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[TAILLE DE LA VIGNE] Un levier partiel pour le rendement

Taille et rendements sont intimement liés. Mais une approche globale de la parcelle est nécessaire dans la durée.

Le choix du mode de conduite : gobelet, guyot, etc., a un impact sur le rendement.
Le choix du mode de conduite : gobelet, guyot, etc., a un impact sur le rendement.
© Réussir

D’un point de vue logique, fixer le rendement lors de la taille en adaptant la charge semble évident. Laisser davantage de bourgeons à la taille permettrait d’avoir plus de grappes, et donc une augmentation du rendement. Malheureusement, c’est avoir une vision partielle du problème. « La réalité est plus complexe », expose Thierry Dufourcq, ingénieur agronome à l’IFV Occitanie. D’une part, la fertilité du bourgeon, qui fait le rendement, dépend de l’initiation florale, et donc des conditions météorologiques de l’année avant la récolte. D’autre part, la plante a la faculté de se réguler naturellement, comme on peut le constater lorsque l’on fait de la taille rase ou de la non-taille.

« L’augmentation du rendement n’est donc pas proportionnelle aux bourgeons », poursuit l’ingénieur, même si « sur des vignes trop vigoureuses, réduire la charge en bourgeons peut diminuer le rendement les premières années », peut-on lire dans le guide de la viticulture durable en Champagne.

Une chute de rendement de 37 % en gobelet

Dès lors, la solution résiderait-elle dans la bonne adéquation entre le mode de conduite et le rendement souhaité ? En Val de Loire, Guillaume Gilet, de la société Vita Consult, a testé six modes de conduite différents en muscadet, entre 2012 et 2017, dans le but de réduire l’utilisation des phytos. Il a, à chaque fois, mesuré le rendement.

Selon ses essais, le mode de conduite aurait bel et bien un impact sur le rendement. Ainsi, le gobelet a entraîné une chute de 37 % du rendement par rapport au guyot nantais. À l’inverse, « l’arcure et la taille semi-minimale ont donné de bons résultats, tout en améliorant les rendements de 10 à 20 % », pointe Guillaume Gilet. Pour lui les systèmes qui se sont imposés de façon empirique, comme le guyot nantais du muscadet, ne mettent pas toujours en adéquation le mode de taille et les objectifs du viticulteur. Il faut donc bien raisonner ce point. Julien Cuisset, vigneron au Château Grinou, en Dordogne, est ainsi sorti de l'AOC pour pouvoir modifier le mode de conduite et stabiliser ses rendements malgré un passage en bio.

Mais lorsque l’on souhaite modifier le rendement, le premier critère à prendre en compte n’est pas la taille mais la vigueur. « Ce qui permet de produire beaucoup c’est d’avoir beaucoup de feuilles, rapporte Thierry Dufourcq. Si l’on commence par augmenter le nombre de bourgeons, on épuise la souche. » Pour gagner en vigueur, il faut que la parcelle soit en capacité, qu’elle soit assez riche. Se pose alors la question du facteur limitant : est-ce l’eau, l’azote, la potasse… Inversement, la baisse du nombre de bourgeons pour réduire son rendement devra s’accompagner d’une mise en concurrence de la vigne. Quoi qu’il en soit, l’ingénieur suggère d’avoir une approche globale au niveau de la parcelle, car le rendement peut être impacté par d’autres choses comme le dépérissement, la fertilisation ou encore les stress climatiques. « La taille n’est qu’un des leviers », conclut l’ingénieur.

en bref

Augmenter le rendement : laisser une charge de bourgeons plus importante si la vigueur est suffisante et adapter le mode de conduite.

 

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