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Aliment poulet : Les atouts du blé entier incorporé à l’usine

Mixscience accompagne ses clients fabricants d’aliment poulet dans la mise en œuvre de la technique d’incorporation de blé entier. Validée en station expérimentale, elle exige de bien qualifier les blés.

Blé entier mélangé avec l'aliment complémentaire sous forme de miettes.
Blé entier mélangé avec l'aliment complémentaire sous forme de miettes.
© L. Mahieu

La hausse du prix de l’énergie et des matières premières incite les fabricants d’aliment à s’interroger sur l’opportunité d’incorporer à l’usine, du blé entier dans l’aliment des poulets de chair. Cette technique, qui consiste à mélanger la céréale en l’état avec un aliment complémentaire, a été généralisée avec succès depuis deux ans par Nutri-Bourgogne du groupe Duc.

L’effet du blé entier sur la santé digestive des volailles, incorporé en usine ou à la ferme, est bien connu (développement du gésier, meilleure digestibilité). Les essais réalisés par Mixscience dans la station de recherche Euronutrition ont aussi confirmé son intérêt technique sur les souches à croissance rapide (Ross 308). « Avec une meilleure valorisation de l’aliment, le blé en l’état améliore la croissance (+ 30 à 40 g de gain moyen quotidien) et réduit de 3 à 5 points l’indice de consommation selon les souches », précise Nicolas Brévault, responsable volailles de Mixscience.

De la R & D à l’application en usine

« Pour une entreprise engagée dans une démarche de responsabilité sociétale et environnementale (RSE), le blé entier répond à toutes ses dimensions : il contribue à la démédication, au bien-être animal (moins de pododermatites), à la qualité de la viande (couleur plus jaune) et réduit l’impact sur l’environnement (baisse de l’indice de consommation, économie d’énergie, valorisation de céréales locales…). » Toutes les usines ne se prêtent toutefois pas à cette technique, demandant des aménagements spécifiques.

 

 
Le mélange blé-aliment complémentaire a lieu au moment du chargement, grâce à deux transporteurs à chaîne et un appareil de mesure du débit du blé.
Le mélange blé-aliment complémentaire a lieu au moment du chargement, grâce à deux transporteurs à chaîne et un appareil de mesure du débit du blé. © L. Mahieu

 

Sa mise en œuvre est liée à certaines conditions de réussite, à commencer par le tri et la qualification du blé livré à l’usine. « Tous les blés ne sont pas adaptés à une utilisation en l’état », confirme Luc Mahieu, expert Mixscience. « Il existe une hétérogénéité de la qualité des blés, sur les critères visuels et nutritionnels, qui tend à augmenter avec les fortes variations de climat. »

 

Une ségrégation des lots de blés

Pour comprendre, l’aliment fabriqué contient deux types de blé : l’un en l’état, l’autre broyé et intégré dans la miette ou le granulé complémentaire. Selon les formules (démarrage, croissance, finition), le taux d’incorporation du blé entier varie entre 5 à 25-30 %, soit une teneur totale dans l’aliment de 20 à 50 %. Lors de la livraison, chaque lot de blé est orienté vers deux cellules différentes : le blé d’aspect vitreux sera destiné au broyage tandis que le blé agréé visuellement (couleur, aspect, poids spécifique) est réservé pour une utilisation en l’état.

 

 
Blé entier mélangé avec l'aliment complémentaire sous forme de granulés.
Blé entier mélangé avec l'aliment complémentaire sous forme de granulés. © L. Mahieu
Sur chaque camion, un échantillon de blé est prélevé et analysé par la méthode NIR (spectroscopie proche infrarouge) afin de connaître instantanément sa valeur en énergie métabolisable, selon une équation de prédiction développée par Mixscience, et l’intégrer dans le logiciel de formulation. « Ce travail de qualification du blé a un double intérêt : il permet d’optimiser la digestibilité du blé broyé et de mieux décrire les caractéristiques du blé utilisé en l’état. »

 

Donner de la souplesse à des outils saturés

L’incorporation du blé entier dans l’aliment complémentaire se fait généralement au moment du chargement du camion, comme c’est le cas chez Nutri-Bourgogne, équipé d’un procédé garantissant une bonne homogénéité de l’aliment.

Au-delà de la capacité de financement des investissements, l’usine doit être prédisposée à l’implantation de cette technique. Elle nécessite d’avoir des cellules de blé entier proches des cellules de produit fini.

Le blé n’étant pas hygiénisé par la chaleur de la granulation, les conditions de stockage doivent être bien maîtrisées. « Les investissements nécessaires, variables selon la configuration de l’usine, seront amortis d’autant plus vite avec la hausse du coût du gaz et de l’électricité, indique Luc Mahieu. Le blé entier évite la phase de broyage, qui est un poste énergivore et chronophage. Cela donne de la souplesse à l’usine pour granuler d’autres matières premières. » Un atout très appréciable pour les outils saturés.

 

Mieux connaître la valeur nutritionnelle du blé

La firme services Mixscience a développé une équation de prédiction de l’énergie métabolisable par le NIR (proche infrarouge) pour connaître instantanément la valeur nutritionnelle du blé. La mesure est réalisée sur un échantillon de blé entier prélevé au camion, et non pas broyé comme c’est le cas d’autres techniques.

 

 
La mesure par proche infrarouge (NIR) permet de connaître instantanément la valeur en énergie métabolisable du blé livré pour l’intégrer dans la formule.
La mesure par proche infrarouge (NIR) permet de connaître instantanément la valeur en énergie métabolisable du blé livré pour l’intégrer dans la formule. © L. Mahieu
L’erreur de précision est très faible (17 kcal). « Le fait de caractériser tous les lots de blés entiers permet de mieux maîtriser leur variabilité, d’optimiser la performance de l’aliment et le coût alimentaire », souligne Nicolas Brévault. L’intérêt est d’autant plus important avec l’inflation des matières premières. « En l’espace de trois à quatre ans, le coût de l’énergie d’une formule a doublé passant de 5, 6 à 10 euros pour 100 kcal d’énergie. Nos travaux ont montré que l’intérêt du blé entier augmentait lorsque l’aliment était plus concentré en énergie. La conjoncture pousse les fabricants à concentrer l’aliment pour améliorer l’indice de consommation, décuplant potentiellement l’effet du blé entier. »

L’intérêt de la démarche d’incorporation du blé entier, aujourd’hui au point, devra être revalidé régulièrement pour tenir compte de l’évolution des génétiques en poulet.

 

En savoir plus

Un blé d’aspect vitreux a une moins bonne digestibilité. Le risque de vitrosité est plus élevé lors de stress thermiques durant la phase de maturation du blé. Le broyage va optimiser sa valeur nutritionnelle.

 

 

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