette du « zéro podo » ne marche pas à tous les coups, les éleveurs qui témoignent soulignent l’impact positif d’une litière confortable sur la mobilité des poulets. « Ils vont plus facilement à la mangeoire. » Des propos qui confirment l’enquête réalisée par Sanders en 2016, montrant un gain sur l’indice de consommation et le GMQ des lots ayant des taux de pododermatites inférieurs à 30 %.

Armelle Puybasset

Un impact des grilles de primes jusqu’à 1,5-2 euros/m2

 

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