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ZNT et riverains : Générations futures demande des zones tampons de 150 m à proximité des habitations

Une campagne de mesures menée par l’association Générations futures relève la présence de pesticides dans l’air bien au-delà des 5 à 10 m de zones non traitées imposés par la réglementation quand il y a des riverains. Elle demande d’étendre ces zones à 150 m.

Parcelle de blé avec un pulvérisateur à proximité d'habitations
Générations futures a effectué une campagne de mesures pour étudier la présence de pesticides dans l'air à proximité de parcelles agricoles cultivées en conventionnel.
© G. Omnès

C’est un nouveau coup de semonce pour les distances de sécurité riverains (DSR), plus communément appelées ZNT (zones de non-traitement) par les agriculteurs. Un peu plus d’une semaine après la décision du tribunal administratif d’Orléans d’annuler les chartes départementales d’engagement portant sur l’utilisation des produits phyto en agriculture du Loiret, du Cher, de l’Indre-et-Loire, de l’Eure-et-Loir et du Loir-et-Cher, l’association Générations futures vient de publier un rapport sur l’exposition des riverains de parcelles agricoles aux pesticides.

Objectiver la situation d’exposition aux pesticides des riverains

L’organisation a mené une campagne de mesures au printemps et à l’été en 2023 dans les départements du Nord (zone de grandes cultures), du Rhône et de Gironde (zone viticole). Objectif de la manœuvre : « objectiver la situation d’exposition aux pesticides des riverains vivant à proximité immédiate des cultures et d’étudier les effets d’un éloignement de l’ordre de quelques dizaines de mètres de cette proximité immédiate sur les concentrations de pesticides dans l’air », expose l’organisation dans un communiqué.

Concernant la méthodologie, une parcelle privée non traitée mais entourée de parcelles agricoles cultivées avec des produits phytos a été identifiée. Chacune d’elles a été équipée de cinq capteurs (un sur chaque bord et un au centre). Un sixième capteur a été placé dans le bourg ou la ville la plus proche (Hazebrouck dans le Nord, Libourne en Gironde et Villefranche-sur-Saône dans le Rhône).

Une zone de non-traitement de 150 m demandée

Que ce soit en zone de grandes cultures ou en zone viticole, les capteurs ont détecté la présence de nombreux pesticides, bien au-delà des 5 à 10 m de zones non traitées, y compris pour le capteur le plus éloigné, placé en ville. « Jusqu’à 35 substances différentes en 7 semaines », avance Générations futures.

Face à ces résultats, l’organisation juge la réglementation en vigueur inefficace. Parmi ses demandes figure l’instauration de ZNT de 150 m « pour protéger les riverains ». Ce qui représenterait une surface cultivée concernée très importante. D’après une étude d’AgroParisTech et de l’Inrae publiée fin 2022 par Nicolas Guilpart, maître de conférences en agronomie, 20 % des surfaces de grandes cultures sont situées à moins de 150 m d’une habitation.

Les limites des mesures de Générations futures

Ces données établies ne sauraient avoir de valeurs scientifiques. De l’aveu même de l’association, elle présente des limites, comme « l’absence de connaissance des molécules utilisées dans les champs voisins des parcelles équipées en capteurs ». « Cette limite méthodologique vient du fait que les registres d’épandages ne sont pas accessibles », précise-t-elle. Elle demande d’ailleurs à avoir accès à ce type de données. Autre limite, « le matériel employé ne donne pas de concentration des pesticides retrouvés par mètre cube d’air ». Enfin, la période de mesure assez courte ne permet pas de savoir ce qu’il en est dans le temps long, notamment dans les périodes où il n’y a pas d’épandages.

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